Aires de Libertad

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    Mensaje por Maria Lua Lun 01 Ene 2024, 14:36

    Pertevcrando
    Devise des Ducie

    L’aigle, c’est le génie ! oiseau de la tempête,
    Qui des monts les plus hauts cherche le plus haut faîte ;
    Dont le cri fier, du jour chante l’ardent réveil ;
    Qui ne souille jamais sa serre dans la fange,
    Et dont l’œil flamboyant incessamment échange
    Des éclairs avec le soleil.

    Son nid n’est pas un nid de mousse ; c’est une aire,
    Quelque rocher, creusé par un coup de tonnerre,
    Quelque brèche d’un pic, épouvantable aux yeux,
    Quelque croulant asile, aux flancs des monts sublimes,
    Qu’on voit, battu des vents, pendre entre deux abîmes,
    Le noir précipice et les cieux !

    Ce n’est pas l’humble ver, les abeilles dorées,
    La verte demoiselle aux ailes bigarrées
    Qu’attendent ses petits, béants, de faim pressés ;
    Non ! c’est l’oiseau douteux, qui dans la nuit végète ;
    C’est l’immonde lézard, c’est le serpent qu’il jette,
    Hideux, aux aiglons hérissés.

    Nid Royal ! palais sombre, et que d’un flot de neige
    La roulante avalanche en bondissant assiège !
    Le génie y nourrit ses fils avec amour,
    Et, tournant au soleil leurs yeux remplis de flammes,
    Sous son aile de feu couve de jeunes âmes,
    Qui prendront des ailes un jour !

    Pourquoi donc t’étonner, Ami, si sur ta tête,
    Lourd de foudres, déjà le nuage s’arrête ?
    Si quelque impur reptile en ton nid se débat ?
    Ce sont tes premiers j eux, c’est ta première fête :
    Pour vous autres aiglons, chaque heure a sa tempête,
    Chaque festin est un combat.

    Rayonne, il en est temps ! et, s’il vient un orage,
    En prisme éblouissant change le noir nuage.
    Que ta haute pensée accomplisse sa loi.
    Viens, joins ta main de frère à ma main fraternelle.
    Poète, prends ta lyre ; aigle, ouvre ta jeune aile ;
    Étoile, étoile, lève-toi !

    La brume de ton aube, Ami, va se dissoudre.
    Fais-toi connaître, aiglon, du soleil, de la foudre.
    Viens arracher un nom par tes chants inspirés ;
    Viens ; cette gloire, en butte à tant de traits vulgaires,
    Ressemble aux fiers drapeaux qu’on rapporte des guerres,
    Plus beaux quand ils sont déchirés !

    Vois l’astre chevelu qui, royal météore,
    Roule, en se grossissant des mondes qu’il dévore ;
    Tel, ô jeune géant, qui t’accrois tous les jours,
    Tel ton génie ardent, loin des routes tracées,
    Entraînant dans son cours des mondes de pensées,
    Toujours marche et grandit toujours !

    (décembre 1827)


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    o un ciego soñando
    y en ese vuelo y en ese sueño
    compartir contigo sol y luna,
    siendo guardián en tu cielo
    y tren de tus ilusiones."
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    Mensaje por Maria Lua Lun 01 Ene 2024, 14:37

    L’enfance


    L’enfant chantait; la mère au lit, exténuée,
    Agonisait, beau front dans l’ombre se penchant;
    La mort au-dessus d’elle errait dans la nuée;
    Et j’écoutais ce râle, et j’entendais ce chant.

    L’enfant avait cinq ans, et près de la fenêtre
    Ses rires et ses jeux faisaient un charmant bruit;
    Et la mère, à côté de ce pauvre doux être
    Qui chantait tout le jour, toussait toute la nuit.

    La mère alla dormir sous les dalles du cloître;
    Et le petit enfant se remit à chanter… —
    La douleur est un fruit ; Dieu ne le fait pas croître
    Sur la branche trop faible encor pour le porter.

    (Paris, Janeiro de 1835).










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    Mensaje por Maria Lua Lun 01 Ene 2024, 14:39

    Clair de Lune


    Per amica silentia lunae.
    – Virgile

    La lune était sereine et jouait sur les flots. –
    La fenêtre enfin libre est ouverte à la brise,
    La sultane regarde, et la mer qui se brise,
    Là-bas, d’un flot d’argent brode les noirs îlots.

    De ses doigts en vibrant s’échappe la guitare.
    Elle écoute… Un bruit sourd frappe les sourds échos.
    Est-ce un lourd vaisseau turc qui vient des eaux de Cos
    Battant l’archipel grec de sa rame tartare?

    Sont-ce des cormorans qui plongent tour à tour,
    Et coupent l’eau, qui roule en perles sur leur aile?
    Est-ce un djinn qui là-haut siffle d’une voix grêle,
    Et jette dans la mer les créneaux de la tour?

    Qui trouble ainsi les flots près du sérail des femmes? –
    Ni le noir cormoran, sur la vague bercé,
    Ni les pierres du mur, ni le bruit cadencé
    Du lourd vaisseau, rampant sur l’onde avec des rames.

    Ce sont des sacs pesants, d’où partent des sanglots,
    On verrait, en sondant la mer qui les promène,
    Se mouvoir dans leurs flancs comme une forme humaine…
    La lune était sereine et jouait sur les flots.


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    Mensaje por Maria Lua Vie 01 Nov 2024, 11:29

    Victor Hugo


    Los Miserables


    El progreso, la ley, el alma, Dios, la Revolución Francesa, Waterloo, el idilio amoroso, la
    prisión, el contrato social, las barricadas de 1832, el crimen, las cloacas de París todo tiene
    cabida en esta monumental novela. Y, como su título indica, todo gira en torno a la palabra
    «miserable», pues Victor Hugo distingue entre los miserables hijos de la degradación material,
    aquellos que nada tienen salvo su dignidad, y los miserables producto de la degradación moral,
    a los que ya nada les queda, pues han perdido incluso aquello que les hace personas: su
    humanidad.
    Ambos tipos de miserable giran en un fantástico torbellino, los unos luchando denodadamente
    por avanzar hacia la luz, los otros deslizándose sigilosamente hacia las tinieblas, que siempre,
    en el fondo, tienen un origen que hay que ir a buscar lejos de quien las sufre. Con todo ello,
    Victor Hugo invoca al progreso, entendido como el triunfo de las libertades personales, el
    camino que la sociedad recorre para ser más justa, procurando a todos sus miembros trabajo,
    salud, educación y, en definitiva, libertad. Una obra monumental, de gran valor histórico y
    moral, y con una trama apasionante.


    PRÓLOGO
    Inmenso poeta y novelista fecundo para quien, y tras una efímera etapa de militancia juvenil monárquica,
    «el romanticismo es en literatura lucha misma por la libertad», Victor Hugo (París, 1802-1805) obtuvo un
    inmenso éxito con su obra Los miserables. Título que entusiasmó a Rimbaud, quien dijo que «esa novela
    es una maravilla, un verdadero poema», y continúa hoy día cosechando un imparable éxito de lectores de
    todas las edades. Lectores subyugados por la épica de un texto habitado por personajes de la talla de la
    pequeña Cosette, hija de una madre soltera abatida por la pobreza y el abandono, o el formidable Jean
    Valjean, condenado a décadas de trabajos forzados por haber robado un pan para sus sobrinos
    hambrientos.
    «No me creo con derecho para matar a un hombre; pero me siento con el deber de exterminar el
    mal… Es decir, el fin de la prostitución de la mujer, el fin de la esclavitud del hombre, el fin de la
    ignorancia del niño», escribió el patriarca del romanticismo francés, que definió a Los miserables como
    a una novela «de la conciencia». Y añadió: «El culpable no es aquel que comete el delito, sino quien
    instaura las condiciones para que éste sea cometido».
    Novela de luces y tinieblas, de caídas y revueltas —Hugo es tan inmenso cuando narra el dolor de
    una niña maltratada como cuando relata el fragor de las barricadas del París insurrecto—. Los miserables
    posee la modernidad de las grandes obras de la literatura universal. Una modernidad que rescata el
    esplendor de sus páginas de la hoguera del tiempo, salvándolas de las cenizas del olvido.
    «Mientras haya ignorancia y miseria sobre la tierra, los libros de igual naturaleza que éste podrán no
    ser inútiles», escribió el autor, como breve nota introductoria, en 1862… Pero, hay que advertirlo, Los
    miserables no se limita a ser un mero texto de denuncia de la injusticia y las más sangrantes
    desigualdades. Es, en primer lugar, una espléndida y visionaria novela, una de las obras cumbres del
    prolífico siglo XIX. Victor Hugo no es lo que se ha etiquetado, tan banal como osadamente dentro de los
    llamados «cánones» literarios, un «realista». Victor Hugo es un artista de la «videncia» aun cuando
    escribe sobre la «evidencia». Sus héroes, como el evadido Jean Valjean que rescata a la pobre CosetteCenicienta de las garras de sus verdugos caseros, los avaros posaderos Thénardier, y es siempre
    perseguido por Javert, el frío policía que encama a la «Ley» social, a la ley del mal y a la propiedad
    privada, es un hombre atormentado por la fatalidad que se interroga siempre a sí mismo, y a su «estar» en
    el mundo. En la óptica de un Hugo obsesionado, al final de su vida, por la no violencia y el rechazo de
    cualquier clase de tiranía (durante el reinado de Napoleón III se exilió a Inglaterra), los poseedores de la
    nada se alzan frente a los poderosos como los acusadores de un invisible tribunal de las afrentas. La
    sociedad es para el poeta de «La leyenda de los siglos» moderna dialéctica donde astralidad e
    infernalidad libran un eterno combate sin medias tintas, o con tintas de un rojo de sangre. Hombres que
    acosan y pegan a otros hombres desnutridos, leyes que amparan a los sinvergüenzas e hipócritas
    partidarios de doctrinas cuyos preceptos moldean a su imagen y semejanza, niños que trabajan por un
    mísero trozo de pan, rebeldes que izan banderas de una pobre barricada… En Hugo, rebelde y cristiano,
    está ya todo el peso de La desesperación más lúcida; aquélla, llevada a rajatabla por el siglo XX de los
    Holocaustos, que sabe nada hay más humano que lo supuestamente inhumano.
    Tal vez por ello esta obra maestra de contrastes y claroscuros, visionaria y febril, no es un canto de
    esperanza. Es un grito apocalíptico, con escenas que pasan de lo íntimo a lo colectivo, toda una
    dramatización de las soledades humanas sumidas en esa desdicha que priva a «algunos», desde su
    nacimiento, del pan, el juguete, La caricia, la escuela. Jean Valjean podría haber nacido hoy en una
    chabola cualquiera de las barriadas más infames de esta Europa de Internet y misiles crucero (¿se llaman
    así porque buscan nuevas formas de crucifixiones?), Cosette podría ser uno de esos muchos niños que
    ingresan en modernísimos hospitales con hematomas o quemazones de quienes supuestamente se hallan a
    su cargo para velar la salud de sus días… Jean Valjean «podría» estar hoy muriéndose de sida en una
    cárcel por haber robado, no ya un pan, sino una «moto», siete años atrás, en una adolescencia hechizada
    por el machaconeo de La publicidad…
    El dinero no sabe de tiempos ni de patrias. Es lo único que tiene en común con el gran Verbo de la
    literatura sin cobardías ni facilidades al uso de su «público». Los últimos textos del gran Oscar Wilde
    recién salido de aquella cárcel infame donde lo martirizaron, junto con niños «ladrones» de ocho años
    alimentados con agua y harinas podridas, son, también, baladas sobre la Miseria con mayúsculas…
    «El sufrimiento social empieza a cualquier edad… La gente, porque el pueblo ama las metáforas, la
    llamaba Alondra… Sólo que esa pobre alondra no cantaba nunca».
    Mercaderes del templo, señores de las guerras, explotadores que «blanquean» su dinero merced a la
    sangre y al expolio ajeno, nada hay nuevo bajo el sol. Perdura lo bello, porque, y tanto Victor Hugo como
    Arthur Rimbaud, lo supieron muy bien y lo pagaron con distintas, pero auténticas creces, lo bello no es
    nunca, al menos inconscientemente, cobarde. Ni sentimentaloide. Pero eso, Los miserables es tan
    «actual» como un cuadro de Velázquez, habitado por infantes enfermos y bufones de mirada no ya triste,
    sino enajenada. Nada que ver con obras nacidas muertas ya desde su impresión. Hugo es siempre Hugo,
    en sus poemas y en sus novelas. Un hombre que sabe del dolor, del miedo a la muerte, y «ve», no sólo
    mira. Un artista, un hijo del Verbo, nunca un esclavo de la palabra dictada por el «¿buen gusto?» de los
    que mandan, matan y roban, no panes ni motos. Vidas, horas de vida, de trabajo, de libertades.



    JUANA SALABERT




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    Mensaje por Maria Lua Vie 01 Nov 2024, 11:33

    Victor Hugo


    Los Miserables



    Mientras a consecuencia de las leyes y de las costumbres exista una condenación social, creando
    artificialmente, en plena civilización, infiernos, y complicando con una humana fatalidad el destino, que
    es divino; mientras no se resuelvan los tres problemas del siglo: la degradación del hombre por el
    proletariado, la decadencia de la mujer por el hambre, la atrofia del niño por las tinieblas; en tanto que
    en ciertas regiones sea posible la asfixia social; en otros términos y bajo un punto de vista más dilatado
    todavía, mientras haya sobre la tierra ignorancia y miseria, los libros de la naturaleza del presente podrán
    no ser inútiles.
    VICTOR HUGO
    Hauteville House, 1862.


    PRIMERA PARTE
    FANTINE


    LIBRO PRIMERO
    UN JUSTO

    I

    M. MYRIEL

    En 1815, monseñor Charles-François-Bienvenu Myriel era obispo de Digne. Era un anciano de cerca
    de setenta y cinco años y ocupaba la sede de Digne desde 1806
    [1]
    .
    Aunque este detalle no interesa en manera alguna al fondo de lo que vamos a referir, quizá no será
    inútil, aunque no sea más que para ser exactos en todo, indicar aquí los rumores y las habladurías que
    habían circulado acerca de su persona, en el momento en que llegó a la diócesis. Verdadero o falso, lo
    que de los hombres se dice ocupa en su vida, y sobre todo en su destino, tanto lugar como lo que hacen.
    Monseñor Myriel era hijo de un consejero del departamento de Aix; nobleza de toga. Decíase de él que
    su padre, reservándole para heredar su puesto, le había casado muy pronto, a los dieciocho o veinte años,
    siguiendo una costumbre muy extendida entre las familias parlamentarias. Charles Myriel, no obstante
    este matrimonio, había dado —decíase— mucho que hablar. Era de buena presencia, aunque de estatura
    pequeña, elegante, gracioso, inteligente; toda la primera parte de su vida había estado consagrada al
    mundo y a las galanterías.
    Sobrevino la Revolución, precipitáronse los sucesos; las familias parlamentarias, diezmadas,
    perseguidas, acosadas, se dispersaron, y el señor Charles Myriel, en los primeros días de la Revolución,
    emigró a Italia. Su mujer murió allí de una enfermedad del pecho, que padecía desde mucho tiempo atrás.
    No tenían hijos. ¿Qué pasó, después, en la vida del señor Myriel? El hundimiento de la antigua sociedad
    francesa, la caída de su propia familia, los trágicos espectáculos del 93, más espantosos aún quizá para
    los emigrados, que los veían de lejos con el aumento que les prestaba el terror, ¿hicieron germinar tal vez
    en su alma ideas de renuncia y de soledad? En medio de las distracciones y de los afectos que ocupaban
    su vida, ¿fue súbitamente herido por uno de estos golpes misteriosos y terribles que algunas veces llegan
    a derribar, lacerándole el corazón, al hombre a quien las catástrofes públicas no conmoverían, si le
    hiriesen en su existencia o en su hacienda? Nadie hubiera podido decirlo; sólo se sabía que, a su vuelta
    de Italia, era sacerdote.
    En 1804, el señor Myriel era cura párroco de B. (Brignolles). Era ya anciano y vivía en un absoluto
    retiro.
    Hacia la época de la Coronación, un pequeño asunto de su parroquia, no se sabe a punto fijo cuál, le
    llevó a París. Entre otras personas poderosas, fue a solicitar amparo para sus feligreses al cardenal
    Fesch
    [2]
    . Un día en que el emperador fue a visitar a su tío, el digno párroco, que esperaba en la
    antecámara, se halló ante Su Majestad. Napoleón, al ver que aquel anciano le observaba con cierta
    curiosidad, se volvió y preguntó bruscamente:
    —¿Quién es este buen hombre que me mira?
    —Señor —dijo el señor Myriel—, vos miráis a un buen hombre, y yo miro a un gran hombre. Ambos
    podemos sacar provecho.
    Aquella misma noche, el emperador preguntó al cardenal el nombre de aquel cura y, algún tiempo
    después, el señor Myriel quedó sorprendido al enterarse de que había sido nombrado obispo de Digne.
    ¿Qué había de verdad, por lo demás, en las habladurías sobre la primera parte de la vida de
    monseñor Myriel? Nadie lo sabía. Pocas familias habían conocido a la de Myriel antes de la Revolución.
    Monseñor Myriel debía sufrir la suerte de todos los recién llegados a una pequeña ciudad, donde hay
    muchas bocas que hablan, y muy pocas cabezas que piensan. Debía sufrirla, aunque fuera obispo, y
    precisamente porque era obispo. Pero, después de todo, las habladurías, en las que se mezclaba su
    nombre, no eran más que habladurías, ruido, frases, palabras; menos aún que palabras, «palabrerías»,
    como se dice en el enérgico lenguaje del Mediodía.
    Sea como fuere, tras nueve años de episcopado y de residencia en Digne, todas estas murmuraciones,
    temas de conversación que ocupan en los primeros momentos a las pequeñas ciudades y a las gentes
    pequeñas, habían caído en un profundo olvido. Nadie se hubiera atrevido a hablar de ellas, nadie hubiera
    osado ni siquiera recordarlas.
    Monseñor Myriel había llegado a Digne acompañado de una solterona, la señorita Baptistine, que era
    su hermana y contaba diez años menos que él.
    Por toda servidumbre, tenían una criada de la misma edad que la señorita Baptistine, llamada
    Magloire, la cual, tras haber sido la sirvienta del señor cura párroco, llevaba ahora el doble título de
    doncella de la señorita y ama de llaves de monseñor.
    La señorita Baptistine era una persona alta, pálida, delgada, dulce; encarnaba el ideal de lo que
    expresa la palabra «respetable»; pues parece ser necesario que una mujer haya sido madre para ser
    «venerable». Nunca había sido bonita; su vida, que no había sido más que una serie ininterrumpida de
    buenas obras, había acabado por extender sobre su persona una especie de blancura y de claridad; y, al
    envejecer, había adquirido lo que podría llamarse la belleza de la bondad. Lo que en su juventud había
    sido flacura, en su madurez se había convertido en transparencia; esta diafanidad dejaba ver al ángel. Era
    más bien un alma que una virgen. Su persona parecía hecha de sombra; apenas tenía bastante cuerpo para
    que en él hubiera un sexo; un poco de materia que contenía un resplandor; unos grandes ojos, siempre
    bajos; un pretexto para que un alma permaneciese en la tierra.
    La señora Magloire era una viejecita blanca, gorda, repleta, afanosa, siempre sofocada; primero a
    causa de su actividad, luego a causa de su asma.
    A su llegada, instalaron a monseñor Myriel en su palacio episcopal, con los honores dispuestos por
    los decretos imperiales, que clasifican al obispo inmediatamente después del mariscal de campo. El
    alcalde y el presidente le hicieron la primera visita, y él, por su parte, hizo la primera al general y al
    prefecto.
    Terminada la instalación, la ciudad aguardó los actos de su obispo










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    Mensaje por Maria Lua Vie 01 Nov 2024, 11:35

    ***

    II

    M. MYRIEL SE CONVIERTE EN MONSEÑOR BIENVENU



    El palacio episcopal de Digne estaba contiguo al hospital. Era un edificio amplio y hermoso,
    construido en piedra, a principios del siglo anterior, por monseñor Henri Puget
    [3]
    , doctor en Teología de
    la Facultad de París y abad de Simore, que había sido obispo de Digne en 1712. Este palacio era una
    verdadera morada señorial. Todo en él respiraba grandeza: las habitaciones del obispo, los salones, las
    habitaciones interiores, el patio de honor, muy ancho, con galerías de arcos, según la antigua costumbre
    florentina, los jardines con magníficos árboles. En el comedor, una larga y soberbia galería del piso bajo,
    que se abría sobre los jardines, monseñor Henri Puget había ofrecido un banquete, el 29 de julio de 1714,
    a los monseñores Charles Brülart de Genlis, arzobispo-príncipe de Embrun, Antoine de Mesgrigny,
    capuchino, obispo de Grasse, Philippe de Vendóme
    [4]
    , gran prior de Francia, abad de Saint-Honoré de
    Lérins, François de Berton de Grillon, obispo-barón de Vence, César de Sabran de Forcalquier, obisposeñor de Glandéve, y Jean Soanen, sacerdote del oratorio, predicador ordinario del rey, obispo-señor de
    Senez. Los retratos de estos siete reverendos personajes decoraban esa sala, y aquella fecha memorable,
    29 de julio de 1714, estaba grabada en letras de oro sobre una mesa de mármol blanco.
    El hospital era un edificio estrecho y bajo, de un solo piso, con un pequeño jardín.
    Tres días después de su llegada, el obispo visitó el hospital. Una vez terminada la visita, rogó al
    director que tuviera a bien ir a verle a su palacio.
    —Señor director del hospital —le dijo—, ¿cuántos enfermos tenéis en este momento?
    —Veintiséis, monseñor.
    —Son los que había contado.
    —Las camas —replicó el director— están muy próximas unas a otras.
    —Lo había notado.
    —Las salas son más bien verdaderas celdas, donde el aire se renueva difícilmente.
    —Eso me ha parecido.
    —Y además, cuando penetra un rayo de sol en el jardín, éste resulta muy pequeño para los
    convalecientes.
    —Eso me he figurado.
    —En tiempo de epidemia, este año hemos tenido el tifus y hace dos años una fiebre miliar; se juntan
    hasta cien enfermos a veces, y no sabemos qué hacer.
    —En ello había pensado.
    —¡Qué queréis, monseñor! —dijo el director—, hay que resignarse.
    Esta conversación tenía lugar en la galería-comedor de la planta baja.
    El obispo guardó silencio por un instante; luego, se volvió bruscamente hacia el director del hospital.
    —¿Cuántas camas creéis que cabrían en este comedor?
    —¡En el comedor de monseñor! —exclamó el director, estupefacto.
    El obispo recorría la sala con la vista, y parecía que su mirada tomaba medidas y hacía cálculos.
    —¡Bien cabrían veinte camas! —dijo, como hablando consigo mismo; luego, levantando la voz,
    añadió—: Mirad, señor director del hospital, voy a deciros algo. Aquí, evidentemente, hay un error. En el
    hospital hay veintiséis personas en cinco o seis pequeñas habitaciones. Nosotros somos aquí tres, y
    tenemos sitio para sesenta. Hay un error, lo repito. Vos tenéis mi casa, y yo la vuestra. Devolvedme la
    mía. Esta es la vuestra.
    Al día siguiente, los veintiséis pobres enfermos estaban instalados en el palacio del obispo, y éste en
    el hospital.



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    Mensaje por Maria Lua Vie 01 Nov 2024, 11:36

    ***
    Monseñor Myriel no tenía bienes, al quedar su familia arruinada por la Revolución. Su hermana
    recibía una renta vitalicia de quinientos francos que, en el presbiterado, bastaban para sus gastos
    personales. Monseñor Myriel recibía del Estado, como obispo, una asignación de quince mil francos. El
    mismo día en que se instaló en el hospital, monseñor Myriel determinó, de una vez por todas, el empleo
    de esta suma del modo que consta en una nota escrita de su puño y letra, que transcribimos aquí:
    Nota para arreglar los gastos de mi casa.
    Para el pequeño seminario (1550 Libras).
    Congregación de la misión (100 Libras).
    Para los lazaristas de Montdidier (100 Libras).
    Seminario de las misiones extranjeras en París (200 Libras).
    Congregación del Espíritu Santo (150 Libras).
    Establecimientos religiosos de la Tierra Santa (100 Libras).
    Sociedad de caridad maternal (300 Libras).
    Ídem para la de Arles (50 Libras).
    Obra para la mejora de las prisiones (400 Libras).
    Obra para el alivio y rescate de los presos (500 Libras).
    Para libertar a padres de familia presos por deudas (1000 Libras).
    Suplemento a la asignación de los maestros de escuela pobres de la diócesis (2000 Libras).
    Pósito de los Altos Alpes (100 Libras).
    Congregación de señoras de Digne de Monosque y de Sisteron, para la enseñanza gratuita de niñas
    pobres (1500 Libras).
    Para los pobres (6000 Libras).
    Mi gasto personal (1000 Libras).
    TOTAL(15 000 Libras).
    Durante todo el tiempo en que ocupó la sede de Digne, monseñor Myriel no cambió en nada este
    arreglo. Llamaba a esto, como se ha visto, tener regulados los gastos de la casa.
    Este arreglo fue aceptado con absoluta sumisión por la señorita Baptistine. Para aquella santa mujer,
    monseñor de Digne era, a la vez, su hermano y su obispo; su amigo, según la Naturaleza, y su superior,
    según la Iglesia. Le amaba y le veneraba a la vez, sencillamente. Cuando él hablaba, ella se inclinaba;
    cuando obraba, se adhería a sus obras. Sólo la criada, la señora Magloire, murmuró un poco. El obispo,
    hemos podido observarlo, no se había reservado más que mil francos, que unidos a la pensión de la
    señorita Baptistine, sumaban mil quinientos francos por año. Con estos mil quinientos francos vivían
    aquellas dos mujeres y aquel anciano.
    Y cuando un párroco de aldea venía a Digne, el obispo podía incluso obsequiarle, gracias a la severa
    economía de la señora Magloire y a la inteligente administración de la señorita Baptistine. Un día —hacía cerca de tres meses que se hallaba en Digne— el obispo dijo:
    —¡Con todo esto, no ando muy holgado!
    —¡Ya lo creo! —exclamó la señora Magloire—; como que monseñor ni siquiera ha reclamado la
    renta que el departamento le debe para sus gastos de carruaje en la ciudad, y de visitas en la diócesis.
    Ésta era la costumbre de los obispos, en otros tiempos.
    —¡Vaya! Tiene usted razón, señora Magloire.
    Presentó su reclamación.









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    Mensaje por Maria Lua Vie 01 Nov 2024, 11:37

    ***

    Algún tiempo después, el Consejo General, tomando en consideración su demanda, votó una suma
    anual de tres mil francos, con el siguiente epígrafe: «Asignación a monseñor el obispo, para gastos de
    carruaje, de posta y de visitas pastorales». Aquello hizo gritar bastante a la burguesía local y, con este
    motivo, un senador del Imperio, antiguo miembro del Consejo de los Quinientos, favorable al 18
    Brumario, y agraciado, cerca de la ciudad de Digne, con una magnífica senaduría, escribió al ministro de
    Cultos, Bigot de Préameneu
    [5]
    , una nota irritada y confidencial, de la cual extraemos estas líneas
    auténticas:
    ¿Gastos de carruajes? ¿Para qué, en una población de menos de cuatro mil habitantes? ¿Gastos de
    posta y viajes? ¿Qué falta hacen estos viajes? ¿Y cómo correrá la posta, en este país montañoso? No hay
    carreteras y no se pueden andar más que a caballo. El puente que hay sobre el Durance, en CháteauArnoux, apenas puede sostener las carretas de bueyes. Todos estos curas son lo mismo: avarientos y
    ambiciosos. Este, al llegar, hizo el papel de buen apóstol. Ahora hace como los otros: necesita carruaje y
    silla de posta. Ya quiere lujo, como los antiguos obispos. ¡Oh, qué tropa! Señor conde, las cosas no
    marcharán bien hasta que el emperador nos haya librado de las sotanas. ¡Abajo el papa! (los asuntos con
    Roma estaban, entonces, algo embrollados). En cuanto a mí, siempre estoy sólo por el César, etc.
    Aquello, por el contrario, regocijó a la señora Magloire.
    —Bien —dijo a la señorita Baptistine—. Monseñor ha comenzado por los demás, pero ha sido
    preciso que acabara por sí mismo. Ya tiene arregladas todas sus obras de caridad, y estos tres mil francos
    serán para nosotros. ¡Por fin!
    Aquella misma noche, el obispo escribió y entregó a su hermana una nota concebida de la siguiente
    forma:
    Gastos de coche y de viaje.
    Para dar caldo de carne a los enfermos del hospital… Mil y quinientas libras.
    Para la sociedad de caridad maternal de Aix… Doscientas cincuenta libras.
    Para la sociedad de caridad maternal de Draguiñan… Doscientas cincuenta libras.
    Para los niños expósitos… Quinientas libras.
    Para los huérfanos… Quinientas libras.
    TOTAL… Tres mil libras.
    Tal era el presupuesto de monseñor Myriel.
    En cuanto a los derechos episcopales, dispensa de amonestaciones, predicaciones, bendiciones de
    iglesias o de capillas, matrimonios, etc., el obispo cobraba a los ricos con tanto rigor como presteza tenía
    en dar a los pobres.
    Al cabo de poco tiempo afluyeron las ofrendas de dinero. Los que tenían y los que no tenían llamaban
    a la puerta de monseñor Myriel, unos a buscar la limosna y otros a depositarla. En menos de un año, el
    obispo se convirtió en el tesorero de todos los beneficios y el cajero de todas las estrecheces. Por sus
    manos pasaban considerables sumas; pero nada hizo que cambiara su género de vida, ni añadiera la
    menor cosa superflua a lo que le era necesario.
    Lejos de esto. Como siempre hay abajo más miseria que fraternidad arriba, todo estaba, por así
    decirlo, dado antes de ser recibido; era como agua arrojada sobre una tierra seca; por más que recibía
    dinero, nunca alcanzaba para dar lo suficiente; entonces se despojaba de lo suyo.
    Al ser costumbre que los obispos anunciaran sus nombres de bautismo, al encabezar sus escritos y sus
    cartas pastorales, los pobres del país habían elegido, con una especie de instinto afectuoso, entre los
    nombres del obispo, aquel que les ofrecía un significado, y no le llamaban por otro nombre que por el de
    monseñor Bienvenu. Haremos como ellos, en adelante, y le llamaremos del mismo modo cuando se
    tercie. Por lo demás, al obispo le agradaba esta apelación.
    —Me gusta ese nombre —decía—. Bienvenu suaviza lo de monseñor.
    No pretendemos que el retrato que trazamos aquí sea verosímil; nos limitamos a decir que es
    parecido.








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    Mensaje por Maria Lua Vie 01 Nov 2024, 11:38

    ***
    III


    A BUEN OBISPO, UN MAL OBISPADO



    No porque el obispo hubiera convertido su carruaje en limosnas, dejaba de hacer sus visitas
    pastorales; y la diócesis de Digne es un poco fatigosa.
    Hay muy pocas llanuras, muchas montañas, y carece casi de carreteras, como antes ya se ha visto. La
    diócesis comprende treinta y dos parroquias, cuarenta y una vicarías y doscientas ochenta feligresías.
    Visitar todo esto es tarea ardua; pero el señor obispo llegaba para todo. Iba a pie, cuando tenía que ir a
    las inmediaciones; en tartana, cuando iba a la llanura; en jamuga, cuando iba a la montaña. Las dos
    mujeres le acompañaban siempre, salvo cuando el trayecto era demasiado penoso para ellas; entonces iba
    solo.
    Un día llegó a Senez
    [6]
    , que es una antigua ciudad episcopal, montado sobre un asno. Su bolsa, harto
    flaca en aquel momento, no le permitía otra montura. El alcalde de la población salió a recibirle a la
    puerta del obispado y miróle con ojos escandalizados, mientras bajaba del asno. Algunas personas se
    reían en derredor.
    —Señor alcalde —dijo el obispo—, y señores regidores, bien sé lo que os escandaliza; creéis que es
    demasiado orgullo en un pobre sacerdote el subir a una montura que fue la de Jesucristo. Lo he hecho por
    necesidad, os lo aseguro; no por vanidad.
    En sus viajes era indulgente y piadoso, y predicaba menos que conversaba. No ponía virtud alguna
    sobre una bandeja inaccesible. Nunca iba a buscar muy lejos sus argumentos. A los habitantes de una
    comarca les citaba el ejemplo de la comarca vecina.
    En los parajes donde eran poco caritativos con los pobres, decía:
    —Ved a los de Briançon. Han concedido a los pobres, a las viudas y a los huérfanos el derecho de
    hacer segar sus campos tres días antes que los de los demás. Les reconstruyen gratuitamente sus casas
    cuando están en ruinas. Es un país bendecido por Dios. Durante todo un siglo de cien años, no ha habido
    allí un solo asesinato.
    En los pueblos cuyos habitantes eran perezosos, decía:
    —Ved a los de Embrun. Si, en tiempo de la cosecha, un padre de familia tiene a sus hijos en el
    Ejército y a sus hijas sirviendo en la ciudad, y está enfermo o impedido, el párroco lo recomienda desde
    el púlpito; y el domingo, después de la misa, todos los habitantes de la aldea, hombres, mujeres y niños,
    van al campo del pobre, para hacerle su siega y llevarle paja y grano a su granero.
    A las familias divididas por asuntos de dinero y herencia, les decía:
    —Ved a los montañeses de Devolny, comarca tan agreste que en ella no se oye al ruiseñor más que
    una vez cada cincuenta años. Pues bien, cuando muere el padre de una familia, los hombres se marchan a
    buscar fortuna y dejan los bienes a las muchachas, a fin de que puedan encontrar marido.
    En las comarcas donde reinaba la manía de los litigios, y donde los granjeros se arruinaban gastando
    papel timbrado, decía:
    —Ved esta buena gente del valle de Queyras. Son tres mil almas; ¡Dios mío!, es como una pequeña
    república. Allí no se conocen ni el juez ni el alguacil. El alcalde lo hace todo. Reparte los impuestos,
    tasa la cuota de cada uno en conciencia, juzga gratis las querellas, divide los patrimonios sin honorarios,
    dicta sentencias sin costas; y le obedecen, porque es un hombre justo entre los hombres sencillos.
    En las aldeas donde no encontraba maestro de escuela, citaba también el ejemplo de los de Queyras.
    —¿Sabéis lo que hacen? —decía—. Como un pequeño lugar de doce o quince hogares no puede
    alimentar a un maestro, tienen maestros de escuela pagados por todo el valle, los cuales recorren las
    aldeas, pasando ocho días en ésta, diez en aquélla y enseñando así. Estos maestros van a las ferias, yo los
    he visto. Se los reconoce por las plumas de escribir que llevan en sus sombreros. Los que enseñan sólo a
    leer, llevan una pluma; los que enseñan la lectura, la escritura y el cálculo, llevan dos plumas; los que
    enseñan la lectura, la escritura, el cálculo y el latín, llevan tres plumas. Éstos son grandes sabios. ¡Pero
    qué vergüenza ser ignorantes! Imitad a las gentes de Queyras.
    Hablaba así, grave y paternalmente; a falta de ejemplos, inventaba las parábolas; iba derecho al fin
    propuesto, con pocas frases y muchas imágenes, que era la elocuencia misma de Jesucristo, convencida y
    convincente.




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    Mensaje por Maria Lua Vie 01 Nov 2024, 11:40

    ***

    IV


    LAS OBRAS PARECIDAS A LAS PALABRAS


    Su conversación era afable y alegre; acomodábase a la inteligencia de las dos ancianas que pasaban
    la vida a su lado; cuando reía, era su risa la de un escolar.
    La señora Magloire le llamaba siempre «Vuestra Grandeza». Un día, se levantó de su sillón y fue a la
    biblioteca a buscar un libro. Estaba en uno de los estantes de arriba. Puesto que el obispo era de corta
    estatura, no pudo alcanzarlo.
    —Señora Magloire —dijo—, traedme una silla, porque mi Grandeza no llega a ese estante.
    Una de sus parientas lejanas, la condesa de Lo, dejaba raramente escapar la ocasión de enumerar en
    su presencia lo que ella llamaba «las esperanzas» de sus tres hijos. Tenía varios ascendientes muy
    ancianos y próximos a la muerte, de los cuales, naturalmente, sus hijos eran los herederos. El más joven
    de los tres debía recoger de una tía más de cien mil libras de rentas; el segundo había de heredar el título
    de duque de su tío; el mayor tenía que suceder a su abuelo en la dignidad de senador. El obispo
    escuchaba habitualmente en silencio estos inocentes y disculpables desahogos maternos. Una vez, sin
    embargo, se quedó más meditabundo que de costumbre, mientras la señora de Lo volvía a exponer los
    pormenores de todas estas sucesiones y de todas estas «esperanzas». Se interrumpió, con cierta
    impaciencia:
    —¡Dios mío, primo! ¿En qué estáis pensando?
    —Pienso —contestó el obispo— en una máxima singular, que es, creo, de San Agustín: «Poned
    vuestra esperanza en Aquel a quien nadie sucede».
    En otra ocasión, al recibir la esquela de defunción de un gentilhombre de la región, donde se
    expresaban, en una larga página, además de las dignidades del difunto, todas las calificaciones feudales y
    nobiliarias de todos sus parientes, exclamó:
    —¡Qué buenas espaldas tiene la muerte! ¡Qué admirable carga de títulos le hacen llevar alegremente,
    y cuánto talento es menester que tengan los hombres para consagrar así la tumba a la vanidad!
    A veces empleaba una sátira suave, que envolvía casi siempre un sentido serio. Durante una
    cuaresma, llegó a Digne un joven vicario y predicó en la catedral. Fue bastante elocuente. El tema de su
    sermón era la caridad. Invitó a los ricos a socorrer a los indigentes con el fin de evitar el infierno, al que
    pintó lo más espantoso que pudo, y ganar el paraíso, que bosquejó adorable y encantador. En el auditorio
    había un rico comerciante retirado, un poco usurero, llamado Géborand, el cual había ganado medio
    millón fabricando gruesos paños, sargas y bayetas. El señor Géborand no había dado en su vida una
    limosna a un desgraciado. Desde este sermón, observaron que todos los domingos daba un cuarto a las
    viejas mendigas del pórtico de la catedral. Eran seis las que debían repartirse la caridad del mercader.
    Un día, el obispo le vio mientras hacía su caridad y dijo a su hermana, con una sonrisa:
    —Ahí tienes al señor Géborand, que compra un cuarto de paraíso.
    Cuando se trataba de la caridad, no retrocedía ni aun ante una negativa, y solía encontrar palabras que
    hacían reflexionar. Una vez, pedía para los pobres en una tertulia de la ciudad; hallábase allí el marqués
    de Champtercier, viejo, rico y avaro, el cual se las había ingeniado para ser a la vez ultrarrealista y
    ultravolteriano; es ésta una variedad que ha existido. El obispo se acercó a él y le tocó el brazo.
    —Señor marqués, es preciso que me deis algo.
    El marqués se volvió y respondió secamente:
    —Monseñor, yo tengo mis pobres.
    —Dádmelos —replicó el obispo.
    Un día, en la catedral, predicó este sermón:
    «Queridos hermanos míos, mis buenos amigos, hay en Francia un millón trescientas veinte mil casas
    de aldeanos que no tienen más que tres aberturas, un millón ochocientas diecisiete mil que tienen dos
    aberturas, una puerta y una ventana, y trescientas cuarenta y seis mil cabañas que no tienen más que una
    abertura, la puerta. Esto, a consecuencia de un impuesto que se llama de puertas y ventanas. ¡Poned allí
    familias pobres, ancianos, niños, y veréis cuántas fiebres y enfermedades! ¡Ay! Dios dio el aire a los
    hombres, y la ley se lo vende. No acuso a la ley, pero bendigo a Dios. En el Isére, en el Var, en los dos
    Alpes, altos y bajos, los campesinos no tienen ni carretillas, y han de transportar los abonos a cuestas;
    carecen de velas y para alumbrarse queman teas resinosas y cabos de cuerda impregnados en alquitrán.
    Así pasa en toda la región alta del Delfinado. Amasan pan para seis meses y lo cuecen con boñiga seca
    de vaca. En invierno, rompen este pan a golpes de hacha, y lo sumergen en agua durante veinticuatro
    horas, para poder comerlo. ¡Hermanos míos, tened piedad, ved cuánto padecen en derredor vuestro!»
    Nacido en Provenza, se había familiarizado fácilmente con todos los dialectos del Mediodía,
    hablándolos sin dificultad. Aquello agradaba al pueblo, y no había contribuido poco a darle acceso a las
    voluntades. Hallábase en la choza o en la montaña como si estuviera en su propia casa. Sabía decir las
    cosas más grandes en los más vulgares idiomas. Hablando todas las lenguas, se introducía en todas las
    almas.
    Por lo demás, era siempre el mismo para las gentes de mundo y para la gente del pueblo.
    No condenaba a nadie apresuradamente y sin tener en cuenta las circunstancias. Decía:
    —Veamos el camino por donde ha pasado la falta



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    Mensaje por Maria Lua Vie 01 Nov 2024, 11:40

    ***
    Siendo un ex pecador, como se calificaba a sí mismo sonriendo, no tenía ninguna de las asperezas del
    rigorismo y profesaba muy alto, sin preocuparse del fruncimiento del ceño de los virtuosos intratables,
    una doctrina que podría resumirse en estas palabras:
    «El hombre lleva la carne sobre sí, que es a la vez su fardo y su tentación. La arrastra, y cede a ella.
    »Debe vigilarla, contenerla, reprimirla, y no obedecerla más que en última instancia. En esta
    obediencia puede existir aún la falta; pero la falta así cometida es venial. Es una caída, pero una caída
    sobre las rodillas, que puede terminar en una oración.
    »Ser santo es una excepción; ser justo es la regla. Errad, desfalleced, pecad; pero sed justos.
    »Pecar lo menos que sea posible, es la ley del hombre. La ausencia total de pecado es el sueño del
    ángel. Todo lo que es terrestre está sometido al pecado. El pecado es una gravitación».
    Cuando veía que ciertas personas gritaban fuerte y se indignaban pronto, decía sonriendo:
    —¡Oh, oh!, parece que éste es un gran crimen que todo el mundo comete. Las hipocresías, asustadas,
    se apresuran a protestar y a ponerse a cubierto.
    Era indulgente con las mujeres y los pobres, sobre los que recae el peso de la sociedad humana.
    Decía:
    —Los pecados de las mujeres, de los niños, de los servidores, de los débiles, de los indigentes, de
    los ignorantes, son los pecados de los maridos, de los padres, de los dueños, de los fuertes, de los ricos,
    de los sabios.
    Decía también:
    —A los ignorantes, enseñadles cuanto podáis; la sociedad es culpable, por no darles instrucción
    gratis; ella es responsable de la oscuridad que produce. Si un alma sumida en sombras comete un pecado,
    el culpable no es el que peca, sino el que no disipa las tinieblas.
    Como se ve, tenía un modo extraño y peculiar de juzgar las cosas. Sospecho que lo había tomado del
    Evangelio.
    Un día, oyó relatar en un salón un proceso criminal que se instruía y que iba a sentenciarse. Un
    hombre miserable, por amor a una mujer y al hijo que de ella tenía, y falto de todo recurso, había acuñado
    moneda falsa. En aquella época, se castigaba aún este delito con pena de muerte. La mujer había sido
    apresada, al poner en circulación la primera pieza falsa fabricada por el hombre. La tenían en prisión,
    pero carecían de pruebas contra ella. Sólo ella podía declarar contra su amante y perderle. Negó.
    Insistieron. Se obstinó en negar. Entonces, el procurador del rey tuvo una idea: sugerir la infidelidad del
    amante. Lo consiguió, con fragmentos de cartas sabiamente combinados, persuadiendo a la desgraciada
    mujer de que tenía una rival y de que aquel hombre la engañaba. Entonces, exasperada por los celos,
    denunció al amante, lo confesó todo y todo lo probó. El hombre estaba perdido. Próximamente iba a ser
    juzgado en Aix, junto con su cómplice. Relataban el hecho, y todos se maravillaban ante la habilidad del
    magistrado. Al poner en juego los celos, había hecho brotar la verdad por medio de la cólera, y había
    hecho justicia con la venganza. El obispo escuchaba todo aquello en silencio. Cuando hubo terminado el
    relato, preguntó:
    —¿Dónde los juzgarán?
    —En el tribunal de la Audiencia —le respondieron.
    Y él replicó:
    —¿Y dónde juzgarán al procurador del rey?
    En Digne sucedió una trágica aventura. Un hombre fue condenado a muerte por asesinato. Era un
    desgraciado, no completamente ignorante, no del todo falto de instrucción, que había sido acróbata en las
    fiestas, y memorialista. El proceso dio mucho que hablar a la ciudad. La víspera del día fijado para la
    ejecución del condenado, el capellán de la prisión cayó enfermo. Precisábase un sacerdote para que
    asistiera al reo en los últimos momentos. Fueron a buscar al párroco, y parece ser que se negó, diciendo:
    —Esto no me concierne. Nada tengo que ver con esta tarea, ni con este saltimbanqui; también yo
    estoy enfermo; además, no es ése mi lugar.
    Llevaron esta respuesta al obispo, el cual dijo:
    —El señor párroco tiene razón; no es su lugar, es el mío.
    Se dirigió inmediatamente a la cárcel y bajó al calabozo del saltimbanqui. Le llamó por su nombre, le
    tomó la mano y le habló. Pasó todo el día y toda la noche a su lado, olvidando el alimento y el sueño,
    rogando a Dios por el alma del condenado, y rogando al reo por la suya propia. Le dijo las mejores
    verdades, que son las más sencillas. Fue padre, hermano, amigo. Obispo, sólo para bendecir. Le enseñó
    todo, tranquilizándole. Aquel hombre iba a morir desesperado. La muerte era para él como un abismo. En
    pie, y estremecido en el umbral lúgubre de la tumba, retrocedía horrorizado. No era lo bastante ignorante
    para ser totalmente indiferente. Su condena, sacudida profunda, había en cierto modo roto acá y allá, en
    torno suyo, el cercado que nos separa del misterio de las cosas, al que llamamos vida. Miraba sin cesar
    fuera de este mundo, por aquellas brechas fatales, y no veía más que tinieblas. El obispo le hizo ver una
    luz.










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    Mensaje por Maria Lua Vie 01 Nov 2024, 11:41

    ***

    A la mañana siguiente, cuando fueron a buscar al condenado, el obispo estaba allí. Le siguió, y se
    presentó a los ojos de la multitud con su traje morado y con su cruz episcopal al cuello, al lado de aquel
    miserable amarrado con cuerdas.
    Subió con él a la carreta, y con él también subió al cadalso. El condenado, taciturno y abatido la
    víspera, estaba radiante. Sentía que su alma se había reconciliado, y esperaba en Dios. El obispo le
    abrazó y, en el momento en que la cuchilla iba a caer, le dijo:
    —Aquel a quien el hombre mata, Dios le resucita. Aquel a quien los hermanos apartan, encuentra al
    Padre. Orad, creed, entrad en la vida, el Padre está allí.
    Cuando bajó del cadalso, había algo en su mirada que hizo que el pueblo le abriese camino. No
    sabían qué era más admirable en él, si su palidez o su serenidad. Al volver a aquel humilde alojamiento,
    que él llamaba sonriendo «su palacio», dijo a su hermana:
    —Acabo de oficiar pontificalmente.
    Como las cosas más sublimes son, por lo general, las menos comprendidas, no faltó gente que,
    comentando la conducta del obispo, dijera que aquello era afectación. Pero sólo fue una palabra de salón.
    El pueblo, que no supone malicia en las acciones santas, quedó enternecido y admirado.
    En cuanto al obispo, la vista de la guillotina fue para él un golpe terrible, del cual tardó mucho
    tiempo en recobrarse.
    En efecto, el patíbulo, cuando está ante nuestros ojos, en pie, tiene algo que alucina. Es posible tener
    una cierta indiferencia ante la pena de muerte, no pronunciarse, no decir ni que sí ni que no, mientras no
    se ha visto una guillotina con los ojos; pero si se llega a encontrar una, la sacudida es violenta; hay que
    decidirse y tomar partido. Unos admiran, como De Maistre
    [7]
    , y otros execran, como Beccaria
    [8]
    . La
    guillotina es la concreción de la ley; se llama «vindicta»; no es neutral, y no os permite que lo seáis
    tampoco. Quien llega a verla se estremece con el más misterioso de los estremecimientos. Todas las
    cuestiones sociales alzan sus interrogantes en torno a esta cuchilla.
    El cadalso es una visión. El cadalso no es un tablado, el cadalso no es una máquina, el cadalso no es
    un mecanismo inerte hecho de madera, de hierro y de cuerdas. Parece que es una especie de ser, que tiene
    no sé qué sombría iniciativa. Se diría que estos andamios ven, que esta máquina oye, que este mecanismo
    comprende, que este hierro, esta madera y estas cuerdas tienen voluntad. En la horrible meditación en que
    aquella visión sume al alma, el cadalso aparece terrible, mezclándose con lo que hace. El cadalso es el
    cómplice del verdugo; devora, come carne, bebe sangre. El cadalso es una especie de monstruo fabricado
    por el juez y el carpintero; un espectro que parece vivir, con una especie de vida espantosa hecha con
    todas las muertes que ha infligido.
    La impresión fue, pues, horrible. Al día siguiente de la ejecución, y durante varios días después, el
    obispo pareció abatido. La serenidad casi violenta del momento fúnebre había desaparecido: el fantasma
    de la justicia social le obsesionaba. Él, que de ordinario obtenía en todas sus acciones una satisfacción
    tan pura, parecía como si se acusara de ésta. A veces, hablaba consigo mismo y murmuraba, a media voz,
    lúgubres monólogos. He aquí uno que su hermana oyó y recogió una noche:
    —No creía que eso fuera tan monstruoso. Es una equivocación de la ley humana. La muerte pertenece
    sólo a Dios. ¿Con qué derecho los hombres tocan esa cosa desconocida?
    Con el tiempo, estas impresiones se atenuaron y probablemente se borraron. Sin embargo, observóse
    que, desde aquel instante, el obispo evitaba pasar por la plaza de las ejecuciones.
    A cualquier hora se podía llamar a monseñor Myriel a la cabecera de los enfermos y de los
    moribundos. No ignoraba que aquel era su mayor deber y su mayor tarea. Las familias de viudas y
    huérfanos no tenían necesidad de llamarle; iba él mismo. Sabía sentarse y permanecer callado largas
    horas al lado del hombre que había perdido a la mujer que amaba, al lado de la madre que había perdido
    a su hijo. Así como cuándo callar, sabía también cuándo debía hablar. ¡Oh, admirable consolador! No
    trataba de borrar el dolor con el olvido, sino de engrandecerlo y dignificarlo con la esperanza. Decía:
    —Tened cuidado al considerar a los muertos. No penséis en lo que se pudre. Mirad fijamente.
    Descubriréis la luz viva de vuestro muerto bienamado en el fondo del cielo.
    Sabía que la fe es sana. Trataba de aconsejar y calmar al hombre desesperado, señalándole con el
    dedo al hombre resignado; y de transformar el dolor que mira una fosa, mostrándole el dolor que mira
    una estrella.





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    Mensaje por Maria Lua Vie 01 Nov 2024, 11:42

    ***

    V

    DE CÓMO MONSEÑOR BIENVENU HACÍA DURAR DEMASIADO TIEMPO SUS
    SOTANAS


    La vida privada de monseñor Myriel estaba llena de los mismos pensamientos que su vida pública.
    Para quien hubiera podido verla de cerca, era un espectáculo grave y sublime aquella pobreza voluntaria
    en la cual vivía monseñor Myriel, el obispo de Digne.
    Como todos los ancianos, y la mayor parte de los pensadores, dormía poco. Su corto sueño era
    profundo. Por la mañana, se recogía durante una hora y luego decía la misa, bien en la catedral, bien en su
    oratorio. Una vez terminada la misa, se desayunaba con un pan de centeno, mojado con leche de sus
    vacas. Después, trabajaba.
    Un obispo es un hombre muy ocupado; es preciso que reciba todos los días al secretario del
    obispado, que de ordinario es un canónigo, y casi todos los días a sus grandes vicarios
    [9]
    . Tenía
    congregaciones que inspeccionar, privilegios que conceder, toda una biblioteca eclesiástica que
    examinar, libros de misa, catecismos diocesanos, libros de horas, etc., pastorales que escribir,
    predicaciones que autorizar, párrocos y alcaides a quienes poner de acuerdo, la correspondencia clerical,
    la correspondencia administrativa; por una parte, el Estado; por otra, la Santa Sede; en fin, mil asuntos.
    El tiempo que le dejaban libre estas mil ocupaciones, sus oficios y su breviario, lo dedicaba primero
    a los necesitados, a los enfermos y a los afligidos; el tiempo que le dejaban libre los afligidos, los
    enfermos y los necesitados, lo dedicaba al trabajo. Tan pronto cavaba la tierra en su jardín como leía y
    escribía. Tenía una sola palabra para estas dos clases de trabajo; llamaba a aquello «jardinear». «El
    espíritu es un jardín», decía.
    Hacia el mediodía, comía. La comida se asemejaba al desayuno.
    Hacia las dos, cuando el tiempo era bueno, salía y se paseaba a pie por el campo o la ciudad,
    entrando frecuentemente en las casas pobres. Veíasele caminar solo, ensimismado, con los ojos bajos,
    apoyado en su largo bastón, vestido con su traje morado, bien entretelado y caliente, calzado con medias
    moradas y gruesos zapatos, y tocado con un sombrero plano, que dejaba caer por sus tres puntas tres
    borlas de oro de gruesos canelones.
    Dondequiera que aparecía, había fiesta. Se hubiera dicho que su paso esparcía luz y animación. Los
    niños y los ancianos salían al umbral de las puertas para ver al obispo como para buscar el sol. El
    bendecía y le bendecían. Mostraban la casa del obispo a aquel que necesitara algo.
    Deteníase acá y allá, hablaba a los chicos y a las niñas, y sonreía a las madres. Visitaba a los pobres,
    mientras tenía dinero; cuando se le terminaba, visitaba a los ricos.
    Como hacía durar sus sotanas mucho tiempo, y no quería que nadie lo notase, nunca se presentaba en
    público sino con su traje de obispo; lo cual, en verano, resultaba un poco molesto.
    Por la noche, a las ocho y media, cenaba con su hermana, y la señora Magloire, en pie detrás de ellos,
    les servía. Nada tan frugal como aquella comida. Sin embargo, si el obispo había invitado a cenar a
    alguno de sus párrocos, la señora Magloire aprovechaba la ocasión para servir a monseñor algún
    excelente pescado de los lagos, o alguna fina caza de la montaña. Todo párroco era un pretexto para una
    buena cena; el obispo dejaba hacer. Fuera de estos casos, su ordinario se componía de algunas legumbres
    cocidas y de sopa de aceite. Se decía en la ciudad: «Cuando el obispo no tiene mesa de párroco, tiene
    mesa de trapense».
    Después de la cena, charlaba durante media hora con la señorita Baptistine y la señora Magloire;
    luego, volvía a su habitación y escribía de nuevo, bien en algunas hojas sueltas, bien en el margen de
    algún libro infolio. Era literato y aun un poco erudito. Dejó cinco o seis manuscritos bastante curiosos;
    entre otros, una disertación sobre el versículo del Génesis: «Al principio, el espíritu de Dios flotaba
    sobre las aguas».
    [10] Lo confrontó con tres textos: la versión árabe que dice: «Los vientos de Dios
    soplaban»; Flavio Josefo
    [11]
    , que dijo: «Un viento de lo alto se precipita sobre la tierra»; y, por fin, la
    paráfrasis caldea de Onkelos
    [12]
    , que expresa: «Un viento, procedente de Dios, soplaba sobre la
    superficie de las aguas». En otra disertación, examina las obras teológicas de Hugo
    [13]
    , obispo de
    Ptolomeos, bisabuelo del que escribe este libro, y establece que hay que atribuir a este obispo los
    diversos opúsculos publicados, en el siglo pasado, bajo el seudónimo de Barleycourt.
    A veces, en medio de una lectura, cualquiera que fuera el libro que tuviera entre las manos, caía de
    repente en una meditación profunda, de la que no salía más que para escribir algunas líneas en las mismas
    páginas del volumen. A menudo estas líneas no tienen relación alguna con el libro que las contiene.
    Tenemos a la vista una nota escrita por él en uno de los márgenes de un «in quarto» titulado:
    Correspondencia de lord Germain con los generales Clinton, Comwallis y los almirantes de la estación
    de América. En Versalles, librería de Poingot, y en París, librería Pissot, muelle de los Agustinos.
    He aquí la nota:
    «¡Oh, Vos!, ¿quién sois?
    »El Eclesiastés os llama Todopoderoso; los macabeos os llaman Creador; la Epístola a los
    Efesios os llama Libertad; Baruch os llama Inmensidad; los Salmos os llaman Sabiduría y
    Verdad; Juan os llama Luz; los Reyes os llaman Señor; el Éxodo os llama Providencia; el
    Levítico, Santidad; Esdras, Justicia; la creación os llama Dios; el hombre os llama Padre;
    pero Salomón os llama Misericordia, y éste es el más hermoso de todos los nombres».
    Hacia las nueve de la noche, las dos mujeres se retiraban y subían a sus habitaciones del primer piso,
    dejándole solo, hasta el día siguiente, en el piso bajo.
    Es necesario, aquí, que demos una idea exacta del alojamiento de monseñor, el obispo de Digne.



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    Mensaje por Maria Lua Sáb 02 Nov 2024, 13:24

    ***

    VI



    POR QUIÉN HACÍA GUARDAR SU CASA



    Ya hemos dicho que la casa que habitaba se componía de una planta baja y un solo piso; tres piezas
    en la planta baja y otras tres en el primer piso; encima había un desván. Detrás de la casa había un jardín
    de un cuarto de acre. Las dos mujeres ocupaban el primer piso. El obispo se alojaba en la planta baja. La
    primera habitación, que daba a la calle, le servía de comedor; la segunda, de habitación; y la tercera, de
    oratorio. No era posible salir del oratorio sin pasar por la habitación, ni salir de la habitación sin pasar
    por el comedor. En el oratorio, al fondo, había una alcoba cerrada, con una cama para cuando tenían un
    huésped. Monseñor el obispo solía ofrecer esta cama a los párrocos de aldea, cuyos asuntos o
    necesidades de su parroquia los llevaban a Digne.
    La farmacia del hospital, pequeño edificio añadido a la casa y ganado al jardín, había sido
    transformado en cocina y en despensa.
    Había además, en el jardín, un establo que era la antigua cocina del hospicio y donde el obispo tenía
    dos vacas. Cualquiera que fuera la cantidad de leche que éstas dieran, enviaba invariablemente la mitad a
    los enfermos del hospital. «Pago mi diezmo», decía.
    Su alcoba era bastante grande y bastante difícil de caldear en la estación fría. Como en Digne la leña
    estaba muy cara, se le había ocurrido hacer en el establo de las vacas un compartimiento cerrado con
    tablas. Allí era donde pasaba las veladas, en la época de los grandes fríos y, por supuesto, lo llamaba su
    salón de invierno.
    En este salón de invierno, como en el comedor, no había otros muebles que una mesa de madera
    blanca y cuatro sillas de paja. El comedor estaba, además, adornado con un viejo aparador pintado de
    color rosa, al óleo. Otro aparador semejante a éste, revestido convenientemente con manteles blancos y
    falsos encajes, servía de altar en su oratorio.
    Sus penitentes ricos y las mujeres devotas de Digne habían realizado frecuentemente, entre sí,
    colectas para costear un altar nuevo para el oratorio de monseñor; pero éste, cada vez que recibía el
    dinero destinado a la obra, lo daba a los pobres.
    —El altar más hermoso —decía— es el alma de un infeliz consolado en su infortunio, y que da
    gracias a Dios.
    Había en su oratorio dos reclinatorios de paja, y en la alcoba un sillón de brazos, también de paja.
    Cuando, por casualidad, recibía la visita de ocho o diez personas a la vez, el prefecto, el general y la
    plana mayor de la guarnición, o algunos discípulos del seminario, era menester ir a buscar al establo las
    sillas del salón de invierno, al oratorio los reclinatorios, y el sillón a la alcoba; de este modo se podían
    reunir hasta once asientos para las visitas. A cada una de éstas que llegaba, se desamueblaba una
    habitación.
    En ocasiones, sucedía que las visitas eran doce. Entonces el obispo disimulaba la dificultad de su
    situación manteniéndose en pie delante de la chimenea, si era invierno, o paseando por el jardín, si era
    verano.
    Había también una silla en la alcoba cerrada; pero, además de faltarle casi todo el asiento, sólo tenía
    tres pies, lo cual impedía utilizarla, como no fuese apoyada contra la pared. La señorita Baptistine tenía
    también, en su habitación, una gran butaca de las llamadas «bergére», cuya madera había estado dorada
    en otro tiempo, forrada de tela pekín, floreada; mas había sido necesario subirla al primer piso por el
    balcón, ya que la escalera era demasiado estrecha, y hubo que prescindir de ella en casos de apuro.
    La ambición de la señorita Baptistine había sido poder comprar una sillería de salón, de terciopelo
    de Utrecht amarillo, con flores, y un canapé de caoba, con forma de cuello de cisne. Pero esto hubiera
    costado por lo menos quinientos francos y, después de ver que no llegaba a economizar, para este objeto,
    sino unos cuarenta y dos francos y medio en cinco años, había terminado por renunciar a este deseo.
    ¿Quién es el que consigue realizar su ideal?
    Es imposible figurarse nada más sencillo que el dormitorio del obispo. Una puerta-ventana que daba
    al jardín; enfrente, la cama, una cama como las del hospital, con colcha de sarga verde; en la sombra que
    proyectaba la cama, detrás de una cortina, los utensilios de tocador, revelando todavía los antiguos
    hábitos elegantes del hombre de mundo; dos puertas, una cerca de la chimenea, que daba paso al oratorio;
    otra, cerca de la biblioteca, que daba al comedor. La biblioteca era un armario grande con puerta
    vidriera, lleno de libros; la chimenea era de madera, pero pintada imitando el mármol; habitualmente sin
    fuego, en ella se veían un par de morillos de hierro, adornados con dos vasos con guirnaldas y canelones
    en otro tiempo plateados, lo cual era un lujo episcopal; encima de la chimenea, un crucifijo de cobre, que
    en su tiempo había estado plateado como los morillos, estaba clavado sobre terciopelo negro algo raído,
    y enmarcado en un cuadro de madera que había sido dorada; cerca de la puerta-ventana había una gran
    mesa, con un tintero y una masa confusa de papeles y libros. Delante de la mesa, el sillón de paja; delante
    de la cama, un reclinatorio tomado de la capilla u oratorio del obispo.


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    Mensaje por Maria Lua Sáb 02 Nov 2024, 13:25

    ***


    Dos retratos, en marcos ovalados, estaban colgados de la pared, a ambos lados de la cama. Pequeñas
    inscripciones doradas, sobre el fondo oscuro del lienzo, al lado de las figuras, indicaban que los retratos
    representaban: el uno, al abad de Chaliot, obispo de Saint Claude, y el otro, al abad Tourteau, vicario
    general de Adge, abad de Grand-Champ, de la Orden del Cister, diócesis de Chartres. Al suceder el
    obispo, en este cuarto, a los enfermos del hospital, había hallado allí aquellos dos retratos y los había
    dejado donde estaban. Eran sacerdotes, y probablemente donadores, dos motivos para que él los
    respetase.
    Todo lo que se sabía de aquellos dos personajes era que habían sido nombrados por el rey, el uno
    para un obispado y el otro para un beneficio, en el mismo día, esto es, el 27 de abril de 1785. Al
    descolgar los cuadros la señora Magloire, para quitarles el polvo, el obispo había hallado esta
    particularidad, escrita con una tinta blanquecina en un pequeño pedazo de papel, amarillo ya por el
    tiempo, pegado con cuatro obleas detrás del retrato del abad de Grand-Champ.
    Cubría la ventana una antigua cortina de una tela gruesa de lana, que había llegado a ser tan vieja que,
    para evitar el gasto de una nueva, la señora Magloire tuvo que hacerle una gran costura en medio, en
    forma de cruz. El obispo lo hacía notar con frecuencia, diciendo que sentaba muy bien aquella cruz en la
    cortina.
    Todos los cuartos de la casa, lo mismo del piso bajo que del principal, sin excepción, estaban
    blanqueados con cal, a la manera de los cuarteles o los hospitales.
    Sin embargo, en los últimos años, la señora Magloire halló, como más adelante se verá, bajo el
    enlucido, pinturas que adornaban la habitación de la señorita Baptistine.
    Antes de ser hospital, aquella casa había sido locutorio del pueblo. De ahí provenía aquel adorno.
    Los cuartos estaban enlosados con baldosas encarnadas que se aljofifaban todas las semanas, y delante
    de todas las camas había una esterilla de junco. Por lo demás, la casa, cuidada por dos mujeres,
    respiraba una exquisita limpieza, de un extremo al otro. Era el único lujo que el obispo se permitía. De
    ello decía:
    —Esto no les quita nada a los pobres.
    Es preciso confesar, sin embargo, que le quedaban, de lo que en otro tiempo había poseído, seis
    cubiertos de plata y un cucharón que la señora Magloire miraba con cierta satisfacción, todos los días,
    relucir espléndidamente sobre el blanco mantel de gruesa tela. Y como procuramos pintar al obispo de
    Digne tal cual era, debemos añadir que más de una vez se le oyó decir:
    —Renunciaría difícilmente a comer con cubiertos que no fuesen de plata.
    A estas alhajas deben añadirse dos grandes candelabros de plata maciza, que eran herencia de una tía
    segunda. Aquellos candelabros sostenían dos velas y, de ordinario, estaban sobre la chimenea del obispo.
    Cuando había invitados a cenar, la señora Magloire encendía las dos velas y ponía los dos candelabros
    en la mesa.
    A la cabecera de la cama, en el mismo cuarto del obispo, había un pequeño cajón, en el que la señora
    Magloire guardaba, todas las noches, los seis cubiertos de plata y el cucharón. Debemos añadir que
    nunca quitaba la llave.
    El jardín, ya un poco estropeado por las construcciones bastante feas de las que hemos hablado, se
    componía de cuatro senderos en cruz, que partían de un pozo situado en el centro; otro sendero lo
    rodeaba por completo, y se prolongaba a lo largo de la blanca pared que le servía de cercado. Estos
    senderos dejaban entre sí cuatro o cinco cuadros separados por una hilera de césped. En tres de ellos, la
    señora Magloire cultivaba legumbres; en el cuarto, el obispo había sembrado flores; aquí y allá crecían
    algunos árboles frutales.
    Una vez, la señora Magloire dijo a monseñor, con cierta dulce malicia:
    —Monseñor, vos que sacáis partido de todo, tenéis ahí un cuadro de tierra inútil. Más valdría que
    produjera frutos y no flores.
    —Señora Magloire —respondió el obispo—, os engañáis; lo bello vale tanto como lo útil. —Y
    añadió, después de una pausa—: Tal vez más.




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    Mensaje por Maria Lua Sáb 02 Nov 2024, 13:27

    ***
    Aquel cuadro, compuesto de tres o cuatro platabandas, ocupaba al obispo casi tanto como sus libros.
    Pasaba allí gustosamente una o dos horas podando, cavando, abriendo aquí y allá agujeros en la tierra y
    poniendo semillas en ellos. No era tan hostil a los insectos como lo hubiera deseado un jardinero. Por lo
    demás, no tenía pretensión alguna de botánico. Desconocía los grupos y el solidismo; no trataba, en
    manera alguna, de decidir entre Tournefort y el método natural; no tomaba partido ni por los utrículos
    contra los cotiledones, ni por Jussieu contra Linné
    [14]
    . No estudiaba las plantas, le gustaban las flores.
    Respetaba mucho a los sabios; respetaba aún más a los ignorantes; y, sin faltar a ninguno de estos dos
    respetos, regaba sus platabandas todas las noches de verano, con una regadera de hojalata pintada de
    verde.
    No había en la casa una puerta siquiera que cerrase con llave. La del comedor, que, como ya hemos
    dicho, daba a la plaza de la catedral, había estado en otro tiempo provista de cerraduras y cerrojos, como
    la de una cárcel. El obispo hizo quitar aquellos hierros, y la puerta, así de día como de noche, sólo
    quedaba cerrada con un simple picaporte. Él llegaba, cualquiera que fuera la hora, no tenía que hacer más
    que levantarlo y entrar. Al principio, las dos mujeres se habían asustado bastante al ver que la puerta no
    quedaba nunca cerrada; pero el obispo les dijo:
    —Si queréis, poned cerrojos a las puertas de vuestras habitaciones.
    Y al fin acabaron por participar de la confianza de monseñor, o aparentar al menos que la tenían. Sólo
    a la señora Magloire le asaltaban, de cuando en cuando, ciertos temores. Por lo que hace al obispo,
    puede verse su pensamiento explicado en estas tres líneas, escritas por él al margen de una Biblia: «La
    diferencia entre la puerta del médico y la del sacerdote es que la puerta del médico no debe estar nunca
    cerrada, y la del sacerdote debe estar siempre abierta».
    En otro libro, titulado Filosofía de la ciencia médica, había escrito esta otra nota: «¿Acaso no soy yo
    médico como ellos? También yo tengo mis enfermos; en primer lugar, todos los suyos, que ellos llaman
    pacientes, luego los míos, que yo llamo desgraciados».
    En otra parte había escrito: «No preguntéis su nombre a quien os pide asilo. Precisamente, quien más
    necesidad tiene de asilo es el que más dificultad tiene en decir su nombre».
    Sucedió que a un digno párroco, no sé si fue el de Couloubroux o el de Pompierry, se le ocurrió
    preguntarle un día, probablemente a instancias de la señora Magloire, si estaba seguro de no cometer una
    imprudencia, hasta cierto punto, dejando día y noche su puerta abierta, a disposición del primero que
    quisiera entrar; y si, en fin, no temía que sucediera una desgracia en una casa tan mal guardada.
    El obispo le tocó en el hombro con blandura y gravedad, y le dijo: «Nisi Dominus custodierit
    domum, in vanum vigilant qui custodiunt eam»
    [15]
    . Luego, habló de otra cosa.
    Solía decir, con cierta frecuencia: «Hay el valor del sacerdote, como existe el valor del coronel de
    dragones. Solamente que el nuestro debe ser pacífico».




    VII


    CRAVATTE



    Tuvo lugar un hecho que no debemos omitir, porque es de los que mejor dan a conocer la clase de
    hombre que era monseñor el obispo de Digne.
    Después de la destrucción de la banda de Gaspar Bes, que había infestado las gargantas de Ollioules,
    uno de sus tenientes, llamado Cravatte, se refugió en la montaña. Ocultóse algún tiempo con sus bandidos,
    resto de la tropa de Gaspar Bes, en el condado de Niza; después pasó al Piamonte y luego volvió de
    pronto a reaparecer en Francia, por el lado de Barcelonnette. Viósele primero en Jauziers, y
    posteriormente en Tuiles. Ocultóse entonces en las cavernas de Joug de-l’Aigle, y de allí, descendiendo
    hacia las cabañas y aldeas por los barrancos de Ubaye y del Ubayette, llegó hasta Embrun, donde penetró
    una noche en la catedral y robó en la sacristía. Sus latrocinios desolaban al país. Lanzóse en su
    persecución la gendarmería, pero en vano; se escapaba siempre y algunas veces resistía a viva fuerza.
    Era un miserable muy audaz. En medio del temor que suscitaba, llegó el obispo, que iba de visita a
    Chastelar.









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    Mensaje por Maria Lua Sáb 02 Nov 2024, 13:29

    ***

    El alcalde salió a recibirle y le suplicó que se volviese; Cravatte era dueño de la montaña
    hasta Arche, y aún más allá; había peligro en andar por allí incluso con escolta; era exponer tontamente a
    tres o cuatro gendarmes.
    —Siendo así —dijo el obispo—, iré sin escolta.
    —¿Pensáis hacer eso, monseñor? —exclamó el alcalde.
    —Y tanto; no deseo que venga conmigo ningún gendarme; además, pienso partir dentro de una hora.
    —¡Partir!
    —Naturalmente.
    —¿Solo?
    —Completamente solo.
    —Monseñor, no haréis lo que decís.
    —Hay allí, en la montaña, una pequeña feligresía —replicó el obispo— no mayor que la palma de la
    mano, la cual no he visitado desde hace tres años. Son grandes amigos míos aquellos buenos y honrados
    pastores. De cada treinta cabras que guardan, una es suya; hacen unos cordones muy bonitos, con lanas de
    muy diversos colores, y tocan los aires de sus montañas en unos pequeños pitos de seis agujeros.
    Necesitan que de cuando en cuando se les hable del buen Dios. ¿Qué dirían de un obispo que tuviese
    miedo? ¿Qué dirían de mí si no fuese por allá?
    —Pero, monseñor, ¿y los ladrones?
    —¡Vaya! —dijo el obispo—. Ahora caigo. Tenéis razón; puedo encontrarlos, y ellos también deben
    necesitar que se les hable de Dios.
    —¡Monseñor! ¡Es una banda! ¡Es un rebaño de lobos!
    —Señor alcalde, precisamente de ese rebaño es del cual quizá Jesucristo me ha hecho pastor. ¿Quién
    sabe cuáles son los caminos de la Providencia?
    —Monseñor, os robarán.
    —Nada tengo.
    —Os matarán.
    —¿A un pobre sacerdote que pasa la vida mascullando sus rezos? ¡Bah! ¿Para qué?
    —¡Ah, Dios mío! ¡Si llegáis a encontrarlos!
    —Les pediré una limosna para mis pobres.
    —¡No vayáis, monseñor, en nombre del cielo! ¡Exponéis vuestra vida!
    —Señor alcalde —dijo el obispo—, ¿no es más que eso? No estoy en este mundo para guardar mi
    vida, sino para guardar las almas.
    Fue preciso acceder a su voluntad. Partió, acompañado únicamente de un niño que se ofreció para
    servirle de guía. Su obstinación dio mucho que hablar en la comarca y causó no poco temor.
    No quiso llevar consigo ni a su hermana ni a la señora Magloire. Atravesó la montaña en una muía,
    sin encontrar a nadie, y llegó sano y salvo al territorio de sus «buenos amigos» los pastores. Permaneció
    allí quince días, predicando, administrando, enseñando y moralizando. Cuando se aproximó el día de su
    marcha, resolvió cantar pontificalmente un Te Deum. Habló de ello al párroco, pero ¿cómo hacerlo,
    careciendo de ornamentos episcopales? No podían poner a su disposición más que una mala sacristía de
    aldea y algunas viejas casullas de damasco, muy usadas y adornadas con falsos galones.
    —¡Bah! —dijo el obispo—. Señor párroco, anunciad desde el púlpito nuestro Te Deum. Ya se
    arreglará.
    Buscaron en las iglesias de los alrededores. Todas las magnificencias de aquellas humildes
    parroquias, reunidas, no hubieran bastado para vestir convenientemente al chantre de una catedral.
    Hallábanse sin saber cómo salir del paso cuando dos hombres desconocidos, montados en sendos
    caballos, llevaron y dejaron en casa del párroco un cajón para el obispo. Abrieron el cajón; contenía una
    capa de tisú de oro, una mitra adornada de diamantes, una cruz arzobispal, un magnífico báculo y todas
    las vestiduras pontificales robadas un mes antes en la iglesia de Nuestra Señora de Embrun. En la caja
    había una nota con estas palabras; «Cravatte a monseñor Bienvenu».
    —¡Cuando yo decía que todo se arreglaría! —dijo el obispo. Luego, sonriendo, añadió—: A quien se
    contenta con la sobrepelliz de un cura, Dios le envía una capa arzobispal.
    —Monseñor —murmuró el párroco, moviendo la cabeza y sonriendo—: ¿Dios o el diablo?
    El obispo miró fijamente al párroco y repuso, con autoridad:
    —Dios.
    Cuando volvió a Chastelar, a todo lo largo de la carretera salía la gente a verle, por curiosidad. En el
    presbiterio de Chastelar encontró a la señorita Baptistine y a la señora Magloire, que le esperaban, y el
    obispo dijo a su hermana:
    —Bien, ¿tenía o no razón? El pobre sacerdote fue a ver a los pobres montañeses con las manos
    vacías, y regresa con las manos llenas. Marché llevando sólo mi esperanza puesta en Dios; y vuelvo
    trayendo el tesoro de una catedral.
    Por la noche, antes de acostarse, volvió a decir:
    —No temamos nunca a los ladrones ni a los asesinos; éstos son los peligros exteriores, los pequeños
    peligros. Temámonos a nosotros mismos. Los prejuicios: éstos son los ladrones; los vicios: éstos son los
    asesinos. Los grandes peligros están dentro de nosotros. ¡Qué importa lo que amenaza nuestra cabeza o
    nuestra bolsa! Pensemos sólo en lo que amenaza nuestra alma. —Luego, volviéndose hacia su hermana,
    añadió—: Hermana mía, nunca, por parte del sacerdote, debe tomarse precaución alguna contra el
    prójimo. Lo que el prójimo hace, Dios lo permite. Limitémonos a rogar a Dios cuando creamos que nos
    amenaza un peligro. Oremos, no por nosotros, sino para que nuestro hermano no caiga en falta por causa
    nuestra
    Fuera de esto, eran muy raros los acontecimientos en su existencia. Referimos lo que sabemos. De
    ordinario, pasaba la vida haciendo las mismas cosas en los mismos momentos. Un mes de un año suyo se
    parecía a una hora de uno de sus días.
    Respecto a lo que fue del tesoro de la catedral de Embrun, se nos causaría algún embarazo
    interrogándonos sobre él. Componíase de muy buenas cosas, muy tentadoras y muy buenas de emplear en
    provecho de los desgraciados. Robadas, ya lo habían sido. La mitad, pues, de la aventura estaba
    cumplida. Sólo faltaba hacer cambiar de dirección a lo robado y encaminarlo hacia el lado de los pobres.
    Nada, por lo demás, podemos afirmar respecto a este asunto. Solamente añadiremos que, entre los
    papeles del obispo, se halló una nota bastante oscura que acaso se refiera a este asunto, y que estaba
    concebida en estos términos: «La cuestión está en saber si esto debe volver a la catedral o al hospital».








    33

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    Mensaje por Maria Lua Dom 03 Nov 2024, 09:00

    ***


    VIII


    FILOSOFAR DESPUÉS DE BEBER



    El senador, de quien más arriba hemos hablado, era un hombre entendido, que había hecho su carrera
    por el camino más corto, sin prestar atención a todos estos obstáculos que dificultan o embarazan, y que
    se llaman conciencia, fe jurada, justicia y deber; había marchado directamente a su objetivo, sin
    separarse una sola vez de la línea de su avance y de su interés. Era un antiguo procurador, enternecido
    por sus triunfos, no mal hombre del todo, que hacía cuantos pequeños favores podía a sus hijos, a sus
    yernos, a sus padres, y aun a sus amigos; había aprovechado el lado bueno de la vida, las buenas
    ocasiones, las buenas utilidades, y parecíale estúpido todo lo demás. Tenía ingenio, y era suficientemente
    instruido para creerse discípulo de Epicuro, no siendo en realidad más que un producto de PigaultLebrun
    [16]
    . Se reía, buena y agradablemente, de las cosas infinitas y eternas, y de las «salidas del buen
    obispo». A veces, con cierta amable autoridad, reíase ante el mismo monseñor Myriel, que le escuchaba.
    No sé en qué ceremonia semioficial, el conde (el senador de quien hablamos) y monseñor Myriel
    comieron juntos en casa del prefecto. A los postres, el senador, un tanto alegre, aunque siempre digno,
    exclamó:
    —¡Pardiez! Señor obispo, hablemos. Rara vez se miran un senador y un obispo sin entornar los ojos.
    Somos dos augures. Voy a haceros una confesión. Yo tengo mi propia filosofía.
    —Y hacéis bien —respondió el obispo—, filosofar o acostarse, todo es lo mismo. Vos descansáis en
    lecho de púrpura, señor senador.
    El senador, alentado, continuó:
    —Seamos buenos muchachos.
    —O buenos diablos —repuso el obispo.
    —Os declaro —añadió el senador— que el marqués de Argens, Pirrón, Hobbes y Naigeon
    [17] no son
    unos bergantes. Tengo en mi biblioteca a todos estos filósofos, encuadernados con canto dorado…
    —Como vos mismo, señor conde —interrumpió el obispo.
    El senador prosiguió:
    —Odio a Diderot; es un ideólogo, un declamador y un revolucionario; en el fondo, creyente en Dios y
    más mojigato que Voltaire. Voltaire se burló de Needham[18] e hizo mal, pues las anguilas de Needhamprueban que Dios es inútil. Una gota de vinagre en una cucharada de masa de harina suple el fiat lux.
    Suponed que la gota es más grande y la cucharada mucho más grande también, y tendréis el mundo. El
    hombre es la anguila; y entonces, ¿para qué el Padre eterno? Señor obispo, la hipótesis de Jehová me
    fatiga. No sirve más que para producir personas flacas que piensan hueco. ¡Abajo este gran Todo, que me
    fastidia! ¡Viva Cero, que me deja tranquilo! De vos a mí, y para decirlo todo y para confesarme a mi
    pastor, como conviene, os confieso que no soy tonto. No estoy loco con vuestro Jesucristo, que predica
    por todas partes la renuncia y el sacrificio. Consejo de avaro a desharrapados. ¡Renuncia!, ¿por qué?
    ¡Sacrificio!, ¿para qué? Nunca he visto que un lobo se inmole por la felicidad de otro lobo.
    Permanezcamos, pues, dentro del orden de la naturaleza. Estamos en la cumbre; tengamos una filosofía
    superior. ¿De qué sirve estar en la cumbre, si no se ve más allá de la nariz de los demás? Vivamos
    alegremente. La vida es todo. Que el hombre tenga un porvenir en otra parte, allá arriba, allá abajo,
    donde quiera, yo no creo una sola palabra de esto. ¡Ah!, me recomiendan la renuncia y el sacrificio, y,
    por tanto, debo tener mucho cuidado con todo lo que hago; es preciso que me rompa la cabeza sobre el
    bien y, sobre el mal; sobre lo justo y lo injusto; sobre el fas y sobre el nefas. ¿Por qué? Porque tendré que
    dar cuenta de mis acciones. ¿Cuándo? Después de mi muerte. ¡Qué hermoso sueño! Después de muerto, se
    ocuparán de mí las ratas. Haced que una mano de sombra coja un puñado de cenizas. Digamos la verdad,
    nosotros que somos los iniciados, que hemos levantado el velo de Isis; no existe ni el bien ni el mal; no
    existe más que vegetación. Busquemos la realidad; profundicemos, penetremos en el fondo de la cuestión,
    ¡qué diablos! Es necesario husmear la verdad, penetrar bajo tierra y apoderarse de ella. Y cuando la
    tengáis, entonces sí que seréis fuertes y os reiréis de todo. Yo soy cuadrado por la base, señor obispo. La
    inmortalidad del alma es una ridícula paradoja. ¡Oh, promesa encantadora! Fiaos de ella. Vaya billete de
    banco que tiene Adán. Si es alma, será ángel, tendrá alas azules en los omóplatos. Argüidme, pues: ¿no es
    Tertuliano
    [19] quien dice que los bienaventurados irán de un astro a otro? Con lo cual quiere decir que los
    bienaventurados serán las langostas de las estrellas. ¡Y después verán a Dios! Ta, ta, ta. No son mala
    cosa todos esos paraísos. Dios es una tontería colosal. Yo no diré esto en el Monitor, ¡pardiez!, pero lo
    cuchicheo con los amigos: Inter pocular
    [20]
    . Sacrificar la tierra al paraíso es lo mismo que dejar la presa
    por la sombra, lo cierto por lo dudoso. ¡Ser burlado por lo infinito! ¡Ca! ¡No soy tan bestia! Soy nada.
    Me llamo el señor conde Nada, senador. ¿Era antes de mi nacimiento? No. ¿Seré después de mi muerte?
    No. ¿Qué soy, pues? Un poco de polvo unido y formando un organismo. ¿Qué tengo que hacer en la
    tierra? La elección es mía: padecer o gozar. ¿Adónde me conducirá el padecimiento? A la nada, pero
    habré padecido. ¿Adonde me conducirá el goce? A la nada, pero habré gozado. Mi elección está hecha.
    Es necesario comer o ser comido. ¡Comamos! Más vale ser el diente que la yerba; tal es mi sabiduría.
    Después de esto ande cada cual como le plazca; el sepulturero está allí; el panteón para nosotros; todo
    cae en la gran fosa. Fin, Finis, liquidación total; éste es el sitio donde todo acaba. La muerte está muerta,
    creedme. Si hay alguien que tenga algo que decirme sobre esto, desde ahora me río de él. Cuentos de
    niños; el coco para los niños; Jehová para los hombres. No, nuestro mañana es la noche. Detrás de la
    tumba no hay más que nadas iguales. Hayáis sido Sardanápalo o San Vicente de Paúl, lo mismo da. Esto
    es lo cierto. Vivid, pues; sobre todo, ¡vivid! En verdad os digo, señor obispo, yo tengo mi filosofía y mis
    filósofos. No me dejo engatusar por todos esos consejos. Por lo demás, a los que van con las piernas al
    aire, a la canalla, a los miserables, les hace falta algo. Engullan, pues, las leyendas, las quimeras, el
    alma, la inmortalidad, el paraíso, las estrellas. Que masquen eso; que lo coman con su pan seco. Quien no
    tiene nada, tiene al buen Dios. Es lo menos que puede tener. Yo no me opondré a ello; pero guardo para
    mí al señor Naigeon. El buen Dios es bueno para el pueblo.
    —¡Esto se llama hablar! —exclamó el obispo—. ¡Qué maravilloso es ese materialismo! ¡Ah!, no
    todo el que quiere lo tiene. Cuando se posee, no es uno juguete de nadie. No se deja uno desterrar
    bestialmente, como Catón
    [21]
    , ni lapidar, como san Esteban
    [22]
    , ni quemar vivo como Juana de Arco. Los
    que han conseguido procurarse ese materialismo admirable tienen la alegría de sentirse irresponsables y
    de pensar que pueden devorarlo todo sin inquietud: los cargos, las sinecuras, las dignidades, el poder
    bien o mal adquirido, las palinodias lucrativas, las traiciones útiles, las sabrosas capitulaciones de
    conciencia, y que bajarán a la tumba hecha ya la digestión. ¡Qué cosa tan agradable! No digo esto por
    vos, señor senador; sin embargo, me es imposible no felicitaros. Vosotros, los grandes señores, tenéis,
    como habéis dicho, una filosofía particular, especial, para vuestro uso exclusivo, exquisita, refinada,
    accesible solamente a los ricos, buena cualquiera que sea la salsa con la que se la sirva, y
    admirablemente sazonada con los placeres de la vida. Esta filosofía está sacada de las profundidades, y
    desenterrada por buscadores experimentados y especiales. Pero sois príncipes amables y no halláis del
    todo mal que la creencia en Dios sea la filosofía del pueblo; poco más o menos como el pato con
    castañas es el pavo trufado del pobre.






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    Mensaje por Maria Lua Dom 03 Nov 2024, 09:02

    IX



    EL HERMANO DESCRITO POR LA HERMANA



    Para dar una idea del gobierno casero del obispo de Digne y de la manera en que aquellas santas
    mujeres subordinaban sus acciones, sus pensamientos y hasta sus instintos de mujeres fácilmente
    asustadizas, a las costumbres y hábitos del obispo, sin que éste tuviera ni aun que tomarse el trabajo de
    hablar para expresar su deseo, nada mejor podemos hacer que transcribir aquí una carta de la señorita
    Baptistine a la señora vizcondesa de Boischevron, su amiga de la infancia. Esta carta obra en nuestro
    poder y dice así:


    Digne, 16 de diciembre de 18…


    Mi buena señora:


    No pasa un día sin que hablemos de vos. Es por lo regular nuestra costumbre y existe ahora, además,
    una razón para ello. Figuraos que al lavar y desempolvar los techos y paredes de nuestras habitaciones,
    la señora Magloire ha hecho varios descubrimientos; en el momento presente, nuestros dos cuartos, que
    estaban empapelados con viejo papel blanqueado con cal, no serían impropios de un castillo semejante al
    vuestro. La señora Magloire ha desgarrado y arrancado todo el papel. Debajo había cosas. Mi salón, en
    el que no hay muebles y que nos sirve para tender la ropa de la colada, tiene quince pies de alto y
    dieciocho de ancho; su techo, pintado antiguamente con dorados y a bovedilla como en vuestra casa,
    estaba cubierto con una tela del tiempo en que fue hospital. En fin, tiene ensambladuras del tiempo de
    nuestros abuelos. Pero es mi gabinete el que tiene que ver. La señora Magloire ha descubierto, a lo menos
    debajo de diez papeles pegados unos encima de otros, pinturas que, sin ser buenas, son, al menos,
    soportables; unas representan a Telémaco siendo armado caballero por Minerva; otras, al mismo en un
    jardín, cuyo nombre no puedo recordar; en fin, donde las damas romanas iban una sola noche. ¿Qué podré
    deciros? Hay romanos, romanas (aquí una palabra ininteligible) y todo su séquito. La señora Magloire ha
    limpiado todo esto, y este verano va a reparar algunas pequeñas averías, y a barnizarlo todo de nuevo,
    con lo cual quedará mi cuarto hecho un verdadero museo.
    En un rincón del desván ha encontrado también dos consolas de madera, estilo antiguo. Nos pedían
    dos luises y seis francos por volverlas a dorar; pero vale más y es mejor dar esto a los pobres; aparte de
    que son muy feas y de que yo preferiría una mesa redonda de caoba.
    Soy tan feliz como siempre. ¡Mi hermano es tan bueno! Todo cuanto tiene lo da a los pobres y a los
    enfermos. Vivimos un poco estrechos; el país es muy malo en invierno, y es menester hacer algo por los
    que nada tienen. Nosotros estamos casi bien abrigadas y bien alumbradas; ya veis que no es poca Cosa.
    Mi hermano tiene sus costumbres propias y peculiares. Cuando habla, dice que un obispo tiene que
    ser así. Figuraos que nunca se cierra la puerta de la casa. Entra quien quiere, y enseguida está en la
    habitación de mi hermano. Nada teme, ni aun por la noche. Es su valor particular, como él dice.
    No quiere que teman por él, ni que tampoco tema la señora Magloire. Se expone a toda clase de
    peligros y no quiere siquiera que aparentemos que nos damos cuenta de ello. Es preciso saber
    comprenderle.
    Sale lloviendo, marcha por en medio del agua, viaja en invierno. No tiene miedo, durante la noche, de
    los caminos sospechosos ni de los malos encuentros.
    El año pasado se marchó solo a un país de ladrones. No quiso llevarnos consigo. Permaneció quince
    días ausente. A su regreso, nada le había pasado; se le creía muerto, pero gozaba de buena salud y decía:
    «¡Mirad cómo me han robado!». Y abrió una maleta llena con todas las joyas de la catedral de Embrun,
    que los ladrones le habían restituido.
    Esta vez, al volver, no pude por menos que reñirle un poco, teniendo cuidado de hacerlo cuando el
    coche hacía mucho ruido, para que nadie nos oyera.
    En los primeros tiempos, yo me decía: no hay peligro que le detenga, es terrible. Ahora, he terminado
    por acostumbrarme. Hago señas a la señora Magloire para que no le contraríe. Él se arriesga como
    quiere. Yo me llevo a la señora Magloire, me encierro en mi habitación, rezo por él y me duermo. Estoy
    tranquila, porque sé muy bien que si sucediera una desgracia, ésta sería mi fin. Me iría al cielo con mi
    buen hermano y mi obispo. La señora Magloire ha tenido más dificultades que yo para acostumbrarse a lo
    que ella llama sus imprudencias. Pero ahora ya está hecha a ellas. Oramos las dos juntas, las dos juntas
    tenemos miedo, y juntas nos dormimos. El diablo entraría en la casa sin que nadie le molestase. Después
    de todo, ¿qué es lo que podemos temer en esta casa? Hay siempre con nosotros alguien que es más fuerte
    que él. El diablo podrá pasar por ella, pero Dios la habita.
    Esto me basta. Mi hermano ya no tiene necesidad de decirme ni una palabra, ahora. Le comprendo sin
    que me hable, y nos abandonamos a la Providencia.
    Ved cómo hay que ser, con un hombre que tiene grandeza de espíritu.
    He preguntado a mi hermano acerca de las noticias que me pedís sobre la familia de Faux. Ya sabéis
    que él lo sabe todo, y tiene sus recuerdos, porque es siempre buen realista. Los de Faux pertenecen a una
    antigua familia normanda de la nobleza de Caen. Hace quinientos años hubo un Raoul de Faux, un Jean de
    Faux y un Thomas de Faux que eran nobles, y uno de ellos señor de Rochefort. El último fue Guy-ÉtienneAlexandre, y era maestro de campo y alguna cosa más en la caballería ligera de Bretaña. Su hija MarieLouise casó con Adrien-Charles de Gramont, hijo del duque de Gramont, par de Francia, coronel de las
    guardias francesas y lugarteniente general de los ejércitos. Se escribe Faux, Fauq y Faoucq.
    Buena señora, recomendadme a vuestro santo pariente, el cardenal, para que me tenga presente en sus
    oraciones. En cuanto a vuestra querida Sylvanie, ha hecho bien en no emplear los cortos momentos que
    pasa junto a vos para escribirme. Ella se porta bien, trabaja según sus deseos, y me quiere como siempre.
    Esto es todo lo que yo quiero. Los recuerdos que me envía me hacen feliz. Mi salud no es muy mala y, sin
    embargo, enflaquezco cada día más. Adiós, me falta ya el papel, y me obliga a dejaros. Mil cosas buenas
    a todos.

    Baptistine



    P. D.: Vuestra cuñada está aún aquí con su familia. Vuestro sobrinito es encantador. ¡Pronto tendrá
    cinco años! Ayer vio pasar un caballo, al que habían puesto rodilleras, y él decía: «¿Qué es lo que tiene
    en las rodillas?» ¡Qué guapo es el niño! Su hermano corre por la habitación, arrastrando una escoba
    vieja, como si fuera un carro, y grita: «¡Hala!»
    Como se ve, por esta carta, estas dos mujeres sabían acomodarse a la manera de ser del obispo, con
    ese genio particular de la mujer que comprende al hombre mejor que el hombre se comprende a sí mismo.
    El obispo de Digne, bajo aquel aire dulce y cándido que nunca se desmentía, hacía a veces grandes
    cosas, atrevidas y magníficas, sin aparentar que sabía lo que hacía. Ellas temblaban, pero le dejaban
    obrar. Algunas veces, la señora Magloire probaba a oponer alguna resistencia anticipada, pero nunca
    mientras ni después del hecho. Nunca se le distraía, ni con una señal ni con ninguna acción.
    En ciertos momentos, sin que hubiera necesidad de decirlo, cuando él no tenía conciencia de ello, tan
    perfecta era su sencillez, ellas presentían vagamente que obraba como obispo; entonces, la mujeres eran
    sólo dos sombras en la casa. Le servían pasivamente y si, para obedecerle, era menester desaparecer,
    desaparecían. Con una admirable delicadeza de instinto, sabían que ciertos cuidados pueden estorbar.
    Así, aun creyéndole en peligro, comprendían, no digo su pensamiento, sino su naturaleza, hasta el punto
    de no velar por él. Le confiaban a Dios.
    Además, Baptistine decía, como acabamos de leer, que el fin de su hermano sería también el suyo. La
    señora Magloire no lo decía, pero lo sabía.




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    VICTOR HUGO (1802-1885) - Página 3 Empty Re: VICTOR HUGO (1802-1885)

    Mensaje por Maria Lua Dom 03 Nov 2024, 09:04

    ***
    X


    EL OBISPO EN PRESENCIA DE UNA LUZ DESCONOCIDA



    En una época un poco posterior a la fecha de la carta citada en las páginas precedentes, hizo el
    obispo algo que, según voz pública de la ciudad, fue aún más arriesgado que su paseo a través de las
    montañas de los bandidos.
    Había cerca de Digne, en el campo, un hombre que vivía solitario. Este hombre, digamos de corrido
    la palabra temible, era un antiguo convencional. Se llamaba G.
    Hablábase del convencional G., en el mundillo de Digne, con una especie de horror. ¡Un
    convencional! ¿Os podéis figurar esto?
    Eso existía en el tiempo en que todo el mundo se tuteaba, y en que se decía «ciudadano». Aquel
    hombre era poco más o menos un monstruo. No había votado la muerte del rey, pero casi lo había hecho.
    Era un casi regicida. Había sido terrible. ¿Cómo, a la vuelta de los príncipes legítimos, no se había
    llevado a aquel hombre ante un tribunal prebostal? No se le hubiera cortado la cabeza, es cierto; es
    menester usar de la clemencia, bueno; pero, cuando menos, un destierro perpetuo. ¡Un ejemplo, vaya!,
    etcétera, etcétera. Era un ateo de antaño, como toda la gente de entonces. Habladurías de gansos acerca
    del buitre.
    ¿Era en realidad un buitre? Sí, se le juzgaba por lo que había de huraño en su soledad. Al no haber
    votado la muerte del rey, no había sido comprendido en los decretos de destierro, y había podido
    permanecer en Francia
    [23]
    .
    Habitaba a tres cuartos de hora de la ciudad, lejos de toda vivienda, separado de todo camino, en no
    sé qué retiro perdido en un valle semisalvaje. Tenía allí, decían, una especie de campo y un agujero, una
    madriguera. Ni un vecino; ni siquiera transeúntes. Desde que vivía en aquel valle, el sendero que
    conducía hasta allí había desaparecido bajo la hierba. Se hablaba de aquel lugar como de la casa del
    verdugo.
    Sin embargo, el obispo pensaba, y de cuando en cuando, mirando hacia el lugar en que un grupo de
    árboles señalaba el valle del anciano convencional, decía: «Allí hay un alma que está sola».
    Y en el fondo de su pensamiento, añadía: «Yo debería hacerle una visita».
    Pero confesémoslo: esta idea, a primera vista muy natural, se le presentaba, después de un momento
    de reflexión, como extraña, imposible y casi repugnante. Pues, en el fondo, compartía la impresión
    general, y el convencional le inspiraba, sin que él se diera cuenta claramente, ese sentimiento que es
    como la frontera del odio, y que expresa tan bien la palabra repulsión.
    Sin embargo, ¿la sarna del cordero debe alejar al pastor? No.
    ¡Pero qué cordero!
    El buen obispo estaba perplejo; algunas veces se encaminaba hacia aquel lado, pero luego retrocedía.
    Por fin, un día esparcióse por la ciudad el rumor de que una especie de pastorcillo, que servía al
    convencional G. en su vivienda, había ido a buscar un médico, que el viejo malvado se moría, que la
    parálisis se había apoderado de él, y que no pasaría de aquella noche. «¡Gracias a Dios!», exclamaban
    algunos.
    El obispo tomó su báculo, se puso su balandrán, a causa de estar su sotana un tanto raída, como ya
    hemos dicho, y también a causa del viento de la noche, que no tardaría en soplar, y partió.
    El sol declinaba y rozaba casi el horizonte cuando el obispo llegó al lugar excomulgado. Reconoció,
    con un latir un tanto más apresurado del corazón, que se hallaba cerca del cubil de la fiera. Saltó un foso,
    franqueó un seto, subió una escalera, entró en un cercado, dio algunos pasos atrevidamente y, de repente,
    en el fondo de un erial, tras una maleza, divisó la guarida.
    Era una cabaña baja, pobre, pequeña y limpia, con un emparrado en la fachada.
    Delante de la puerta, en un viejo sillón de ruedas, sillón de aldeano, había un hombre de cabellos
    blancos, que le sonreía al sol.
    Cerca del anciano sentado, hallábase en pie un muchachito, el pastorcillo. Tendía al anciano una
    vasija con leche.
    Mientras el obispo miraba al anciano, éste dijo:
    —Gracias, nada necesito ya. —Y su sonrisa se separó del sol para fijarse en el niño.
    El obispo avanzó. Ante el ruido que hizo al andar, el anciano sentado volvió la cabeza y su rostro
    expresó toda la sorpresa que se puede sentir tras una larga vida.
    —Desde que vivo aquí, es esta la primera vez que alguien entra en mi casa. ¿Quién sois, señor?
    El obispo respondió:
    —Me llamo Bienvenu Myriel.
    —¡Bienvenu Myriel! He oído pronunciar ese nombre. ¿Seréis vos a quien el pueblo llama monseñor
    Myriel?
    —Yo soy.
    El anciano, con una semisonrisa, le dijo:
    —En este caso, sois mi obispo.
    —Un poco.
    —Entrad, señor.
    El convencional tendió la mano al obispo, pero éste no la tomó y limitóse a decir:
    —Celebro mucho ver que me había engañado. En verdad, no parece que estéis enfermo.
    —Señor —replicó el anciano—, voy a curarme por completo. —Hizo una pausa y añadió—: Moriré
    dentro de tres horas. Soy un poco médico y sé cómo se acerca la última hora. Ayer sólo tenía los pies
    fríos; hoy el frío alcanza hasta las rodillas; ahora lo siento que sube hasta la cintura; cuando llegue al
    corazón, me acabaré. El sol es hermoso, ¿verdad? He hecho que me traigan aquí para dirigir una postrera
    mirada sobre las cosas. Podéis hablarme, esto no me fatiga.
    Habéis hecho bien en venir a mirar a un hombre que va a morir. Es bueno que en este momento tenga
    testigos. Cada cual tiene sus manías; yo hubiera querido llegar hasta el alba. Pero sé que me quedan
    apenas tres horas. Será de noche. Y en verdad, ¡qué importa! Acabar es una cosa sencilla. No se necesita
    la mañana para esto. Sea; moriré de noche.
    El anciano volvióse hacia el pastor.
    —Ve a acostarte. Has velado la otra noche. Estás cansado.
    El niño entró en la cabaña.
    El anciano le siguió con la mirada y añadió, como hablando para sí mismo:
    —Mientras él duerme, yo moriré. Los dos sueños pueden hacer buena vecindad.




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    VICTOR HUGO (1802-1885) - Página 3 Empty Re: VICTOR HUGO (1802-1885)

    Mensaje por Maria Lua Dom 03 Nov 2024, 09:05

    ***

    El obispo no estaba conmovido, como parece que debiera estarlo. No creía sentir a Dios en aquella
    manera de morir. Lo diremos todo, porque las pequeñas contradicciones de los grandes corazones deben
    ser puestas de manifiesto como las demás; él, que en ocasiones tan de veras se reía de Su Grandeza, se
    hallaba un poco sorprendido de no ser llamado monseñor, y estaba casi tentado de replicar «ciudadano».
    Asaltóle un capricho de grosera familiaridad, bastante común en los médicos y en los sacerdotes, pero
    que en él no era habitual. Después de todo, aquel hombre, aquel convencional, aquel representante del
    pueblo, había sido un poderoso en la tierra; por primera vez en su vida, acaso, el obispo se sintió con
    humor severo.
    El convencional, sin embargo, le consideraba con modesta cordialidad, en la cual hubiérase podido
    discernir la humildad que tan bien sienta cuando se está cerca de convertirse en polvo.
    El obispo, por su parte, aunque se guardaba ordinariamente de la curiosidad, la cual, según él, era
    muy próxima a la ofensa, no podía menos de examinar al convencional con una atención que, no teniendo
    origen en la simpatía, probablemente le hubiera reprochado su conciencia respecto de cualquier otro
    hombre. Un convencional causábale, en cierto modo, el efecto de un hombre fuera de la ley, incluso fuera
    de la ley de la caridad.
    G., tranquilo, con la cabeza derecha y la voz vibrante, era uno de esos octogenarios que son la
    sorpresa del fisiólogo. La revolución ha tenido muchos de estos hombres proporcionados a su época. En
    aquel anciano, adivinábase el hombre puesto a prueba. Tan cercano a su fin, había conservado todos los
    movimientos y ademanes de una perfecta salud. Había en su mirada clara, en su acento firme, en su
    robusto movimiento de hombros, con qué desconcertar a la muerte. Azrael, el ángel mahometano del
    sepulcro, hubiérase vuelto atrás y creído que se equivocaba de puerta. G. parecía morir porque quería.
    Había libertad en su agonía. Únicamente las piernas estaban inmóviles. Las tinieblas le sujetaban por allí.
    Los pies estaban muertos y fríos y la cabeza vivía con toda la potencia de la vida, y aparecía en plena
    lucidez. G., en aquel grave momento, se parecía al rey del cuento oriental, de carne en la parte superior,
    de mármol en la inferior.
    Había allí una piedra. El obispo sentóse en ella. El exordio fue un ex abrupto.
    —Os felicito —dijo, en tono de reprensión—. Pues, al menos, no votasteis la muerte del rey.
    El convencional no pareció notar el amargo sentido oculto en «al menos»; pero la sonrisa se había
    borrado de su rostro.
    —No me felicitéis demasiado pronto, señor; he votado el fin del tirano.
    Era el acento austero, en presencia del acento severo.
    —¿Qué queréis decir?
    —Quiero decir que el hombre tiene un tirano: la ignorancia. Yo he votado el fin de este tirano, que ha
    engendrado la falsa autoridad, en lugar de la autoridad que se apoya en lo verdadero. El hombre no debe
    ser gobernado más que por la ciencia.
    —Y por la conciencia —añadió el obispo.
    —Es lo mismo. La conciencia es la cantidad de ciencia innata que tenemos en nosotros mismos.
    Monseñor Bienvenu escuchaba, un poco sorprendido, aquel lenguaje nuevo para él.
    El convencional prosiguió:
    —En cuanto a Luis XVI, yo dije no. No me creo con derecho para matar a un hombre; pero me siento
    con el deber de exterminar el mal. He votado el fin del tirano. Es decir, el fin de la prostitución de la
    mujer, el fin de la esclavitud del hombre, el fin de la ignorancia del niño
    [24]
    . Al votar por la república,
    voté todo esto. ¡He votado la fraternidad, la concordia, la aurora! He ayudado a la caída de los prejuicios
    y de los errores. El hundimiento de los unos y los otros produce la luz. Hemos hecho caer el viejo mundo;
    y el viejo mundo, vaso de miserias, al volcarse sobre el género humano, se ha convertido en una urna de
    alegría.
    —De alegría no pura —dijo el obispo.
    —Podríais decir de alegría turbada; y hoy, después de este fatal retroceso a lo pasado, que se llama
    1814, alegría desvanecida. ¡Ay! La obra ha sido incompleta, convengo en ello; hemos demolido el
    antiguo régimen de los hechos, pero no hemos podido suprimirlo completamente en las ideas. No basta
    con destruir los abusos; hay que modificar las costumbres. El molino ya no está, pero el viento continúa
    soplando.
    —Habéis demolido. Demoler puede resultar útil; pero yo desconfío de una demolición con la cual
    está mezclada la cólera.
    —El derecho tiene su cólera, señor obispo, y la cólera del derecho es un elemento de progreso. De
    todos modos, y dígase lo que se quiera, la Revolución francesa es el paso más grande dado por el género
    humano, desde el advenimiento de Cristo. Progreso incompleto, sea, pero sublime. Ha despejado todas
    las incógnitas sociales. Ha dulcificado los ánimos; ha calmado, tranquilizado, ilustrado; ha hecho correr
    sobre la tierra torrentes de civilización. Ha sido buena. La Revolución francesa es la consagración de la
    Humanidad.
    El obispo no pudo menos de murmurar:
    —¿Sí? ¡93!
    El convencional se enderezó en su asiento, con una solemnidad casi lúgubre, y, con cuanto vigor
    puede tener un moribundo, exclamó:
    —¡Ah! ¡También usted! ¡93! Esperaba esta palabra. Una nube se ha formado durante mil quinientos
    años. Al cabo de quince siglos, ha estallado la tormenta. Vos procesáis al rayo.
    El obispo sintió, sin confesarlo tal vez, que algo en él había sido herido. Sin embargo, presentó buen
    continente. Respondió:
    —El juez habla en nombre de la justicia; el sacerdote habla en nombre de la piedad, que no es otra
    cosa que una justicia más elevada. Un rayo no debe nunca engañarse.
    Y añadió, mirando fijamente al convencional:
    —¿Luis XVII?
    El convencional extendió la mano y cogió el brazo del obispo.
    —¿Luis XVII? Veamos. ¿Por quién lloráis? ¿Por el niño inocente? Entonces, bien, yo lloro con vos.
    ¿Es por el niño real? Os pido que reflexionéis. Para mí, el hermano de Cartouche
    [25]
    , niño inocente,
    colgado de los sobacos en la plaza de Gréve hasta la muerte, por el solo crimen de ser hermano de
    Cartouche, no es menos digno de compasión que el nieto de Luis XV, niño inocente, martirizado en la
    torre del Temple por el solo crimen de haber sido nieto de Luis XV
    —Señor —dijo el obispo—, no me gusta la proximidad entre ciertos nombres.
    —¿Cartouche? ¿Luis XV? ¿Por cuál de los dos clamáis?
    Hubo un momento de silencio. El obispo se arrepentía casi de haber ido y, sin embargo, sentíase vaga
    y extrañamente conmovido.




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    VICTOR HUGO (1802-1885) - Página 3 Empty Re: VICTOR HUGO (1802-1885)

    Mensaje por Maria Lua Dom 03 Nov 2024, 09:06

    ***

    El convencional continuó:
    —¡Ah, señor obispo! No os gusta la aspereza de la verdad. Cristo la amaba. Cogía un látigo y
    limpiaba el templo. Su látigo, lleno de relámpagos, era un rudo declarador de verdades. Cuando El
    exclamaba: Sinite párvulos
    [26]
    , no distinguía entre los niños. No le hubiera incomodado la proximidad
    entre el niño de Barrabás y el niño de Herodes. Señor, la inocencia tiene su corona en sí misma. La
    inocencia nada gana con ser alteza. Tan augusta es desharrapada como flordelisada.
    —Es verdad —dijo el obispo, en voz baja.
    —Insisto —continuó el convencional G.—. Me habéis nombrado a Luis XVII. Entendámonos.
    Lloremos por todos los inocentes, por todos los mártires, por todos los niños; lo mismo por los de arriba
    que por los de abajo. Convenido. Pero, entonces, ya os lo he dicho, es preciso remontarnos más allá del
    93; y nuestras lágrimas deben comenzar antes de Luis XVII. Lloraré con vos por los hijos de todos los
    reyes, con tal de que vos lloréis conmigo por todos los hijos del pueblo.
    —Lloro por todos —dijo el obispo.
    —¡Por igual! —exclamó G.—. Y si la balanza debe inclinarse, que sea del lado del pueblo. Hace
    más tiempo que sufre.
    Hubo un nuevo silencio. Fue el convencional quien lo rompió. Se levantó, apoyándose sobre un codo,
    cogió, entre el pulgar y el índice replegado, un poco de su mejilla, como se hace maquinalmente cuando
    se interroga y se juzga, e interpeló al obispo con una mirada llena de todas las energías de la agonía. Fue
    casi una explosión.
    —Sí, señor, hace mucho tiempo que el pueblo sufre. Y además, no es sólo esto; ¿a qué venís a
    preguntarme y a hablarme de Luis XVII? Yo no os conozco. Desde que estoy en este país, he vivido en
    este retiro, sin salir nunca de aquí y sin ver a nadie más que a este niño que me sirve. Vuestro nombre, es
    verdad, ha llegado hasta mí confusamente y, debo decirlo, no mal pronunciado; pero esto nada significa;
    ¡las gentes hábiles tienen tantas maneras de engañar a la gente del pueblo! A propósito, no he oído el
    ruido de vuestro carruaje, sin duda lo habréis dejado detrás del seto, allá abajo, en el empalme del
    camino. No os conocía, repito. Me habéis dicho que sois el obispo, pero esto no me informa en absoluto
    sobre vuestra personalidad moral. En suma, os repito mi pregunta: ¿quién sois? Sois un obispo, es decir,
    un príncipe de la Iglesia, uno de esos hombres dorados, blasonados, ricos, que tienen gruesas prebendas
    —el obispo de Digne, quince mil francos fijos, diez mil francos eventuales; en total, veinticinco mil
    francos—, que tienen buena mesa, que tienen libreas. Que comen pollo los viernes, que se pavonean, con
    lacayos delante y lacayos detrás, en berlina de gala, que tienen palacios, y que andan en carroza en
    nombre de Jesucristo, ¡que andaba con los pies desnudos! Vos sois un prelado; rentas, palacios, lacayos,
    caballos, buena mesa, todas las sensualidades de la vida; tenéis esto como los demás y, como los demás,
    gozáis de ello; está bien, pero todo esto dice demasiado, o no lo bastante; esto no me ilustra sobre
    vuestro valor intrínseco y esencial, sobre vos, que venís con la pretensión probable de traerme la
    sabiduría. ¿A quién es a quien hablo? ¿Quién sois vos?
    El obispo bajó la cabeza y repuso:
    —Vermis sum[27]
    .
    —¡Un gusano en carroza! —murmuró el convencional.
    Tocábale a éste el turno de ser altivo, y al obispo de mostrarse humilde.
    El obispo repuso, con dulzura:
    —Sea, señor. Pero explicadme cómo mi carruaje, que está a dos pasos detrás de los árboles, cómo mi
    buena mesa y los pollos que como los viernes, cómo mis veinticinco mil francos de renta, cómo mis
    palacios y mis lacayos prueban que la piedad no es una virtud, que la clemencia no es un deber, y que el
    93 no fue inexorable.
    El convencional se pasó la mano por la frente, como para apartar una nube.
    —Antes de contestaros —dijo—, os ruego que me perdonéis. Acabo de cometer una falta, señor.
    Estáis en mi casa, sois mi huésped. Os debo cortesía. Discutís mis ideas y yo debo limitarme a rebatir
    vuestros razonamientos. Vuestras riquezas y vuestros goces son ventajas que tengo sobre vos en el debate,
    pero no sería de buen gusto servirme de ellas. Os prometo no volver a usar de ellas.
    —Y yo os lo agradezco —dijo el obispo.
    —Volvamos a la explicación que vos me pedíais. ¿Dónde estábamos? ¿Qué me decíais? ¿Que el 93
    fue inexorable?
    —Inexorable, sí —afirmó el obispo—. ¿Qué pensáis de Marat, aplaudiendo la guillotina?
    —¿Qué pensáis vos de Bossuet, cantando el Te Deum sobre las dragonadas?
    [28]
    La respuesta era dura, pero alcanzaba su objetivo con la rigidez de una punta de acero. El obispo se
    estremeció; no se le ocurrió contestación alguna, pero le asustaba aquel modo de nombrar a Bossuet. Los
    mejores espíritus tienen sus fetiches, y, a veces, se sienten vagamente maltrechos por las faltas de respeto
    de la lógica.
    El convencional empezaba a jadear; el asma de la agonía, que se mezcla con los últimos alientos, le
    entrecortaba la voz; sin embargo, había aún una perfecta lucidez en sus ojos. Continuó:
    —Digamos aún algunas palabras. Fuera de la Revolución, que, tomada en conjunto, es una inmensa
    afirmación humana, el 93, ¡ay!, es una réplica. Vos lo encontráis inexorable, mas ¿y toda la monarquía,
    señor? Carrier es un bandido; pero ¿qué nombre dais a Montrevel? Fouquier-Tinville es un bribón, pero
    ¿qué opináis de Lamoignon-Báviíle? Maillard es terrible, pero ¿y Saulx-Tavannes? Le Pere Duchesne es
    feroz, pero ¿qué epíteto concederíais al padre Lete-llier? Jourdan Corta-cabezas es un monstruo, pero no
    tanto como el marqués de Louvois
    [29]
    . Señor, compadezco a María-Antonieta, archiduquesa y reina, pero
    compadezco también a aquella pobre mujer hugonote que, en 1685, en tiempo de Luis el Grande, señor,
    fue atada a un poste, desnuda hasta la cintura, y su hijo mantenido a cierta distancia; el pecho de la madre
    se llenaba de leche y su corazón de angustia, mientras el niño, hambriento y pálido, agonizaba y gritaba.
    Y el verdugo decía a aquella mujer, madre y nodriza: ¡Abjura!, dándole a elegir entre la muerte de su hijo
    y la muerte de su conciencia. ¿Qué decís de este suplicio de Tántalo, aplicado a una madre? Señor,
    recordad esto: la Revolución francesa ha tenido sus razones. Su cólera será absuelta por el porvenir. Su
    resultado es un mundo mejor. De sus más terribles golpes brota una caricia para el género humano.
    Abreviaré. Concluiré, tengo demasiado buen juego. Además, me muero.
    Y sin mirar al obispo, el convencional acabó su pensamiento con estas palabras tranquilas:
    —Sí, las brutalidades del progreso se llaman brutalidades. Cuando han concluido, se reconoce esto:
    que el género humano ha sido maltratado, pero ha progresado.
    El convencional ni siquiera sospechaba que acababa de tomar por asalto, uno tras otro, todos los
    atrincheramientos interiores del obispo. Sin embargo, quedaba uno; y de este atrincheramiento, supremo
    recurso de la resistencia de monseñor Bienvenu brotaron estas frases, en las que apareció toda la rudeza
    del principio de la conversación:





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    VICTOR HUGO (1802-1885) - Página 3 Empty Re: VICTOR HUGO (1802-1885)

    Mensaje por Maria Lua Dom 03 Nov 2024, 09:08

    ***
    —El progreso debe creer en Dios. El bien no puede tener un servidor impío. Es mal conductor del
    género humano el que es ateo.
    El viejo representante del pueblo no respondió. Fue sacudido por un temblor. Miró al cielo, y una
    lágrima germinó lentamente en aquella mirada. Cuando el párpado estuvo lleno, la lágrima resbaló a lo
    largo de su lívida mejilla, y el moribundo dijo, casi tartamudeando, bajo y como hablando consigo
    mismo, con la mirada perdida en las profundidades:
    —¡Oh, tú! ¡Oh, ideal! ¡Sólo tú existes!
    El obispo sintió una conmoción inexplicable.
    Tras un silencio, el anciano levantó un dedo hacia el cielo y dijo:
    —El infinito existe. Está allí. Si el infinito no tuviera un yo, el yo sería su límite, no sería infinito; en
    otros términos, no existiría. Pero existe; luego hay un yo. Este yo del infinito es Dios.
    El moribundo había pronunciado aquellas palabras últimas en voz alta y con el estremecimiento del
    éxtasis, como si viese a alguien. Cuando hubo terminado de hablar, sus ojos se cerraron. El esfuerzo le
    había agotado. Era evidente que acababa de vivir, en un minuto, las pocas horas que le quedaban. Lo que
    acababa de decir le había aproximado a la muerte. El instante supremo llegaba.
    El obispo lo comprendió; el tiempo apremiaba; había ido allí como sacerdote; de la extremada
    frialdad había pasado por grados a una extremada emoción; contempló aquellos ojos cerrados, tomó
    aquella mano vieja y helada, y se inclinó hacia el moribundo.
    —Esta hora es la de Dios. ¿No creéis que sería una pena que nos hubiéramos encontrado en vano?
    El convencional volvió a abrir los ojos. Una gravedad, en la que había algo de sombra, se pintó en su
    semblante.
    —Señor obispo —dijo con una lentitud que acaso provenía de la dignidad de alma, más que del
    desfallecimiento de las fuerzas—, he pasado mi vida en la meditación, el estudio y la contemplación.
    Tenía sesenta años cuando mi país me llamó y me ordenó que me mezclara en sus asuntos. Obedecí.
    Había abusos, los combatí; había tiranías, las destruí; había derechos y principios, yo los proclamé y los
    confesé. El territorio estaba invadido, yo lo defendí; Francia estaba amenazada, le ofrecí mi pecho. No
    era rico, soy pobre. He sido uno de los dueños del Estado; las cajas del Banco estaban llenas de plata y
    oro, hasta tal punto que fue necesario apuntalar las paredes, casi próximas a hundirse con el peso de los
    metales preciosos; y, entretanto, yo comía en la calle del Árbol Seco, por veintidós sueldos. He
    socorrido a los oprimidos, he aliviado a los que padecían. He desgarrado la sábana del altar, pero ha
    sido para vendar las heridas de la patria. He sostenido siempre la marcha progresiva del género humano
    hacia la luz, y he resistido algunas veces los progresos crueles. En ocasiones, he protegido a mis propios
    adversarios, vuestros amigos. Hay en Peteghem, en Flandes, en el sitio mismo en que los reyes
    merovingios tenían su palacio de verano, un convento de urbanistas
    [30]
    , la abadía de Santa Clara en
    Beaulieu, al cual salvé en 1793. He cumplido con mi deber, según mis fuerzas, y he hecho el bien que he
    podido. A pesar de esto, he sido llevado y traído, perseguido y calumniado, ridiculizado, escarnecido,
    maldito y proscrito. Ya, desde hace muchos años, con mis cabellos blancos, siento que muchas personas
    creen tener sobre mí el derecho de despreciarme; para la pobre turba ignorante, mi cara es la de un
    condenado, y acepto, sin por ello odiar a nadie, el aislamiento del odio. Ahora tengo ochenta años; voy a
    morir. ¿Qué venís a pedirme?
    —Vuestra bendición —dijo el obispo.
    Y arrodillóse.
    Cuando el obispo levantó la cabeza, el rostro del convencional había tomado un aspecto augusto.
    Acababa de expirar.
    El obispo regresó a su casa, profundamente absorto, no se sabe en qué pensamientos. Pasó toda la
    noche en oración. A la mañana siguiente, algunos curiosos trataron de hablarle del convencional G. Él se
    limitó a señalar el cielo. A partir de aquel instante, redobló su ternura y fraternidad con los pobres y los
    que padecen.
    Cualquier alusión a «aquel viejo malvado de G» le hacía caer en una profunda y singular meditación.
    Nadie podría decir que el paso de aquel espíritu ante el suyo, y el reflejo de aquella gran conciencia
    sobre la suya, no habían influido algo en su proximidad a la perfección.
    Aquella «visita pastoral» fue, naturalmente, una ocasión de murmuraciones en las pequeñas charlas
    locales.
    «¿Es acaso el lugar de un obispo la cabecera de semejante moribundo? Evidentemente, allí no se
    podía esperar conversión alguna. Todos estos revolucionarios son relapsos. Entonces, ¿por qué ir allí?
    ¿Qué tenía que hacer? Preciso es que tuviera gran curiosidad de ver cómo se lo llevaba el diablo».
    Un día, una viuda, de la variedad impertinente que se cree espiritual, le dijo:
    —Monseñor, la gente se pregunta cuándo tendrá Vuestra Grandeza el bonete rojo.
    —¡Oh! ¡Oh! He aquí un color importante —respondió el obispo—. Felizmente, los que lo desprecian
    en un bonete, lo veneran en un sombrero.





    XI



    UNA RESTRICCIÓN



    Estaría muy cerca de engañarse quien concluyera de aquí que monseñor Bienvenu era un «obispo
    filósofo», o un «cura patriotero». Su encuentro, lo que casi pudiera llamarse su conjunción con el
    convencional G., le causó una especie de admiración que le hizo más humilde todavía. Esto es todo.
    Aunque monseñor Bienvenu no había sido nunca, ni mucho menos, un hombre político, tal vez sea esta
    la ocasión de indicar, muy brevemente, cuál fue su actitud en los acontecimientos de entonces, suponiendo
    que monseñor Bienvenu pensara alguna vez en tener una actitud.
    Remontémonos, pues, a algunos años atrás.
    Algún tiempo después de la elevación del señor Myriel al episcopado, el emperador le había hecho
    barón del Imperio, al mismo tiempo que a muchos otros obispos. El arresto del papa tuvo lugar, como es
    sabido, en la noche del 5 al 6 de julio de 1809; en esta ocasión, monseñor Myriel fue llamado por
    Napoleón al sínodo de los obispos de Francia y de Italia, convocado en París. Este sínodo se celebró en
    Notre-Dame, reuniéndose por primera vez el 15 de junio de 1811, bajo la presidencia del cardenal
    Fesch
    [31]
    . Monseñor Myriel fue uno de los noventa y cinco obispos que acudieron. Pero asistió solamente
    a una sesión y a tres o cuatro conferencias particulares. Obispo de una diócesis montañesa, que vivía muy
    cerca de la Naturaleza, en la rusticidad y en la desnudez, parecía como que aportaba, entre aquellos
    eminentes personajes, ideas que cambiaban la temperatura de la asamblea. Regresó muy pronto a Digne.
    Le preguntaron sobre aquella súbita vuelta, y él respondió:
    —Les molestaba. Entrábales conmigo el aire de fuera, y les causaba el efecto de una puerta abierta.
    En otra ocasión, dijo:
    —¿Qué queréis? Aquellos monseñores son príncipes. Yo no soy más que un pobre obispo plebeyo.
    El hecho es que había causado disgusto. Entre otras cosas extrañas, se le había escapado decir, una
    noche en que se encontraba en casa de uno de sus colegas más calificados:
    —¡Qué hermosos relojes! ¡Qué hermosas alfombras! ¡Qué lujosas libreas! Todo esto debe resultar
    muy importuno. ¡Oh! No quisiera tener todas estas cosas superfluas, que me gritaran sin cesar al oído:
    ¡Hay personas que tienen hambre! ¡Hay personas que tienen frío! ¡Hay pobres! ¡Hay pobres!
    Digámoslo, de paso: no sería un odio inteligente el odio al lujo; porque implicaría el odio a las artes.
    Sin embargo, entre las gentes de iglesia, fuera de la representación y de las ceremonias, el lujo es una
    falta. Parece revelar actitudes muy poco caritativas. Un obispo opulento es un contrasentido. El obispo
    debe mantenerse cerca de los pobres. ¿Puede alguien estar rozando sin cesar, noche y día, todas las
    miserias, todos los infortunios y las indigencias, sin llevar sobre sí mismo un poco de esta santa miseria,
    como el polvo del trabajo? ¿Os figuráis a un hombre que esté cerca del brasero y no sienta calor? ¿Hay
    un obrero que trabaje sin descanso en la fragua y que no tenga ni un cabello quemado, ni una uña
    ennegrecida, ni una gota de sudor, ni una gota de ceniza en el rostro? La primera prueba de caridad en el
    obispo es la pobreza.
    Esto era, sin duda, lo que pensaba el obispo de Digne






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    Mensaje por Maria Lua Dom 03 Nov 2024, 09:09

    ***

    No por esto debe creerse que compartía, sobre ciertos puntos delicados, lo que podríamos llamar
    «las ideas del siglo». Mezclábase muy poco en las disputas teológicas del momento, y se callaba sobre
    las cuestiones en que estaban comprometidas la Iglesia y el Estado; pero, si le hubieran apremiado, nos
    parece que más bien se le hubiera hallado ultramontano que galicano. Como hacemos un retrato, y nada
    queremos ocultar, nos vemos obligados a decir que se mostró frío con el Napoleón declinante. A partir de
    1813, se adhirió o aplaudió todas las manifestaciones hostiles. Se negó a verle a su regreso de la isla de
    Elba, y se abstuvo de ordenar, en su diócesis, las oraciones públicas
    [32] por el emperador, durante los
    Cien Días.
    Además de su hermana, la señorita Baptistine, tenía dos hermanos: uno era general y el otro prefecto.
    Escribía a ambos bastante a menudo. Durante algún tiempo, fue riguroso con el primero, porque cuando
    tenía un mando en Provenza, en la época del desembarco de Cannes, el general se había puesto a la
    cabeza de mil doscientos hombres y había perseguido al emperador como si quisiera dejarle escapar
    [33]
    .
    Su correspondencia fue siempre afectuosa con el otro hermano, el antiguo prefecto, hombre valiente y
    digno, que vivía retirado en París, en la calle Casette.
    Monseñor Bienvenu tuvo, pues, también su hora de espíritu de partido, su hora de amargura, su nube.
    La sombra de las pasiones del momento se proyectó sobre aquella alma grande y afable, ocupada
    únicamente con las cosas eternas. En verdad, semejante hombre hubiera merecido no tener opiniones
    políticas. No hay que interpretar mal nuestro pensamiento; no confundamos lo que se llama «opiniones
    políticas» con la gran aspiración al progreso, con la sublime fe patriótica, democrática y humana que, en
    nuestros días, debe ser el fondo mismo de toda inteligencia generosa. Sin profundizar en las cuestiones
    que sólo tocan indirectamente al asunto de este libro, diremos simplemente esto: hubiera sido hermoso
    que monseñor Bienvenu no hubiera sido realista y que su mirada no se hubiera apartado, en ningún
    instante, de esa contemplación serena en que se ven irradiar distintamente, por encima del vaivén
    tempestuoso de las cosas humanas, estas tres puras luces: La Verdad, la Justicia, la Caridad.
    Aun conviniendo en que Dios no había creado a monseñor Bienvenu para cargos políticos,
    hubiéramos comprendido y admirado en él la protesta en nombre del derecho y de la libertad; la
    oposición altiva, la resistencia peligrosa y justa a Napoleón omnipotente. Pero lo que nos gusta respecto
    a los que suben, nos disgusta respecto a los que bajan. No nos gusta el combate más que cuando existe
    peligro en él; y, en todos los casos, los combatientes de la primera hora son los únicos que tienen derecho
    a ser los exterminado res de la última. Quien no ha sido obstinado acusador durante la prosperidad, debe
    callarse ante el derrumbamiento. El denunciador del éxito es el único legítimo justiciero de la caída. Por
    lo que a nosotros toca, cuando la Providencia se mezcla en el asunto y hiere, nosotros la dejamos hacer.
    Los sucesos de 1812 comienzan a desarmarnos. En 1813, la cobarde ruptura del silencio de aquel cuerpo
    legislativo taciturno, envalentonado por las catástrofes, debía indignar y era una falta el aplaudirle. En
    1814, ante aquellos mariscales que hacían traición, ante este Senado que pasaba de un fango a otro,
    insultando después de haber divinizado; ante aquella idolatría que volvía la espalda y escupía al ídolo,
    era un deber volver la cabeza. En 1815, cuando en el aire se cernían los supremos desastres, cuando
    Francia se estremecía ante su siniestro porvenir, cuando se podía distinguir vagamente a Waterloo abierto
    ante Napoleón, las doloridas aclamaciones del ejército y del pueblo al condenado del destino nada tenían
    de risibles y, prescindiendo del déspota, un corazón como el del obispo de Digne no hubiera debido
    desconocer lo que había de augusto y conmovedor en el estrecho abrazo de una gran nación y de un gran
    hombre al borde del abismo.
    Fuera de esto, era y fue en todo justo y verdadero, equitativo, inteligente, humilde y digno, benéfico y
    benévolo, que es también una especie de beneficencia. Era un sacerdote, un sabio y un hombre. Incluso,
    hay que decirlo, en esta opinión política que acabamos de reprocharle y que estamos dispuestos a juzgar
    casi siempre con severidad, él era tolerante y benévolo, tal vez más que los mismos que le censuramos.
    El portero de la Casa Ayuntamiento había sido colocado en aquel puesto por el emperador. Era un
    viejo suboficial de la vieja guardia, legionario de Austerlitz, bonapartista como el águila. Aquel pobre
    diablo dejaba escapar, a cada momento y sin reflexión, palabras que las leyes de entonces calificaban de
    sediciosas
    [34]
    . Desde que el perfil imperial había desaparecido de la Legión de Honor, nunca se vestía
    con arreglo a las ordenanzas, como decía, con el fin de no verse forzado a ponerse su cruz. Había
    quitado, por sí mismo, devotamente, la efigie imperial de la cruz que Napoleón le había dado; lo cual
    había hecho un agujero en la condecoración, que no quiso tapar con nada.
    «Antes morir —decía— que llevar sobre mi viejo corazón los tres sapos». Burlábase en voz alta de
    Luis XVIII. «¡Viejo gotoso con calzones de inglés! ¡Que se vaya a Prusia con su escorzonera!».
    Considerábase feliz por poder reunir en una misma imprecación las dos cosas que más detestaba: Prusia
    e Inglaterra. Por fin, tanto hizo que perdió su empleo. Quedóse sin pan, en medio de la calle, con su mujer
    y sus hijos. El obispo le llamó, le reprendió con dulzura y le nombró portero de la catedral.
    Monseñor Myriel era, en la diócesis, el verdadero pastor, el amigo de todos.
    En nueve años, a fuerza de santas acciones y de dulces modales, monseñor Bienvenu había suscitado
    en la ciudad de Digne una especie de veneración tierna y filial. Su conducta respecto a Napoleón había
    sido aceptada y como tácitamente perdonada por el pueblo, bueno y débil rebaño, que adoraba a su
    emperador, pero que amaba a su obispo



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    Mensaje por Maria Lua Lun 04 Nov 2024, 08:56

    ***
    XII



    SOLEDAD DE MONSEÑOR BIENVENU



    Hay casi siempre alrededor de un obispo una turba de pequeños clérigos, como alrededor de un
    general una bandada de jóvenes oficiales. Éstos son los que el sencillo y bueno san Francisco de Sales
    llama, en alguna parte, «los curas boquirrubios». Toda carrera tiene sus aspirantes, que, naturalmente,
    forman el séquito de los que ya han llegado. No hay poder que no tenga su comitiva; no hay fortuna que no
    tenga su corte. Los buscadores del porvenir hormiguean alrededor del presente espléndido. Toda
    metrópoli tiene su estado mayor; todo obispo un poco influyente tiene cerca de sí una patrulla de
    querubines seminaristas que hacen la ronda y conservan el orden en el palacio episcopal, y que montan la
    guardia alrededor de la sonrisa de monseñor. Agradar a un obispo es poner el pie en el estribo para un
    subdiaconado. Es menester andar el camino; el apostolado no desdeña las canonjías.
    Así como en otros ramos hay birretes importantes, en la Iglesia hay mitras importantes. Éstas las
    llevan obispos que están bien con la corte; ricos, con rentas, hábiles, aceptados por el mundo, que sin
    duda saben orar, pero que también saben solicitar; y para verlos, toda una diócesis hace antesala; lazos
    de unión entre la sacristía y la diplomacia; más bien clérigos que sacerdotes. ¡Feliz el que a ellos se
    aproxima! Como son gentes de crédito, hacen llover en torno suyo, sobre los servidores solícitos y los
    favoritos, y sobre toda esa juventud que sabe agradar, los buenos curatos, las prebendas, los
    archidioconados, las capellanías y canonjías, mientras llegan las dignidades episcopales. Al avanzar
    ellos, hacen progresar a sus satélites; es todo un sistema solar en marcha. Su esplendor irradia sobre su
    séquito. Su prosperidad se distribuye en buenas promociones. Cuanto mayor es la diócesis del patrono,
    mayor es el curato del favorito. Además, Roma está allí. Un obispo que sabe llegar a arzobispo, un
    arzobispo que sabe llegar a cardenal, os lleva como conclavista; entráis en la Rota; tenéis el palio
    [35]
    ; y
    os veis hecho auditor, camarero, monseñor; y de la Ilustrísima a la Eminencia hay sólo un paso, y entre la
    Eminencia y la Santidad, no hay más que él humo de un escrutinio
    [36]
    . Cualquier bonete puede soñar con
    la tiara; el sacerdote es, en nuestros días, el único hombre que puede llegar a ser rey. ¡Y qué rey! ¡El rey
    supremo! Así, ¡qué semillero de aspirantes en un seminario! ¡Cuántos niños de coro rubicundos, cuántos
    jóvenes presbíteros llevan en la cabeza el cántaro de la lechera! ¡Qué fácilmente la ambición se oculta
    bajo el nombre de vocación, de buena fe tal vez y engañándose a sí misma, cándida como es!
    Monseñor Bienvenu, humilde, pobre, singular, no se contaba entre las mitras importantes. Esto
    resultaba visible por la ausencia de jóvenes sacerdotes a su alrededor. Ya se ha visto que en París «no
    había caído bien». Ni un solo porvenir pensaba en apoyarse sobre aquel anciano solitario. Ni una sola
    ambición en flor cometía la locura de cobijarse bajo su sombra. Sus canónigos y sus vicarios eran buenos
    y viejos como él, como él también un poco plebeyos, encerrados con él en aquella diócesis sin salida al
    cardenalato, y se parecían a su obispo, con la diferencia de que ellos eran finitos y él estaba acabado. Se
    comprendía tan perfectamente la imposibilidad de medrar cerca de monseñor Bienvenu que, apenas
    salían del seminario, los jóvenes ordenados por él se hacían recomendar a los arzobispos de Aix o de
    Auch, y se marchaban a escape; porque, al cabo, no es necesario repetirlo, todo el mundo quiere que le
    den la mano. Un santo que vive en un exceso de abnegación es una vecindad peligrosa; podría muy bien
    comunicar, por contagio, una pobreza incurable, la anquilosis de las articulaciones útiles para el avance
    y, en suma, más desprendimiento del que se desea tener; por esto se huye de esta virtud sarnosa. De ahí el
    aislamiento de monseñor Bienvenu. Vivimos en una sociedad sombría. Tener éxito, ésta es la enseñanza
    que, gota a gota, cae de la corrupción a plomo sobre nosotros.
    Dicho sea de paso, el éxito es una cosa bastante fea. Su falso parecido con el mérito engaña a los
    hombres. Para la multitud, el triunfo tiene casi el mismo rostro que la supremacía. El éxito, este sosia del
    talento, tiene una víctima a quien engaña: la Historia. Juvenal y Tácito son los únicos que de él murmuran.
    En nuestros días, ha entrado de sirviente en casa del éxito una filosofía casi oficial, que lleva la librea de
    su amo y hace oficios de lacayo en la antecámara. Tened éxito: tal es la teoría. Prosperidad supone
    capacidad. Ganad a la lotería y sois un hombre hábil. Quien triunfa es venerado. Naced de pie, todo
    consiste en esto. Tened suerte y tendréis el resto; sed felices y os creerán grandes. Aparte de cinco o seis
    excepciones inmensas, que son la luz de un siglo, la admiración contemporánea no es sino miopía. Se
    toma lo dorado por oro. No importa ser advenedizo, si se llega el primero. El vulgo es un viejo Narciso
    que se adora a sí mismo, y que aplaude todo lo vulgar. Esa facultad enorme, por la cual un hombre es
    Moisés, Esquilo, Dante, Miguel Ángel o Napoleón, la multitud la concede por unanimidad y por
    aclamación a quien alcanza su fin, sea quien fuere. ¿Que un notario se transforme en diputado; que un
    falso Corneille haga el Tiridaté?
    [37]
    ; que un eunuco llegue a poseer un harén; que un militar adocenado
    gane por casualidad la batalla decisiva de una época; que un boticario invente las suelas de cartón para
    el ejército del Sambre-et-Meuse y acumule, con el cartón vendido por cuero, una fortuna de cuatrocientos
    mil francos; que un buhonero se case con la usura, y tenga de ella por hijos siete u ocho millones de los
    cuales él es el padre y ella la madre; que un predicador llegue, con su gangueo, a ser obispo; que un
    intendente de buena casa al salir del servicio sea tan rico que se le haga ministro de Hacienda; no
    importa: los hombres llaman Genio a esto, lo mismo que llaman Belleza a la figura de Mousqueton
    [38]
    , y
    Majestad a la tiesura de Claudio. Confunden con las constelaciones del abismo las huellas estrelladas
    que dejan en el cieno blando de un lodazal las patas de los gansos



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    Mensaje por Maria Lua Lun 04 Nov 2024, 08:57

    ***

    XIII
    LO QUE CREÍA
    Bajo el punto de vista de la ortodoxia, no tenemos por qué sondear al obispo de Digne. Ante un alma
    semejante, sólo sentimos respeto. La conciencia del justo debe ser creída sobre su palabra. Además,
    dadas ciertas naturalezas, admitimos posible el desarrollo de todas las bellezas de la virtud humana en
    una creencia distinta de la nuestra.
    ¿Qué pensaba de este dogma o de aquel misterio? Estos secretos del fuero interno, sólo son
    conocidos por la tumba, donde las almas entran desnudas. De lo que estamos seguros es de que jamás las
    dificultades de la fe se resolvían en él con hipocresía. En el diamante no es posible podredumbre alguna.
    Creía tanto como podía. Credo in Patrem, exclamaba a menudo. Hallaba, además, en las buenas obras esa
    cantidad de satisfacción que basta a la conciencia y que os dice por lo bajo: ¡Tú estás con Dios!
    Lo que sí debemos observar es que, fuera, y por decirlo así, más allá de su fe, el obispo tenía un
    exceso de amor. Por esto quia multum amavit
    [39]
    , es por lo que le juzgaban vulnerable los «hombres
    serios», las «personas razonables», y la «gente sensata»; locuciones favoritas de nuestro triste mundo,
    donde el egoísmo recibe el santo y seña del pedantismo.
    ¿Qué era este exceso de amor? Era una benevolencia tranquila, serena, que pasando más allá de los
    hombres, como señalamos, en ocasiones se hacía extensiva a las cosas. Vivía sin desdén. Era indulgente
    para lo creado por Dios. Cualquier hombre, aun el mejor, tiene en sí cierta dureza irreflexiva, que
    reserva siempre para el animal. El obispo de Digne carecía de esta dureza, común, sin embargo, a
    muchos sacerdotes. No llegaba hasta el respeto del brahmán a los seres vivientes, pero parecía haber
    meditado esta frase del Eclesiastés: «¿Sabes adonde va el alma de los animales?»
    [40] La fealdad del
    aspecto, las deformaciones del instinto no le turbaban ni le indignaban. Antes bien, le conmovían y casi le
    enternecían. Parecía como si quisiera investigar, más allá de la vida aparente, la causa, la explicación o
    la excusa. Parecía, en ciertos momentos, pedir a Dios conmutaciones. Examinaba sin cólera, y con la
    mirada del lingüista que descifra un palimpsesto, la cantidad de caos que existe todavía en la Naturaleza.
    En estas meditaciones dejaba a veces escapar palabras extrañas. Una mañana, estaba en el jardín; se
    creía solo, pero su hermana andaba tras él, sin que él la viese; de repente, se detuvo y miró algo en el
    suelo: era una araña enorme, negra, velluda, horrible. Su hermana le oyó decir:
    —¡Pobre animal, no tiene él la culpa!
    ¿Por qué ocultar estas niñerías, casi divinas, de la bondad? Puerilidades, sí; pero estas puerilidades
    sublimes han sido las de San Francisco de Asís y las de Marco Aurelio. Un día se causó una pequeña
    dislocación, por no haber querido aplastar una hormiga.
    Así vivía aquel hombre justo. A veces se dormía en su jardín, y entonces nada había más venerable
    que su semblante.
    Monseñor Bienvenu había sido antiguamente, a juzgar por lo que se contaba de su juventud y de su
    virilidad, un hombre apasionado y quizá violento. Su mansedumbre universal, más que un instinto natural,
    era el resultado de una gran convicción, filtrada en su corazón a través de la vida, y que había caído
    lentamente en él, pensamiento a pensamiento; pues en un carácter, como en una roca, puede haber
    agujeros causados por gotas de agua. Estas cavidades son imborrables; estas formaciones son
    indestructibles.
    En 1815, creemos haberlo dicho ya, contaba setenta y cinco años, si bien no aparentaba más que
    sesenta. No era alto; tenía cierta obesidad y, para combatirla, daba largos paseos a pie; su paso era firme,
    y su cuerpo estaba ligeramente encorvado, detalle del cual nada pretendemos deducir; Gregorio XVI, a
    los ochenta años, se mantenía derecho y sonriente, lo cual no le impedía ser un mal obispo. Monseñor
    Bienvenu tenía lo que el pueblo llama «una hermosa cabeza», pero era tan amable que hacía olvidar su
    hermosura.
    Cuando hablaba con esa alegría infantil, que era una de sus gracias y de la cual hemos hablado ya,
    causaba cierto placer estar a su lado, y parecía que emanaba alegría de toda su persona. Su tez, de buen
    color y fresca, sus dientes, perfectamente blancos, que había conservado intactos y que su risa dejaba ver,
    le conferían ese aire abierto y franco que hace decir de un hombre: «Es un buen muchacho». Éste era, si
    se recuerda, el efecto que había causado en Napoleón. Al pronto, y para el que lo veía por vez primera,
    no era más que un buen hombre, en efecto. Pero si se permanecía a su lado durante algunas horas, y a
    poco que se le viera pensativo, el buen muchacho se transformaba poco a poco, y tomaba no sé qué de
    imponente; su frente ancha y seria, augusta por sus cabellos blancos, cobraba mayor majestad por la
    meditación; la majestad se desprendía de esta bondad, sin que la bondad cesara de irradiar;
    experimentábase algo de la emoción que causaría ver a un ángel sonriente, abriendo lentamente las alas,
    sin cesar de sonreír. El respeto, un respeto inexplicable, penetraba por grados y subía hasta el corazón de
    quien se acercaba a él, comprendiendo que tenía frente a sí a una de esas almas fuertes, probadas e
    indulgentes, en las que el pensamiento es tan grande que no puede ser más dulce

    Como se ha visto, la oración, la celebración de los oficios religiosos, la limosna, el consuelo a los
    afligidos, el cultivo de un pedazo de tierra, la fraternidad, la frugalidad, la hospitalidad, la renuncia, la
    confianza, el estudio, el trabajo, llenaban cada una de las jornadas de su vida. Llenaban es la palabra
    justa, y ciertamente todos los días del obispo estaban llenos, hasta los bordes, de buenos pensamientos,
    de buenas palabras y de buenas acciones. Sin embargo, no era completo si el tiempo frío o lluvioso le
    impedía ir a pasar de noche, cuando las dos mujeres se habían retirado ya, una hora o dos en su jardín,
    antes de dormirse. Parecía que fuera para él como una especie de rito, prepararse para el sueño por la
    meditación, en presencia del gran espectáculo del cielo nocturno. Algunas veces, incluso a una hora
    avanzada de la noche, si las dos mujeres no dormían, le oían andar lentamente por los senderos. Estaba
    allí, solo consigo mismo, recogido, apacible, adorando, comparando la serenidad de su corazón con la
    serenidad del éter, conmovido en las tinieblas por los esplendores visibles de las constelaciones y los
    esplendores invisibles de Dios, abriendo su alma a los pensamientos que brotan de lo Desconocido. En
    aquellos momentos, ofreciendo su corazón, en la hora en que las flores nocturnas ofrecen su perfume,
    encendido como una lámpara en medio de la noche estrellada, esparciéndose en éxtasis en medio de la
    irradiación universal de la Creación, él mismo no hubiera sido capaz de decir lo que pasaba en su
    espíritu. Sentía algo que se lanzaba fuera de él, y algo también que descendía en él. Misteriosas
    relaciones entre los abismos del alma y los abismos del Universo.
    Pensaba en la grandeza y en la presencia de Dios; en la eternidad futura, extraño misterio; en la
    eternidad pasada, misterio más extraño aún; en todos los infinitos que se hundían ante sus ojos en todos
    los sentidos; y, sin tratar de comprender lo incomprensible, lo miraba. No estudiaba a Dios; se
    deslumbraba. Consideraba aquellos magníficos encuentros de los átomos que dan los aspectos a la
    materia, revelan sus fuerzas evidenciándolas, crean las individualidades en la unidad, las proporciones
    en la extensión, lo innumerable en el infinito, y que, por la luz, producen la belleza. Estos encuentros se
    hacen y deshacen sin cesar; de ahí la vida y la muerte.
    Sentábase en un banco de madera adosado a una parra decrépita, y miraba los astros a través de las
    siluetas descarnadas y raquíticas de los árboles frutales. Aquel pedazo de tierra, plantado tan
    pobremente, tan lleno de cobertizos, le era muy querido y le bastaba.
    ¿Qué más necesitaba aquel anciano, que empleaba los ocios de su vida, en la que había tan poco lugar
    para el ocio, en cuidar su jardín, de día, y la contemplación, de noche? ¿Aquel estrecho cercado, que
    tenía por bóveda los cielos, no era bastante para poder adorar a Dios, ya en sus obras más encantadoras,
    ya en las más sublimes? ¿Qué más podía desear? Un pequeño jardín para pasearse y la inmensidad para
    soñar. A sus pies, lo que podía cultivar y recoger; sobre su cabeza, lo que podía estudiar y meditar;
    algunas flores sobre la tierra y todas las estrellas en el cielo.



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    Mensaje por Maria Lua Lun 04 Nov 2024, 08:58

    ***

    XIV
    LO QUE PENSABA
    Una última palabra.
    Como los pormenores de esta clase, particularmente en el momento en que nos hallamos, y para
    emplear una expresión actualmente de moda, podrían dar al obispo de Digne una cierta fisonomía
    «panteísta», y hacer creer, ya en contra, ya a su favor, que profesaba una de esas filosofías personales,
    propias de nuestro siglo, que germinan algunas veces en los espíritus solitarios, y en ellos se arraigan, se
    desarrollan y crecen hasta reemplazar las religiones, debemos decir, e insistimos en ello, que ninguno de
    cuantos han conocido a monseñor Bienvenu se ha creído autorizado a pensar nada semejante de él. Lo que
    en el hombre resplandecía era el corazón; su sabiduría estaba hecha de la luz que venía de él.
    Ningún sistema y muchas obras. Las especulaciones abstractas acaban por producir vértigos; y nada
    indica que aventurara su espíritu en los apocalipsis. El apóstol puede ser osado, pero el obispo debe ser
    tímido. Probablemente hubiera tenido escrúpulos de sondear demasiado el fondo de ciertos problemas,
    reservados en algún modo a los grandes espíritus pensadores. A las puertas del misterio hay cierto horror
    sagrado; aquellos oscuros caminos estaban allí abiertos, pero alguna cosa os grita, pasajeros de la vida,
    para que no entréis allí. ¡Desgraciados aquellos que penetran! Los genios, en las inauditas profundidades
    de la abstracción y de la especulación pura, situados, por así decirlo, por encima de los dogmas,
    proponen sus ideas a Dios. Su plegaria ofrece audazmente la discusión. Su adoración interroga. Esta es la
    religión directa, llena de ansiedad y de responsabilidad para quien trata de seguir sus escarpados
    senderos.
    La meditación humana no tiene límites. A su costa y riesgo, analiza y profundiza su propio
    deslumbramiento. Casi podría decirse que, por una especie de reacción espléndida, deslumbra con él a la
    Naturaleza. El misterioso mundo que nos rodea devuelve lo que recibe, y es probable que los
    contempladores sean contemplados. Sea como fuere, hay sobre la tierra hombres —¿son hombres?— que
    perciben distintamente, al extremo de los horizontes de la meditación, de las alturas de lo absoluto, que
    tienen la terrible visión de la montaña infinita. Monseñor Bienvenu no era de estos hombres; monseñor
    Bienvenu no era un genio. Hubiera tenido, en tal caso, esas sublimes concepciones, desde donde algunos,
    muy grandes, como Pascal y Swedenborg, han caído en la demencia. Es verdad que estos poderosos
    sueños tienen su utilidad moral, y que por estas arduas rutas se acercan a la perfección ideal. Él prefería
    la travesía que abrevia: el Evangelio.
    No trataba de hacer en su casulla los pliegues del manto de Elias, no proyectaba ningún rayo de
    porvenir sobre los vaivenes tenebrosos de los acontecimientos, no trataba de condensar en llama la luz
    de las cosas, nada tenía de profeta y nada de mago. Aquella alma humilde amaba, esto es todo.
    Que dilatase la oración hasta una aspiración sobrehumana, es probable; pero nunca se ora demasiado,
    ni tampoco demasiado se ama. Y si fuera una herejía orar, aun más allá de los textos, Santa Teresa y San
    Jerónimo serían herejes.
    Inclinábase hacia lo que gime y lo que expía. El Universo le parecía como una inmensa enfermedad;
    sentía su fiebre en todas partes, auscultaba en todas partes el padecimiento y, sin tratar de adivinar el
    enigma, procuraba vendar y curar la llaga. El tremendo aspecto de las cosas creadas desarrollaba en él el
    enternecimiento; no se ocupaba sino en buscar, para sí mismo y para los demás, la mejor manera de
    compadecer y aliviar. Cuanto existe era para aquel bueno y raro sacerdote un motivo permanente que
    procuraba consolar.
    Hay hombres que trabajan en la extracción del oro; él trabajaba en la extracción de la piedad. La
    miseria universal era su mina; el dolor, esparcido por todas partes, era para él siempre ocasión de
    bondad. «Amaos los unos a los otros»; en esta máxima lo encerraba todo, nada más deseaba, y era ésta
    toda su doctrina.
    Un día, aquel hombre que se creía «filósofo», aquel senador que ya hemos nombrado, dijo al obispo:
    —Mirad el espectáculo que ofrece el mundo; guerra de todos contra todos; el más fuerte es el de más
    talento. Vuestro «amaos los unos a los otros» es una tontería.
    —Pues bien —respondió monseñor Bienvenu, sin disputar—, si esto es una tontería, el alma debe
    encerrarse en ella, como la perla dentro de la concha de la ostra.
    Y en ella se encerraba y de ella vivía, y con ella se satisfacía absolutamente, dejando a un lado las
    cuestiones prodigiosas que atraen y que espantan, las perspectivas insondables de la abstracción, los
    precipicios de la metafísica, todas esas profundidades que convergen, para el apóstol, en Dios, y para el
    ateo, en la nada: el destino, el bien y el mal, la guerra del ser contra el ser, el sonambulismo pensativo
    del animal, la transformación por la muerte, la recapitulación de existencias que contiene la tumba, el
    injerto incomprensible de los amores sucesivos en el yo persistente, la esencia, la sustancia, el Nihil y el
    Ens
    [41]
    , el alma, la Naturaleza, la libertad, la necesidad; problemas pavorosos, precipicios siniestros a
    los cuales se asoman los gigantescos arcángeles del espíritu humano; formidables abismos que Lucrecio,
    Manu
    [42]
    , San Pablo y Dante, contemplan con esa mirada fulgurante que parece, al mirar fijamente el
    infinito, que hace brotar en él las estrellas.
    Monseñor Bienvenu era, simplemente, un hombre que observaba desde fuera las cuestiones
    misteriosas, sin escrutarlas, sin agitarlas y sin perturbar su propio espíritu, y que tenía en el alma el grave
    respeto a la sombra.


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    Mensaje por Maria Lua Lun 04 Nov 2024, 09:01

    ***
    LIBRO SEGUNDO


    LA CAÍDA


    I

    LA NOCHE DE UNA DÍA DE MARCHA



    En los primeros días del mes de octubre de 1815
    [43]
    , una hora antes de la puesta del sol, un hombre,
    que viajaba a pie, entró en la pequeña ciudad de Digne.
    Los pocos habitantes que en aquel momento se hallaban en sus ventanas o en el umbral de sus casas
    miraban a aquel viajero con una especie de inquietud. Era difícil encontrar a un transeúnte de aspecto
    más miserable. Era un hombre de estatura mediana, rechoncho y robusto, todavía en la flor de la vida.
    Podía tener cuarenta y seis o cuarenta y ocho años. Un casquete con visera de cuero, calado hasta los
    ojos, escondía en parte su rostro quemado por el sol y el aire, y chorreando sudor. Su camisa, de gruesa
    tela amarilla, abrochada al cuello con una pequeña áncora de plata, dejaba ver su velludo pecho; llevaba
    una corbata retorcida como una cuerda; un pantalón de cutí azul, usado y roto, blanco en una rodilla y
    agujereado en la otra; una vieja blusa gris hecha jirones, remendada en una de las mangas con un pedazo
    de tela verde cosido con bramante; un morral de soldado a la espalda, bien repleto, bien cerrado y nuevo;
    en la mano, un enorme palo nudoso; los pies, sin medias, calzados con gruesos zapatos claveteados; la
    cabeza, rapada y la barba, larga.
    El sudor, el calor, el viaje a pie, el polvo, añadían un no sé qué de sórdido a aquel conjunto
    derrotado.
    Sus cabellos estaban cortados al rape y, sin embargo, erizados, porque comenzaban a crecer un poco.
    Nadie le conocía. Evidentemente, no era más que un transeúnte.
    ¿De dónde venía? Del Mediodía. De la orilla del mar, quizá. Hacía su entrada en Digne por la misma
    calle que, siete meses antes, había visto pasar a Napoleón, yendo de Cannes a París. Aquel hombre debía
    de haber caminado todo el día, pues parecía muy fatigado. Unas mujeres del antiguo arrabal, que está en
    la parte baja de la ciudad, le habían visto detenerse junto a los árboles del bulevar Gassendi y beber en
    la fuente que hay en el extremo del paseo. Mucha debía ser su sed, porque algunos chicos que le seguían
    vieron que se detenía y bebía una vez más, doscientos pasos más lejos, en la fuente de la plaza del
    Mercado.
    Al llegar a la esquina de la calle Poichevet giró hacia la izquierda y dirigióse al Ayuntamiento. Entró
    en él, y salió un cuarto de hora más tarde. Un gendarme estaba sentado en el banco de piedra al cual el
    general Drouot subióse el 4 de marzo, para leer a la multitud asustada de los habitantes de Digne la
    proclamación del golfo Juan. El hombre sacóse su casquete y saludó militarmente al gendarme.
    El gendarme, sin responder a su saludo, le miró con atención, le siguió durante algún tiempo con la
    vista y luego entró en el Ayuntamiento.
    Existía entonces en Digne una buena posada, con la insignia de La Cruz de Coibas. Aquella posada
    tenía por dueño a un tal Jacquin Labarre, hombre considerado en la ciudad por su parentesco con otro
    Labarre, que tenía en Grenoble la posada de Los Tres Delfines, y que había servido en los Guías. Cuando
    el desembarco del emperador, habían corrido muchos rumores por el país entero sobre aquella posada de
    Los Tres Delfines. Contábase que el general Bertrand, disfrazado de carretero, había hecho frecuentes
    viajes en el mes de enero, y había distribuido cruces de honor y puñados de napoleones a los soldados y
    burgueses. La realidad es que el emperador, al entrar en Grenoble, se había negado a instalarse en el
    hotel de la prefectura; había agradecido al alcalde, diciendo: «Voy a casa de un hombre a quien
    conozco», y se había dirigido a Los Tres Delfines. La gloria de este Labarre de Los Tres Delfines se
    reflejaba, a veinticinco leguas de distancia, sobre el Labarre de La Cruz de Coibas. Decíase de él, en la
    ciudad: «Es el primo del de Grenoble».
    El hombre se dirigió hacia aquella posada, que era la mejor de la comarca. Entró en la cocina, la cual
    se abría sobre la calle. Todos los fogones estaban encendidos; un gran fuego ardía alegremente en la
    chimenea. El posadero, que era al mismo tiempo el jefe de cocina, iba del hogar a las cacerolas, muy
    ocupado, vigilando una excelente cena destinada a unos carreteros a quienes se oía reír y hablar
    ruidosamente en una estancia inmediata. Quienquiera que haya viajado, sabrá que nadie come mejor que
    los carreteros. Una liebre bien gorda, flanqueada por perdices blancas y gallinas, daba vueltas en el
    asador; en los hornillos cocían dos gruesas carpas del lago de Lauzet, y una trucha del lago de Alloz
    [44]
    .
    El posadero, al oír abrirse la puerta dijo, sin levantar la mirada de los hornillos:
    —¿Qué queréis?
    —Comer y dormir —respondió el hombre.
    —Nada más fácil —replicó el posadero. Seguidamente, volvió la cabeza, abarcó con una mirada
    todo el conjunto del viajero, y añadió—: Pagando, por supuesto.
    El hombre sacó una gran bolsa de cuero del bolsillo de su camisa y respondió:
    —Tengo dinero.
    —En ese caso, al momento estoy con vos —dijo el posadero.
    El hombre volvió a meter la bolsa en el bolsillo, descargóse del morral, lo dejó en el suelo, cerca de
    la puerta, y, conservando su bastón, fue a sentarse en un escabel bajo, cerca del fuego. Digne está en la
    montaña. Las noches de octubre son frías.
    Sin embargo, mientras iba y venía, el posadero consideraba al viajero.
    —¿Se come pronto? —preguntó el hombre.
    —En seguida —respondió el posadero.
    Mientras el recién llegado se calentaba, vuelto de espaldas, el digno posadero Jacquin Labarre sacó
    un lápiz de su bolsillo y rasgó un pedazo de un viejo periódico que había sobre una mesa pequeña, cerca
    de la ventana. Escribió una o dos líneas en el margen blanco, lo dobló sin cerrarlo y entregó aquel papel
    a un muchacho que parecía servirle a la vez de lacayo y de pinche. El posadero dijo una palabra al oído
    del chico, y éste partió corriendo en dirección al Ayuntamiento.
    El viajero nada de esto había visto.
    Preguntó, una vez más:
    —¿Se come pronto?
    —En seguida —repitió el posadero.
    El niño regresó. Traía un papel. El posadero lo desdobló apresuradamente, como quien está
    esperando una contestación. Pareció leer atentamente; luego, movió la cabeza y quedóse pensativo. Por
    fin, dio un paso hacia el viajero, que parecía sumido en reflexiones no muy agradables ni tranquilas.
    —Señor, no puedo recibiros —díjole.
    El hombre se levantó a medias de su asiento






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    Mensaje por Maria Lua Lun 04 Nov 2024, 09:02

    ***
    El hombre se levantó a medias de su asiento.
    —¡Cómo! ¿Tenéis miedo de que no pague? ¿Queréis que os pague por adelantado? Os digo que tengo
    dinero.
    —No se trata de eso.
    —¿Pues de qué?
    —Tenéis dinero…
    —Os he dicho que sí.
    —Y yo no tengo habitación que daros.
    —Dejadme un sitio en la cuadra —dijo el hombre.
    —No puedo.
    —¿Por qué?
    —Los caballos ocupan todo el sitio.
    —Pues bien —insistió el hombre—, habrá un rincón en el granero, y no faltará un poco de paja. Lo
    arreglaremos después de la cena.
    —No puedo daros de cenar.
    Esta declaración, hecha en un tono mesurado, pero firme, pareció grave al forastero. Se levantó.
    —¡Bah! Estoy muriendo de hambre. He andado desde la salida del sol. He hecho doce leguas. Pago y
    quiero comer.
    —Nada tengo que daros —dijo el posadero.
    El hombre estalló en carcajadas y, volviéndose hacia el hogar y los fogones, preguntó:
    —¡Nada! ¿Y todo esto?
    —Todo esto está ya comprometido.
    —¿Por quien?
    —Por los carreteros.
    —¿Cuántos son?
    —Doce.
    —Aquí hay comida para veinte.
    —Ellos lo han encargado todo y, además, han pagado por adelantado.
    El hombre volvió a sentarse y dijo, sin alzar la voz:
    —Estoy en la posada, tengo hambre y me quedo.
    El posadero se inclinó hacia su oído y le dijo, con un tono que le hizo estremecer:
    —Marchaos.
    El viajero estaba en aquel momento encorvado y empujaba algunas brasas con la contera de su
    garrote. Volvióse bruscamente y, como abriera la boca para replicar, el posadero le miró fijamente y
    añadió, en voz baja:
    —Mirad, basta ya de conversación. ¿Queréis que os diga vuestro nombre? Os llamáis Jean Valjean.
    Ahora, ¿queréis que os diga quién sois? Al veros entrar he sospechado algo; he enviado a preguntar al
    Ayuntamiento y ved lo que me han contestado. ¿Sabéis leer?
    Al decir estas palabras, tendió al extranjero, desdoblado, el papel que acababa de ir desde la posada
    al Ayuntamiento y del Ayuntamiento a la posada. El hombre lanzó una mirada. El posadero añadió,
    después de una pausa:
    —Tengo por costumbre ser cortés con todo el mundo. Marchaos.
    El hombre bajó la cabeza, recogió el morral que había dejado en el suelo y se marchó.
    Tomó la calle principal. Caminaba recto, al azar, pegado casi a las paredes de las casas, como un
    hombre humillado y triste. No se volvió ni una sola vez. Si se hubiera vuelto, habría visto al posadero de
    La Cruz de Coibas en el umbral de su puerta, rodeado por todos los viajeros de su posada y por todos los
    transeúntes, hablando con viveza y señalándole con el dedo. En las miradas de desconfianza y de espanto
    del grupo, habría adivinado que, antes de mucho, su llegada constituiría el acontecimiento de aquel día en
    la ciudad.
    No vio nada de todo esto. Las personas agobiadas no miran tras de sí. No saben que la mala suerte
    los persigue.
    Caminó así algún tiempo, andando a la ventura, por calles que no conocía, olvidando el cansancio,
    como sucede cuando el ánimo está triste. De pronto, sintióse aguijoneado por el hambre. Se acercaba la
    noche. Miró en derredor suyo, para ver si descubría algún sitio donde recogerse.
    La posada se había cerrado para él; buscaba algún humilde figón, algún pobre cuchitril.
    Precisamente, ardía una luz al extremo de una calle; una rama de pino, colgada de una horquilla de
    hierro, se destacaba sobre el cielo blanco del crepúsculo. Se dirigió hacia allí.
    Era, en efecto, un figón, el figón de la calle Chaffaut.
    El viajero se detuvo un instante y miró, a través del cristal, el interior de la planta baja del figón,
    iluminado por una lamparita colocada sobre una mesa y por el gran fuego de la chimenea. Algunos
    hombres bebían. El tabernero se calentaba.
    La llama hacía cocer el contenido de una marmita de hierro, colgada de una cadena en medio del
    hogar.
    Entrábase en el figón, que era también una especie de posada, por dos puertas. Una daba a la calle; la
    otra, a un pequeño corral lleno de estiércol. El viajero no se atrevió a entrar por la puerta de la calle. Se
    deslizó en el corral y se detuvo un instante; después, levantó tímidamente el picaporte y empujó la puerta.
    —¿Quién va? —preguntó el amo.
    —Alguien que quisiera cenar y dormir.
    —Aquí pueden hacerse las dos cosas.
    Entró. Todos cuantos estaban bebiendo se volvieron. La lámpara lo iluminaba por un lado, el fuego
    por el otro. Examináronle algún tiempo, mientras se despojaba de su morral.


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    Mensaje por Maria Lua Lun 04 Nov 2024, 09:03

    ***
    El posadero le dijo:
    —Aquí tenéis fuego. La cena se cuece en la marmita. Venid a calentaros, camarada.
    Fue a sentarse cerca del hogar. Extendió hacia el fuego sus pies doloridos por la fatiga; un agradable
    olor escapábase de la marmita. Todo lo que de su rostro podía distinguirse, bajo la visera de su casquete,
    tomó una vaga apariencia de bienestar, mezclado con ese otro aspecto tan punzante que da el hábito del
    sufrimiento.
    Su semblante era firme, enérgico y triste. Era extraña por demás la composición de aquella fisonomía;
    comenzaba mostrándose humilde, y acababa por parecer severa. Los ojos le brillaban bajo las cejas,
    como el fuego bajo la maleza.
    Sin embargo, uno de los hombres sentados junto a la mesa del figón era un pescadero que, antes de ir
    allí, había dejado su caballo en la posada de Labarre. La casualidad había hecho que aquella misma
    mañana hubiera encontrado a aquel forastero de mal aspecto, andando entre Bras dAsse y… (he olvidado
    el nombre; creo que debe ser Escoublon
    [45]
    ). Al encontrarlo, el viajero, que parecía ya muy fatigado, le
    había pedido que le permitiera subirse a la grupa; a lo cual el pescadero había respondido redoblando el
    paso de su cabalgadura. Aquel pescadero formaba parte, media hora antes, del grupo que rodeaba a
    Jacquin Labarre, y él mismo había contado el desagradable encuentro de aquella mañana a las gentes de
    La Cruz de Coibas. Desde su sitio, hizo al dueño del figón una seña imperceptible. Éste se acercó a él.
    Cambiaron algunas palabras en voz baja. El hombre había vuelto a sumirse en sus reflexiones.
    El dueño del figón se acercó a la chimenea, colocó bruscamente la mano sobre el hombro del viajero
    y le dijo:
    —Vas a largarte de aquí.
    El viajero se volvió y contestó con dulzura:
    —¡Ah! ¿Sabéis ya…?
    —Sí.
    —¿Que no me han admitido en la posada?
    —Y que no te admito en ésta.
    —¿Pero adonde queréis que vaya?
    —A cualquier otra parte.
    El hombre cogió su garrote y su morral, y salió.
    Al salir, algunos chiquillos que le habían seguido desde La Cruz de Coibas, y que parecían esperarle,
    le arrojaron algunas piedras. Volvió sobre sus pasos, colérico, y los amenazó con el palo; los chiquillos
    se dispersaron como una bandada de pájaros.
    Pasó por delante de la cárcel. En la puerta colgaba una cadena de hierro unida a una campana. Llamó.
    Abrióse un postigo.
    —Señor carcelero —dijo, sacándose respetuosamente su casquete—, ¿queréis abrirme y darme
    alojamiento por esta noche?
    Una voz repuso:
    —Una cárcel no es una posada. Haced que os prendan y se os abrirá.
    El postigo cerróse de nuevo.
    Entró en una callejuela, en la que había muchos jardines. Algunos estaban cerrados únicamente por un
    seto, lo cual alegraba la calle. Entre estos jardines de setos, vio una casa de un solo piso, cuya ventana
    aparecía iluminada. Miró a través del cristal, como lo había hecho en la taberna. Era una habitación
    grande, enjalbegada, y había en ella una cama, con una colcha de indiana estampada, y una cuna en un
    rincón; junto a la pared había algunas sillas, y un fusil de dos cañones colgaba de un clavo. En el centro
    de la habitación, veíase una mesa dispuesta para comer. Una lámpara de cobre iluminaba el mantel de
    gruesa tela blanca, un vaso de estaño brillante como la plata y lleno de vino y una sopera oscura
    humeante. A la mesa estaba sentado un hombre de unos cuarenta años, de fisonomía alegre y franca, que
    hacía brincar un niño sobre sus rodillas. Cerca de él, una mujer joven daba el pecho a otro niño. El padre
    reía, el niño reía, la madre sonreía.
    El forastero permaneció pensativo, por un instante, ante aquel espectáculo tierno y tranquilizador.
    ¿Qué pasó en su ánimo? Unicamente él hubiera podido decirlo. Es probable que pensara que aquella casa
    alegre sería también hospitalaria, y que allí donde encontraba tanta felicidad, encontraría también un
    poco de piedad.
    Golpeó débilmente con la mano uno de los vidrios de la ventana. No le oyeron.
    Dio un segundo golpe.
    Oyó a la mujer que decía al marido:
    —Escucha, me parece que llaman.
    —No —repuso el marido.
    Llamó por tercera vez.
    El marido se levantó, tomó la lámpara y abrió la puerta.
    Era un hombre de alta estatura, medio campesino y medio artesano. Llevaba un amplio delantal de
    cuero, que le subía hasta su hombro izquierdo; en la parte del pecho, convertida en una especie de gran
    bolsa, llevaba un martillo, un pañuelo encarnado, un frasco con pólvora y varios otros objetos. Inclinaba
    la cabeza hacia atrás; su camisa abierta mostraba un cuello de toro, blanco y desnudo. Tenía espesas
    cejas, enormes patillas negras; sus ojos relucían y la parte inferior del rostro semejaba el de un perro de
    presa; sobre todo ello, resplandecía ese aire de estar en casa, que es una cosa inexplicable.
    —Señor —dijo el viajero—, perdón. ¿Podríais darme, pagando, por supuesto, un plato de sopa y un
    rincón en ese cobertizo del jardín, para pasar la noche? ¿Decid, podríais dármelo? ¿Pagando?
    —¿Quién sois? —preguntó el dueño de la casa.
    El hombre contestó:
    —Vengo de Puy-Moisson
    [46]
    . He andado durante todo el día. He hecho doce leguas. ¿Podríais darme
    lo que os pido, pagando?
    —No me negaría a alojar a cualquier persona de bien que pagase. Pero ¿por qué no habéis ido a la
    posada?
    —No había lugar ya en ella.
    —¡Bah! No es posible. No es día de feria ni de mercado. ¿Habéis estado en casa de Labarre?
    —Sí.
    —¿Y bien?
    El viajero respondió, con visible embarazo:
    —No sé por qué, pero no me han recibido.
    —¿Por qué no habéis ido al figón de la calle Chaffaut?
    La turbación del forastero crecía por momentos.
    —Tampoco me han querido recibir —balbuceó.



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    o un ciego soñando
    y en ese vuelo y en ese sueño
    compartir contigo sol y luna,
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    y tren de tus ilusiones."
    (Hánjel)





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