POESÍA MÍSTICA Y RELIGIOSA III (Hay un índice de autores en primera página de Poesía Místico Religiosa I)

POESÍA MÍSTICO RELIGIOSA FRANCESA

SIGLO XVI

PHILIPPE DESPORTES

1

Sonnet spirituel (XVIII)

Je regrette en pleurant les jours mal employez
A suivre une beauté passagere et muable,
Sans m'eslever au ciel et laisser memorable
Maint haut et digne exemple aux esprits devoyez.

Toi qui dans ton pur sang nos mesfaits as noyez,
Juge doux, benin pere et sauveur pitoyable,
Las ! releve, ô Seigneur ! un pecheur miserable,
Par qui ces vrais soupirs au ciel sont envoyez.

Si ma folle jeunesse a couru mainte année
Les fortunes d'amour, d'espoir abandonnée
Qu'au port, en doux repos, j'accomplisse mes jours,

Que je meure en moy-mesme, à fin qu'en toy je vive,
Que j'abhorre le monde et que, par ton secours,
La prison soit brisée où mon ame est captive.

Trd. Google

Soneto espiritual (XVIII)
Me arrepiento de haber llorado el uso incorrecto de los días.
Para seguir una belleza pasajera y cambiante,
Sin levantarme al cielo y dejarme memorable.
Mantener alto y digno ejemplo para los espíritus.

Tú que en tu sangre sufres,
Dulce juez, benin padre y lastimoso salvador.
Las ¡Alivia, Señor! un pescador miserable,
Por quien son enviados estos verdaderos suspiros.

Si mi juventud loca corriera muchos años.
Las fortunas del amor, la esperanza abandonada.
Que en puerto, en dulce descanso, cumpla mis días.

Que muera por mi cuenta, para que al final viva.
Que aborrezco al mundo y que, por tu ayuda,
La prisión está rota donde mi alma está cautiva.

POESÍA MÍSTICO RELIGIOSA FRANCESA

SIGLO XVI

PHILIPPE DESPORTES

2

Prière au sommeil

Somme, doux repos de nos yeux.
Aimé des hommes et des dieux,
Fils de la Nuit et du Silence,
Qui peux les esprits délier,
Qui fais les soucis oublier,
Endormant toute violence.

Approche, ô Sommeil désiré !
Las ! c'est trop longtemps demeuré :
La nuit est à demi passée,
Et je suis encore attendant
Que tu chasses le soin mordant,
Hôte importum de ma pensée.

Clos mes yeux, fais-moi sommeiller,
Je t'attends sur mon oreiller,
Où je tiens la tête appuyée :
Je suis dans mon lit sans mouvoir,
Pour mieux ta douceur recevoir,
Douceur dont la peine est noyée.

Hâte-toi, Sommeil, de venir :
Mais qui te peut tant retenir ?
Rien en ce lieu ne te retarde,
Le chien n'aboie ici autour,
Le coq n'annonce point le jour,
On n'entend point l'oie criarde.

Un petit ruisseau doux-coulant
A dos rompu se va roulant,
Qui t'invite de son murmure,
Et l'obscurité de la nuit,
Moite, sans chaleur et sans bruit,
Propre au repos de la nature.

Chacun hors que moi seulement,
Sent ore quelque allégement
Par le doux effort de tes charmes :
Tous les animaux travaillés
Ont les yeux fermés et sillés,
Seuls les miens sont ouverts aux larmes.

Si tu peux, selon ton désir,
Combler un homme de plaisir
Au fort d'une extrême tristesse,
Pour montrer quel est ton pouvoir,
Fais-moi quelque plaisir avoir
Durant la douleur qui m'oppresse.

Si tu peux nous représenter
Le bien qui nous peut contenter,
Séparé de longue distance,
Ô somme doux et gracieux !
Représente encore à mes yeux
Celle dont je pleure l'absence.

Que je voie encor ces soleils,
Ce lis et ces boutons vermeils,
Ce port plein de majesté sainte ;
Que j'entr'oie encor ces propos,
Qui tenaient mon coeur en repos,
Ravi de merveille et de crainte.

Le bien de la voir tous les jours
Autrefois était le secours
De mes nuits, alors trop heureuses ;
Maintenant que j'en suis absent,
Rends-moi par un songe plaisant
Tant de délices amoureuses.

Si tous les songes ne sont rien,
C'est tout un, ils me plaisent bien :
J'aime une telle tromperie.
Hâte-toi donc, pour mon confort;
On te dit frère de la Mort,
Tu seras père de ma vie.

Mais, las ! je te vais appelant,
Tandis la nuit en s'envolant
Fait place à l'aurore vermeille :
O Amour ! tyran de mon coeur,
C'est toi seul qui par ta rigueur
Empêches que je ne sommeille.

Hé ! quelle étrange cruauté !
Je t'ai donné ma liberté,
Mon coeur, ma vie, et ma lumière,
Et tu ne veux pas seulement
Me donner pour allégement
Une pauvre nuit tout entière ?

Trd. Google

Oración para dormir
Suma, dulce descanso de nuestros ojos.
Hombres y dioses amados,
Hijo de la noche y del silencio.
¿A quién pueden desatar los espíritus?
A quién le importa olvidar
Durmiendo toda violencia.

Acércate, oh sueño deseado!
Las ha pasado demasiado tiempo
La noche ha pasado la mitad.
Y sigo esperando
Que cazas mordiendo el cuidado,
Anfitrión importante de mi pensamiento.

Cierra los ojos, hazme dormir,
Te espero en mi almohada
Donde estoy parado con mi cabeza descansando:
Estoy en mi cama sin moverme
Para recibirte mejor,
Dulzura cuyo dolor se ahoga.

Date prisa, duerme, por venir
¿Pero a quién puedes sostener tanto?
Nada en este lugar te retrasará,
El perro está ladrando aquí.
El gallo no anuncia el día.
No escuchamos el llamativo ganso.

Un pequeño arroyo que fluye suavemente
Una espalda rota está rodando,
Quien te invita a susurros,
Y la oscuridad de la noche,
Húmedo, sin calor y sin ruido.
Limpia en el resto de la naturaleza.

Todos excepto yo solamente,
Sentir un poco de alivio
Por el suave esfuerzo de tus encantos:
Todos los animales trabajaron
Tener los ojos cerrados y
Sólo los míos están abiertos a las lágrimas.

Si puedes, según tu deseo,
Unir a un hombre con placer
A la altura de la tristeza extrema,
Para mostrar cuál es tu poder,
Dame algo de placer
Durante el dolor que me oprime.

Si nos puedes representar
Lo bueno que nos puede satisfacer.
Separado de larga distancia,
¡Oh dulce y graciosa suma!
Representa aun a mis ojos
De la que lamento la ausencia.

¿Puedo ver estos soles de nuevo,
Este lirio y estos botones bermellones,
Este puerto lleno de santa majestad;
Que entre estas palabras otra vez.
Quien mantuvo mi corazón en reposo,
Encantado de maravilla y miedo.

Bueno verlo todos los dias
Anteriormente fue la ayuda.
De mis noches, entonces demasiado felices;
Ahora que estoy ausente,
Dame un sueño placentero
Tantas delicias amorosas.

Si todos los sueños no son nada,
Es todo uno, me complacen:
Me gusta ese engaño.
Date prisa, para mi comodidad;
Te decimos hermano de la muerte.
Serás el padre de mi vida.

Pero, cansado! Te voy a llamar
Mientras la noche se va volando
Hacer camino para el amanecer aburrido:
Oh amor tirano de mi corazón,
Eres tú quien por tu rigor.
Yo no duermo

Oye ¡Qué extraña crueldad!
Te di mi libertad,
Mi corazón, mi vida y mi luz.
Y no solo quieres
Dame de alivio
¿Una pobre noche entera?

Y aquí estoy, disfrutando de tu trabajo como siempre y además te dejo huella de mi paso.
Gracias y besos.

Gracias querida amiga... esto parece un deierto. Y tus palabras son como un oasis en la fría y solitaria noche de la arena.

Besos.

POESÍA MÍSTICO RELIGIOSA FRANCESA

SIGLO XVI

PHILIPPE DESPORTES

3

A pas lents et tardifs tout seul je me promène

A pas lents et tardifs tout seul je me promène
Et mesure en rêvant les plus sauvages lieux ;
Et pour n'être aperçu, je choisis de mes yeux
Les endroits non frayés d'aucune trace humaine.

Je n'ai que ce rempart pour défendre ma peine,
Et cacher mon désir aux esprits curieux
Qui, voyant par dehors mes soupirs furieux,
Jugent combien dedans ma flamme est inhumaine.

Il n'y a désormais ni rivière ni bois,
Plaine, mont ou rocher, qui n'ait su par ma voix,
La trempe de ma vie à toute autre célée.

Mais j'ai beau me cacher je ne puis me sauver
En désert si sauvage ou si basse vallée
Qu'amour ne me découvre et me vienne trouver.

3

Trad.- Google

Lento y tarde, camino solo

Lento y tarde, camino solo
Y medida soñando con los lugares más salvajes;
Y para ser visto, elijo con mis ojos.
Lugares no despejados de ningún rastro humano.

Solo tengo este baluarte para defender mi sentencia,
Y esconder mi deseo de mentes curiosas.
Quien, viendo mis suspiros furiosos,
Juzga cuánto en mi llama es inhumano.

Ahora no hay río ni madera,
Llanura, montura o roca, que no sabía por mi voz,
La tentación de mi vida a cualquier otra celebridad.

Pero no importa cuánto me esconda, no puedo salvarme.
En el desierto tan salvaje o tan bajo valle.
Que el amor no me descubra y venga a mí.

POESÍA MÍSTICO RELIGIOSA FRANCESA

SIGLO XVI

PHILIPPE DESPORTES

4

Amour en même instant m'aiguillonne et m'arrête

Amour en même instant m'aiguillonne et m'arrête,
M'assure et me fait peur, m'ard et me va glaçant,
Me pourchasse et me fuit, me rend faible et puissant,
Me fait victorieux et marche sur ma tête.

Ores bas, ores haut, jouet de la tempête,
Il va comme il lui plait mon navire élançant :
Je pense être échappé quand je suis périssant,
Et quand j'ai tout perdu, je chante ma conquête.

De ce qui plus me plait, je reçois déplaisir ;
Voulant trouver mon coeur, j'égare mon désir ;
J'adore une beauté qui m'est toute contraire ;

Je m'empêtre aux filets dont je me veux garder :
Et voyant en mon mal ce qui me peut aider,
Las! je l'approuve assez, mais je ne le puis faire.

4

Trad. Google

Amor a la vez me aguijonea y me detiene.

El amor en el mismo momento me aguijonea y me detiene,
Asegúrame y asustame, muévete y muévete helado.
Persiguiendo y huyendo, me hace débil y poderoso,
Hazme victorioso y camina sobre mi cabeza.

Ahora bajo, ahora alto, juguete de la tormenta,
Se va como le plazca a mi nave lanzando:
Creo que me escapé cuando estoy pereciendo.
Y cuando perdí todo, canto mi conquista.

De lo que más me complace, recibo desagrado;
Queriendo encontrar mi corazón, pierdo mi deseo;
Amo una belleza que es totalmente contraria a mí;

Me atrapan las redes que quiero mantener:
Y viendo en mi dolor lo que me puede ayudar,
Las! Lo apruebo bastante, pero no puedo hacerlo

POESÍA MÍSTICO RELIGIOSA FRANCESA

SIGLO XVI

PHILIPPE DESPORTES

5

Amour, tu es aveugle et d'esprit et de vue

Amour, tu es aveugle et d'esprit et de vue,
De ne voir pas comment ta force diminue,
Ton empire se perd, tu révoltes les tiens,
Faute de ne chasser une infernale peste
Qui fait que tout le monde à bon droit te déteste,
Pour ne pouvoir jouir sûrement de tes biens.

C'est de ton doux repos la mortelle ennemie,
C'est une mort cruelle au milieu de la vie,
C'est un hiver qui dure en la verte saison,
C'est durant ton printemps une bise bien forte,
Qui fait sécher tes fleurs, qui tes feuilles emporte,
Et, parmi tes douceurs, une amère poison.

Car, bien que quelque peine en aimant nous tourmente,
Si n'est-il rien si doux, ne qui plus nous contente,
Que de boire à longs traits le breuvage amoureux ;
Les refus, les travaux, et toute autre amertume
D'absence ou de courroux font que son feu s'allume
Et que le fruit d'amour en est plus savoureux.

Mais quand la Jalousie envieuse et dépite
Entre au coeur d'un amant, rien plus ne lui profite,
Son heur s'évanouit, son plaisir lui déplaît,
Sa clarté la plus belle en ténèbres se change :
Amour, dont il chantait si souvent la louange,
Est un monstre affamé qui de sang se repaît.

Hélas ! je suis conduit par cette aveugle rage ;
Mon coeur en est saisi, mon âme et mon courage.
Elle donne les lois à mon entendement,
Elle trouble mes sens d'une guerre éternelle,
Mes chagrins, mes soupirs, mes transports viennent d'elle,
Et tous mes désespoirs sont d'elle seulement.

Elle fait que je hais les grâces de Madame ;
Je veux mal à son oeil, qui les astres enflamme,
De ce qu'il est trop plein d'attraits et de clarté,
Je voudrais que son front fût ridé de vieillesse ;
La blancheur de son teint me noircit de tristesse
Et dépite le Ciel, voyant tant de beauté.

Je veux un mal de mort à ceux qui s'en approchent
Pour regarder ses yeux qui mille amours décochent,
A ce qui parle à elle, et à ce qui la suit.
Le Soleil me déplaît, sa lumière est trop grande ;
Je crains que pour la voir tant de rais il épande,
Mais si n'aimai-je point les ombres de la nuit.

Je ne saurais aimer la terre où elle touche,
Je hais l'air qu'elle tire et qui sort de sa bouche,
Je suis jaloux de l'eau qui lui lave les mains,
Je n'aime point sa chambre, et j'aime moins encore
L'heureux miroir qui voit les beautés que j'adore,
Et si n'endure pas mes tourments inhumains.

Je hais le doux sommeil qui lui clôt la paupière,
Car il est (s'ai-je peur) jaloux de la lumière
Des beaux yeux que je vois, dont il est amoureux.
Las ! il en est jaloux et retient sa pensée,
Et sa mémoire, aussi, de ses charmes pressée,
Pour lui faire oublier mon souci rigoureux.

Je n'aime point ce vent qui, folâtre, se joue
Parmi ses beaux cheveux, et lui baise sa joue.
Si grande privauté ne me peut contenter.
Je couve au fond du coeur une ardeur ennemie
Contre ce fâcheux lit, qui la tient endormie
Pour la voir toute nue et pour la supporter.

Je voudrais que le ciel l'eût fait devenir telle
Que nul autre que moi ne la pût trouver belle.
Mais ce serait en vain que j'en prierais les Dieux,
Ils en sont amoureux : et le ciel qui l'a faite,
Se plaît, en la voyant si belle et si parfaite,
Et prend tant de clarté pour mieux voir ses beaux yeux.

5

Trad.- Google.

Amor, eres ciego, ingenioso y vidente.

Amor, eres ciego y de espíritu y de vista.
Para no ver como disminuye tu fuerza,
Tu imperio se ha perdido, tu te rebelas
No cazar una plaga infernal
Eso hace que todos te odien,
Para poder disfrutar sin duda de sus bienes.

Es de tu dulce reposo el enemigo mortal.
Es una muerte cruel en medio de la vida.
Es un invierno que dura la temporada verde.
Es durante tu primavera un beso muy fuerte.
Quien hace secar tus flores, que deja tus hojas,
Y entre tus dulces, un veneno amargo.

Porque, aunque algunos problemas en amarnos nos atormentan,
Si no hay nada tan dulce, que ya no nos satisface,
Para beber en trazos largos la bebida de amor;
Denegaciones, trabajo y cualquier otra amargura.
La ausencia o la ira hacen que se encienda su fuego.
Y que el fruto del amor es más sabroso.

Pero cuando los celos envidian y desprecian.
Entra en el corazón de un amante, nada más lo beneficia,
Su felicidad se desvanece, su placer le disgusta.
Su luz más bella en la oscuridad se cambia:
Amor, cuya alabanza tan a menudo cantaba,
Es un monstruo hambriento que se alimenta de sangre.

¡Ay! Soy conducido por esta furia ciega;
Mi corazón está agarrado, mi alma y mi coraje.
Ella da las leyes a mi entender,
Perturba mis sentidos de una guerra eterna,
Mis dolores, mis suspiros, mis transportes vienen de ella,
Y toda mi desesperación es de ella sola.

Me hace odiar las gracias de madame;
Quiero mal a su ojo, que las estrellas encienden,
Porque está demasiado lleno de atracciones y claridad,
Me gustaría que su frente se arrugara con la vejez;
La blancura de su tez me ennegrece con tristeza.
Y detesta al cielo, viendo tanta belleza.

Quiero una pena de muerte para quienes la aborden.
Para mirar a sus ojos que mil amores están soplando,
A lo que le habla, y a lo que le sigue.
El sol me disgusta, su luz es demasiado grande;
Me temo que al verla tanto la razón por la que lanza,
Pero si no me gustaban las sombras de la noche.

No puedo amar la tierra donde ella toca,
Odio el aire que saca y sale de su boca.
Estoy celoso del agua que le lavó las manos,
No me gusta su habitación, y me gusta aún menos.
El espejo feliz que ve las bellezas que adoro.
Y si no soportan mis inhumanos tormentos.

Odio el dulce sueño que cierra su párpado,
Porque es (tengo miedo) celoso de la luz.
Hermosos ojos que veo, de los que está enamorado.
Las él es celoso y retiene su pensamiento,
Y su memoria, también, de sus encantos presionados,
Para hacerle olvidar mi rigurosa preocupación.

No me gusta este viento que, deportivo, se juega.
Entre sus hermosos cabellos, y besa su mejilla.
Así que la gran privacidad no puede complacerme.
Medito profundamente en el corazón un ardor enemigo.
Contra esta cama desafortunada, que la mantiene dormida.
Verla desnuda y apoyarla.

Ojalá el cielo lo hubiera hecho tal.
Que nadie más que yo pudiera encontrarla hermosa.
Pero sería en vano para mí orar a los dioses,
Están enamorados de él, y el cielo que lo hizo,
Complacido, viéndola tan hermosa y tan perfecta,
Y toma tanta claridad para ver mejor sus hermosos ojos.

POESÍA MÍSTICO RELIGIOSA FRANCESA

SIGLO XVI

PHILIPPE DESPORTES

6

Si la foi plus certaine en une âme non feinte
Si la foi plus certaine en une âme non feinte,
Un honnête désir, un doux languissement,
Une erreur variable et sentir vivement,
Avec peur d'en guérir, une profonde atteinte ;

Si voir une pensée au front toute dépeinte,
Une voix empêchée, un morne étonnement,
De honte ou de frayeur naissant soudainement,
Une pâle couleur de lis et d'amour teinte :

Bref, si se mépriser pour une autre adorer,
Si verser mille pleurs, si toujours soupirer,
Faisant de sa douleur nourriture et breuvage,

Si de loin se voir flamme, et de près tout transi,
Sont cause que je meurs par défaut de merci,
L'offense en est sur vous, et sur moi le dommage.

6

Trad. Google

Si la fe es más segura en un alma sincera.
Si la fe es más segura en un alma sincera,
Un deseo honesto, una dulce languidez.
Un error variable y sentimiento fuerte,
Con miedo a la curación, un ataque profundo;

Si ver un pensamiento en la frente todo representado,
Una voz obstaculizada, un triste asombro,
La vergüenza o el miedo surgen de repente
Un color de lirio pálido y tono de amor:

En resumen, si despreciarse por otro para adorar,
Si derramar mil gritos, si todavía suspiro,
Haciendo de su comida y bebida el dolor,

Si desde lejos para ver la llama, y ​​casi todo,
Porque muero por defecto gracias
La ofensa está sobre ti, y sobre mí el daño.

POESÍA MÍSTICO RELIGIOSA FRANCESA

SIGLO XVI

PHILIPPE DESPORTES

7

Soneto XL

Sur les abysmes creux des fondemens poser
De la terre pesante, immobile et féconde,
Semer d'astres le Ciel, d'un mot créer le monde,
La mer, les vents, la foudre à son gré maistriser.



De contrarietez tant d'accords composer,
La matière difforme orner de forme ronde,
Et par ta prévoyance en merveilles profonde,
Voir tout, conduire tout, & de tout disposer.



Seigneur, c'est peu de chose à ta majesté haute :
Mais que toy, Créateur, il t'ait pieu pour la faute,
De ceux qui t'offensoyent en croix estre pendu,



Jusqu'à si haut secret mon vol ne peut s'estendre,
Les Anges, ny le Ciel ne le sçauroyent comprendre,
Apprend-le-nous, Seigneur, qui l'as seul entendu.


7

Trd. Google (Adaptado)

En el abismo hueco de los cimientos.
De la tierra pesada, inmóvil y fértil, sembrar de estrellas
El Cielo, una palabra crea el mundo,
El mar, los vientos, los relámpagos a voluntad, atraen.


Para contrariedad de tantos elementos
El material deformado adorna con forma redonda,
Y por tu previsión en profundas maravillas,
Ver todo, conducir todo y desechar todo.



Señor, es poco para tu alta majestad, ese juguete.
Creador, te ha apostado por la culpa,
De los que te ofenden en la cruz son ahorcados,



Hasta tan alto secreto no puede pasar mi vuelo,
los Ángeles, ni el El cielo no lo entendieron
Enseñanos, Señor, que lo has hecho todo.

POESÍA MÍSTICO RELIGIOSA FRANCESA

SIGLO XVI

PHILIPPE DESPORTES

8

soneto XXVII

Espouvantable nuict, qui tes cheveux noircis
Couvres du voile obscur des ténèbres humides
Et des antres sortant par tes couleurs livides,
De ce grand univers les beautez obscurcis.



Las ! si tous les travaux par toy sont addoucis,
Au ciel, en terre, en l'air, sous les marbres liquid
Or que dedans ton char le silence tu guides,
Un de tes cours entiers enchante mes soucis.



Je diray que tu es du Ciel la fille aisnee,
Que d'astres flamboyans ta teste est couronnée,
Que tu caches au sein les plaisirs gracieux



Des amours et des jeux la ministre fidèle,
Des mortels le repos : bref tu seras si belle,
Que les plus luisans jours en seront envieux.

8

Trd. Google (No hace honor a la belleza del soneto).

POESÍA MÍSTICO RELIGIOSA FRANCESA

SIGLO XVI

JEAN DORAT (Wikipedia)

Jean Dorat (Limousin, 1508 - 1588), escritor francés del Renacimiento, miembro del grupo poético de La Pléyade.
Biografía

En 1537 dejó su región natal y se inscribió en la Facultad de Artes. Sorprendió a sus contemporáneos debido a su prodigiosa memoria. En 1544, el padre de Jean Antoine de Baïf contrata a Dorat como preceptor para su hijo, y para su joven secretario Pierre de Ronsard. Ambos amigos se convertirán en fervientes discípulos del humanismo. Dorat utilizaba el griego para enseñar latín a sus alumnos. Ronsard siempre se consideró en deuda hacia su maestro Dorat, del que hablaba como de quien le hizo descubrir la poesía. Sus primeras obras valoradas fueron en francés, y le valieron el favor del rey de Francia Francisco I.

A la muerte del padre Baïf en 1547, Dorat fue nombrado director del Collège de Coqueret. En 1549 se unió a sus alumnos Joachim du Bellay, que escribió la Defensa e Ilustración de la Lengua Francesa, auténtico revulsivo literario, bajo la atenta mirada de Dorat. De hecho, la huella de Dorat está muy presente en esta obra, a pesar de que, poco dado a honores y reconocimientos, su gloria póstuma no haya tenido el reconocimiento que sin duda mereció.

En 1560 pasó a ser nombrado profesor de griego en el Collège de France, y consiguió una gran reputación por sus versos latinos y griegos. Sin embargo estas obras que Dorat dispersaba porque siempre satisfacía a quien lo solicitaba no están recogidas.

En 1586, alumnos y amigos se unieron para publicar un compendio muy incompleto de sus Poemata: contienen poemas, epigramas, anagramas, odas, églogas, especialmente el Tumulus Cearoli (Carlos IX).

Dorat, ya muy enfermo, murió dos años más tarde. Dejó dos hijos y una hija que también se dedicaron a la poesía y a la erudición.

Lo más considerable en Dorat fue hacer que sus alumnos se concienciaran de que más allá de la literatura romana había un substrato griego que debía ser estudiado. Pertenece, pues, por méritos propios a esa pléyade en la que Ronsard nunca lo mencionó, puesto que mencionaba a sus amigos (émulos), pero no a sus maestros. Como poeta se expresó casi exclusivamente en latín y griego.

POESÍA MÍSTICO RELIGIOSA FRANCESA

SIGLO XVI

JEAN DORAT

1

A messieurs du Conseil

Prothee tel qu'a feint le vieux poëte Homere
Qui en plusieurs façons se souloit varier
Ne s'eust laissé dormant par Atride atraper
Sans l'advertissement d'Idothe debonnaire.

Et n'eust du Dieu marin tiré responce vaine
Pour se pouvoir sauver et les compagnons siens :
Mais miserable moy qui par dommages miens
Preuve la fiction d'Homere trescertaine.

Tresorier m'est Prothee ou plus que luy muable,
Si aider ne me vient d'Idothe la faveur
De cire et parchemins liens à mon malheur
Luy mets, mais vain mon dol par son dol variable.

Autre espoir n'ay sinon que d'airain quelque chaisne
Vous messieurs du Conseil, me vueillez accorder,
Afn qu'il die au vray ne pouvant evader,
Demain Dorat d'or as ta sauveté prochaine.

1

Trad. Google

A señores del consejo.

Prothee según lo pretendido por el viejo poeta Homere
Lo cual de varias maneras iba a variar.
No se quedó dormido por Atride atraper
Sin el anuncio de Idothe debonnaire.

Y entonces el dios del mar disparó en vano.
Para poder salvarse y los compañeros suyos:
Pero miserable moy que por daño mío.
Prueba de la ficción de homeres trescertaine.

Tesorero es Prothee o más que él mutable,
Si la ayuda no viene de Idothe el favor.
De la cera y los pergaminos enlaza con mi desgracia.
Luy lo puso, pero en vano mi dol por su variable fraude.

Otra esperanza, si no solo descarada alguna chaisne
Señoras del Consejo, véanme, concédanme.
Afn que muera al verdadero que no puede escapar,
Mañana Dorat d'Or tiene su próximo ahorro.

POESÍA MÍSTICO RELIGIOSA FRANCESA

SIGLO XVI

JEAN DORAT

2

Au Roy

Le grand moteur du tout, meut le ciel qui ne erre,
Le ciel meut les esprits, et les terrestres corps,
Mais il meut de plus prés, et plus exprés eforts
Les plus prochains de foy, et plus loing de la terre.

Il meut le coeur des Roys à faire paix ou guerre,
Enfans ainez de Dieu, apres Dieu les plus fors,
Il meut l'esprit de ceux qui predisfent leurs forts,
Soit ou Prophete, ou autre qui l'esprit sainct enferre.

Entre autres argumens plus clairs et plus certains,
SIRE, que vostre coeur Dieu tient entre ses mains,
Et de vostre conseil, et de vostre Poète :

Sçachés que vos gettons font presages non vains,
Comme j'ay observé depuis dix ans prochains,
Dieu en les elisant, faisant son Roy Prophete.

2

Al rey (Trad. Google, con interpretaciones puesto que es francés antigüo)

El gran motor del todo, mueve el cielo que vaga,
El cielo mueve los espíritus, y los cuerpos terrestres.
Pero se acerca más, y más expresa el esfuerzo.
El más cercano y próximo, y más amando la tierra.

Se mueve el corazón del rey para hacer la paz o la guerra,
Hijo de Dios, después de Dios el más fuerte,
Él mueve el espíritu de los que prefieren sus fortalezas.
Cualquiera de los dos, o el Profeta, u otro que santifica el espíritu ahoga.

Entre otros argumentos más claros y seguros,
Señor, que tu corazón Dios tome en sus manos.
Y de tu consejo, y de tu poeta:

Oculto que tus presagios no son vanos,
Como he observado en los diez años anteriores,
Dios, escogiéndolo, haciendo su profeta rey.

POESÍA MÍSTICO RELIGIOSA FRANCESA

SIGLO XVI

JEAN DORAT

3

Epithalame ou chant nuptial

Sur le Mariage de tres-illustres Prince et Princesse

HENRI DE LORRAINE DUC DE GUYSE
ET
CATARINE DE CLEVES CONTESSE D'EU.

A TRES-ILLUSTRES PRINCE ET PRINCESSE ESPOUSEZ.

Heureux les Rois que Dieu tant favorise,
Qu'il les eslit pour sa France regir,
Tels qu'il luy plaist, de pere en fils choisir,
Tous tres-chrestiens et maintenans l'Eglise.

C'est pourquoy Dieu luy-mesme les baptise
Et sacre Roys : et ne laisse tarir
L'ampoulle encor', qui, pour ses Rois cherir,
A Sainct Remy par l'Ange fut transmise.

Et Vous heureux, en qui de Dieu est mise
Mesme faveur, comme du sang Royal,
Faisant des deux mariage loyal.

Sainct Remy mesme, à qui lors fut commise
La fiole saincte, en train Pontifical
Vient en son moys à vostre nuptial.

3

Trd. Google

Epitálamo o canción nupcial
Sobre el matrimonio del príncipe y la princesa más ilustres

HENRI DE LORRAINE DUQUE DE GUYSE
y
CATARINA DE CLEVES, CONDESA DE L´UE.

A LOS MUY ILUSTRES ORÍNCIPES DESPOSADOS.

Felices reyes que Dios favorece,
Que los emita para su regir de Francia.
Como le plazca, de padre a hijo a elegir,
Todos muy cristianos y ahora en la Iglesia.

Por eso Dios mismo los bautiza.
Y coronó a reyes, y nunca se rindió.
La ampolla aún, que por sus reyes aprecian,
A Sainct Remy por el Angel se transmitió.

Y tú feliz, en quién de Dios se pone.
Mi favor, como la sangre real,
Haciendo tanto la boda justa.

Sainct Remy mismo, a quien fue confiado.
Los santos del matraz, en tren pontificio.
Ven en sus caminos a tu fiesta nupcial.

POESÍA MÍSTICO RELIGIOSA FRANCESA

SIGLO XVI

JEAN DORAT

4

Presage de J. Dorat, poëte du Roy
(Presenté à Sa Majesté pour estrenne,
à Saint Maur, le jour des Roys 1569).

CHARLES ce fut, le premier de ce nom,
(Celuy qu'on dict le Grand en son surnom)
Qui France fit plus grande qu'ell' fut oncques,
Luy estant Roy : ny autre Roy quelconques
Depuis son temps, autant ne l'embellit,
De Loix, d'Autels, d'Ars, d'Armes que le dict
CHARLES premier. Et voicy CHARLES ores
Neuviesme apres, au temps duquel encores
France doit estre en ses biens les plus grands,
Ayant vaincu tant dehors que dedans
Ses ennemis : si le Neuf est le nombre
Jusques auquel accroist tout ce qu'on nombre,
Car Grec, Latin, François le nombre Neuf
Est ainsi dict, pource qu'il rend tout neuf.
Ainsi voit on jusques à neuf mois croistre
Le fruict au ventre, avant qu'il puisse naistre
Enfant parfaict, par meur enfantement.
La France aussi son meur accroissement
Prendra sous vous CHARLES Roy novenaire,
Car vostre Neuf fera son Neuf parfaire.
Demandez vous, en quel an estre doibt,
Que Dieu fera que mon sort parfait soit ?
C'est cest an cy neuviesme, que de France
CHARLES neuviesme accomplit l'excellence.

4

Trd. Google

Presagio de J. Dorat, poeta del Roy.

(Presentado a Su Majestad para estrenar
en Saint Maur, el día de los Reyes 1569).

CHARLES fue, el primero de este nombre,
(Al que llamamos El Grande en su apodo)
Quien Francia hizo mayor que él tío,
Luy estant Roy: Cualquier otro Roy cualquiera
Desde su época, tanto no lo embellece,
De Loix, Autels, Ars, Armas.
CHARLES primero. Y voicy CHARLES minerales.
Neuviès después, al mismo tiempo.
Francia debe estar en su mayor activo,
Habiendo derrotado tanto por fuera como por dentro.
Sus enemigos: si el Nueve es el número.
Hasta que todo ese número,
Porque griego, latín, francois el número nueve
Es así dictado, porque hace que todo sea nuevo.
Así que vemos que hasta nueve meses está creciendo.
La fruta en el vientre, antes de que pueda nacer.
Niño perfecto, por parto.
Francia también su aumento
Tomará bajo tu novela Roy CHARLES,
Porque tus Nueve harán que sus Nueve sean perfectos.
Pregúntate, en que año estas
¿Puede Dios hacer que mi destino sea perfecto?
Es un cy neuviesme, solo de francia.
CHARLES neuviesme logra la excelencia.

(Insistimos en los deficits de la traducción por Google. También si lo hacemos nosotros. Creo que con un poquito de francés que se sepa se puede entender el poema; ayudándose de cualquier traductor. Por ejemplo , los dos primeros versos vendrían a decir

Carlos fue el primero de este nombre
( el que llevó por sobrenombre El Grande)

A partir de ahora dejo las traducciones hasta que encuentre los poemas en español fiable. Tanto de este autor como de los autores que faltan...

Gracias.

POESÍA MÍSTICO RELIGIOSA FRANCESA

SIGLO XVI

JEAN DORAT

5

Sur la louange de la Paix - Sonnet 1

Celuy est sans parens, sans famille, sans loix,
(Dit Homere) lequel en son pais desire,
Discord civil regner, un des discords le pire,
Horrible à toutes gens, mesmement aux Gaulois.

Les Gaulois ont senty n'agueres par trois fois,
Que c'est que de troubler un pacificq' empire :
Mais voiant que le mal de jour en jour empire,
CHARLES y a pourveu, le meilleur Roy des Rois.

Meu de l'esprit de Dieu, qui le coeur du Roy tient
En sa main enfermé, il a mis paix en France,
Que les bons desiroient voians tant de soufrance.

Louons donc ce bon Roy, qui son peuple maintient
En bonne sauveté, aiant par sa prudence
Changé discord civil en civille alliance.

POESÍA MÍSTICO RELIGIOSA FRANCESA

SIGLO XVI

JEAN DORAT

6

Sur la louange de la Paix - Sonnet 2

Qu'est il besoing de tant la Paix crier
Par les cantons des villes et villettes ?
Qu'est il besoing d'huissiers ne de trompettes
Pour la Paix faicte en France publier ?

Il vaudroit mieux, en criant, Dieu prier
Qu'il la gardast de troubles inquietes ;
Il vaudroit mieux en chantant chansonnettes,
Vive le Roy porte-paix, s'escrier.

Sans autre bruit assez est publiée
La Paix, de ceux, qui mille et mille fois
La desirans ont faict si grans aboys.

Sans autre cry assez ja est criée
La Paix, de ceux, qui l'ont si hault priée,
Que Dieu au ciel en a ouy la voix.

POESÍA MÍSTICO RELIGIOSA FRANCESA

SIGLO XVI

JEAN DORAT

7

Sur la louange de la Paix - Sonnet 3

Ce que force ne peult par main forte parfaire,
Prudence le parfaict par un sage conseil :
Qui comme tout le corps est guidé par son oeil,
Ainsi du corps public doibt conduire l'affaire.

La guerre et les guerriers en dix ans n'ont sceu faire
Aians faict trebucher tant de gens au cercueil,
Que tout le peuple en ung recongneust son Soleil :
Ce qu'en brief nous a faict une Paix debonnaire.

L'un et l'autre party estoit desja si fort
Qu'on n'en pouvoit cheuir par belliqueux effort,
Mais CHARLES en cedant tu as eu la victoire.

Victoire tres heureuse où nul des tiens n'est mort,
D'où il ne reste rien qui au cueur te remord,
Fors un contentement d'une éternelle gloire.

POESÍA MÍSTICO RELIGIOSA FRANCESA

SIGLO XVI

JEAN DORAT

8

Sur la louange de la Paix - Sonnet 4

Pour monstrer que conseil sert beaucoup plus que force,
Homere nous en donne un exemple parfaict :
Si d'Achille et d'Ulysse on contemple le faict,
Retirant un vray sens de fabuleuse escorce.

L'amour de son pais fut pour mourir amorce
A l'Achille vaillant, car jeune il fut defaict
Avant que de Paris la vengeance il eust faict,
Lequel donna d'un traict à Achille une estorce.

Ulysse feist bien mieux, qui prudent et ruzé,
A faire le soldat ne s'est pas amuzé,
Pour d'une brave mort avoir la seule gloire :

CHARLES en faict ainsi, qui pour n'estre accusé
D'avoir tous ses soldats par dix ans abuzé
A mourir sans profict, sans mort a la victoire.

POESÍA MÍSTICO RELIGIOSA FRANCESA

SIGLO XVI

JEAN DORAT

9

Sur la louange de la Paix - Sonnet 5

D'aultant que nostre esprit qui toutes choses domte,
Est plus noble et divin que n'est le corps humain :
D'aultant force de corps et de pied et de main.
A force d'esprit cede, et de ceder n'a honte.

Et d'aultant que l'esprit en nous le corps surmonte,
Et plus au pris de Dieu tout nostre esprit est vain :
Qui d'erreur, d'ignorance, et de vanité plain,
En pensant faire bien, souvent il se mesconte.

Car alors que Dieu veult de sa main un coup faire,
Il le faict en un temps moins propre à le parfaire,
Afin de demonstrer que c'est lui qui l'a faict.

Quand moins on esperoit qu'aucun accord peut plaire
Par tout discours humain, lors Dieu tout au contraire
Il a CHARLES par vous ce miracle parfait.

POESÍA MÍSTICO RELIGIOSA FRANCESA

SIGLO XVI

JEAN DORAT

10

Sur la louange de la Paix - Sonnet 6

D'un chesne Jovial t'est deüe la couronne :
Car comme Juppiter est le plus grand des Dieux,
Tu es tout le plus grand entre les demidieux,
La main duquel la vie à tant de peuple donne :

Digne tu es aussy qu'un laurier t'environne,
Comme au Dieu Apollon, le front victorieux,
Qui trois fois dans un an, heureux, as vaincu ceux,
Qui jadis te faisoient une guerre felonne.

Digne tu es encor, pour nous avoir livré
La Paix, porter l'olive : et, aiant delivré
Tant de peuple de mort, d'Hercule le peuplier :

Bref tu ne doibs porter d'or, d'argent, letton, cuivre
Couronne, ains pour l'honneur de quatre Dieux ensuivre
De chesne, de laurier, de peuplier, d'olivier.

POESÍA MÍSTICO RELIGIOSA FRANCESA

SIGLO XVI

JEAN DORAT

11

Sur la louange de la Paix - Sonnet 7

Pour bien contrepoiser d'une juste balance
Et la guerre et la Paix, et clerement sçavoir
Pour laquelle des deux en son pais avoir,
Doibt le plus prier Dieu tout le peuple de France :

Il est bon contempler des Perses la prudence ;
Lesquelz ayans perdu de leur Roy le pouvoir,
Sans loy, sans magistrat, qui à eulx peut pourvoir,
Demeuroient par huict jours souffrans toute insolence :

Afin qu'estant ouverte à liberté la porte,
Le peuple ayant congneu de quoy un Roy importe,
Se feit plus diligent à l'aimer et cherir.

Sus donc peuple François, fais en de mesme sorte,
Et plus tu as senty combien nuit la Paix morte,
Et plus songneusement la garde de mourir.

POESÍA MÍSTICO RELIGIOSA FRANCESA

SIGLO XVI

JEAN DORAT

12

Sur la louange de la Paix - Sonnet 8

Pour bien chanter de Paix et dire ses louanges
Aucun esprit ou voix humaine ne suffit :
Il nous faut rechanter ce que naissant le Christ,
Ce tresgrand Roy de Paix, chantoient au ciel les Anges.

Gloire soit au plus hault par les chans des Archanges
Au Dieu seul, qui jadis et ciel et terre feit :
Mais soit en terre Paix à tout homme qui meit
Ses pensées en Dieu de toute fraude estranges.

Ainsi nous faut la Paix et louer et chanter,
Ainsi nous faut les cueurs doucement enchanter
De ceux, qui hayent Paix et desirent la guerre.

Car tout le plus grand bien qu'on puisse souhaiter,
Pour ou l'esprit divin ou humain contenter,
Est au ciel gloire à Dieu, aux humains Paix en terre.

POESÍA MÍSTICO RELIGIOSA FRANCESA

SIGLO XVI

JEAN DORAT

13

Sur la louange de la Paix - Sonnet 9

Apres jô chanté tant de Paix que Victoire,
J'entens un Hymenée hault et cler entonné :
Comme si Juppiter avoit du ciel tonné,
Approuvant quelque accord par son signe notoire.

Seroit ce point le chant des filles de Memoire,
Qui pour le mariage à CHARLES ordonné,
S'aprestent à chanter un Hymen fredonné
Sur les cordes d'argent et sur le luth d'yvoire ?

Je la voy, je la voy entre ceste brigade
La coeleste Uranie, à donner une aubade
Solliciter ses soeurs et son filz nuptial :

Prenans pour leur subject, que déja à la rade
Est le Taureau naval, qui meine en grand parade,
L'Europe Imperialle au grand palais Royal.

POESÍA MÍSTICO RELIGIOSA FRANCESA

SIGLO XVI

JEAN DORAT

14

Sur le nom de la Royne

Riche fuz de beaulté qu'en toy mict la nature
Quant entre mille fleurs ung roy ta fleur cuillit
Pour anter à son lis qui en toy reflorit
En plusieurs aultres lys ayantz ta portraicture.

Riche fuz de tous biens en jeune nourriture,
Plus riche fuz apres ayant eu ce bonheur
D'estre Royne de France, où en telle grandeur
Tu te voys aujourdhuy sur toute creature.

Mais la vertu en qui gist le seul vray thresor
Plus pretieux que n'est aulcun argent ny or
Te faict encor plus riche estant en toy empraincte.

Puis que tant tu es riche et l'estre plus encor
Tu ne peux si n'es saincte, il faut que tu sois or
Comme porte ton nom DE RICHE DEMY SAINCTE.

POESÍA MÍSTICO RELIGIOSA FRANCESA

SIGLO XVI

JEAN DORAT

15

Sur l'oracle de Pan

Sainct Remy qui premier imposa la couronne
Aux Rois Chrestiens François, et vous leur successeur
En son huictiéme mois vous ramenant vainqueur,
L'an huictiéme ensuivant plus grand heur vous ordonne..

Tous nombres sont divins, mais Christ pour sa personne
Le huict s'est reservé : et la Sibylle autheur,
Huict cens octante huict faict en Grec le SAUVEUR,
Comme le nombre et nom qui tout salut nous donne.

Or pour vous faire foy, Sire, de l'an qui vient,
Mesme mois l'an passé (si bien vous en souvient)
Vostre fort fut, VAINCRA l'amour de la patrie.

Si le sept vostre fort si bien vous a conduit
A grand victoire et paix : le salutaire huict
D'UN BEAU LIS couronné verra France fleurie

POESÍA MÍSTICO RELIGIOSA FRANCESA

SIGLO XVI

GUILLAUME DE SALLUSTRE DU BARTAS ( Wikipedia)

Guillaume de Salluste, señor de Bartas, en occitano Guilhèm de Sallusti deu Bartàs (Monfort , cerca de Auch, en Gers 1544 - Mauvezin, 28 de agosto de 1590), poeta hugonote francés, famoso por su poema La Semaine, ou Création du Monde (1578); escribió en francés y occitano o lengua de oc.

- Biografía

Descendía de una familia de comerciantes enriquecidos con raíces en Armañac, por lo que dominaba el gascón, y estudió Derecho en Toulouse, participando en los juegos florales de la ciudad. Obtuvo la Violeta en 1565, año en que su padre compró el castillo de Bartas. A la muerte de este en 1566, el poeta se convirtió en Señor de Bartas. Se casó en 1570 con Catherine de Manas, de la que tuvo cuatro hijas. La reina de Navarra, Juana de Albret, encargó a este fiel cortesano el asunto de su primer gran poema épico culto, La Judith, que solo se publicó tras el fallecimiento de la soberana en la colección titulada La Muse chrétienne (1574). Después sirvió a su sucesor Enrique de Navarra (1576), quien le encargó numerosas misiones diplomáticas y lo nombró gentilhombre ordinario del rey en enero de 1585. Ese mismo año se publicó en París La Semaine con un copioso comentario del jurista católico Pantaléon Thévenin, un protegido del Duque de Lorena. Pero ya había publicado un comentario de la obra el pastor protestante Simon Goulart (Ginebra: Jacques Chouet, 1581), comentario que fue reimpreso muy a menudo y aumentó con el curso de los años. En 1584 Guillaume du Bartas publicó una Seconde Semaine y en 1589 Goulart publicó un nuevo comentario para esta segunda parte. En 1587, acompañado por Henri de Sponde, marchó como embajador a la Corte de Jacobo VI de Escocia, quien admiró su obra y tradujo uno de sus poemas. Falleció el 28 de agosto de 1590.

La Sepmaine o La Semaine, ou Création du Monde (1578) es un poema enciclopédico que expone los conocimientos humanos siguiendo el orden de los seis primeros días de la creación. Fue traducido al alemán, inglés, holandés, italiano, latín y también al español por Francisco de Cáceres con el título de Los siete días de la semana, sobre la Criación del Mundo, Amberes, 1612; Amsterdam, 1612-1613.

Esta obra influyó sobre poetas de la talla del inglés John Milton, el holandés Joost van den Vondel e incluso parece que sobre el Tasso en Italia. También tuvo una admiradora en América en la persona de Anne Bradstreet. En esta obra Guillaume du Bartas defiende el geocentrismo contra Copérnico, así como la astrología judiciaria. Para él, el sistema copernicano no es más que una quimera. Se hizo un nombre en el enciclopedismo del Renacimiento y de la fe al proponer una lectura poética del libro del mundo que glorificara la fe.

También compuso obras de inspiración religiosa: Judit, Uranie, Triomphe de la foi (1567-1572), etc.
Obras

   La Semaine ou Création du monde (1581), ed. Yvonne Bellenger, Paris, STFM, 4.ª ed. 1994.
   La Seconde Semaine (1584), ed. Y. Bellenger et alii, Paris, STFM, 2 vol., 1991-1992.
   Les Suites de la Seconde Semaine, ed. Y. Bellenger, Paris, STFM, 1994.
   La Judith, ed. André Baïche, Toulouse, Public. de la Fac. des Lettres, 1970.

POESÍA MÍSTICO RELIGIOSA FRANCESA

SIGLO XVI

GUILLAUME DE SALLUSTRE DU BARTAS:

PREMIER JOUR DE LA SEPMAINE :

Dieu ne fit seulement unique la nature;

Ains il la fit bornée et d'âge et de figure,

Voulant que l'être seul de sa
Divinité

Se vît toujours exempt de toute quantité.

Vraiment le
Ciel ne peut se dire sans mesure

Vu qu'en temps mesuré sa course se mesure.

Ce tout n'est immortel, puisque par maint effort,

Ses membres vont sentant la rigueur de la mort:

Que son commencement de sa fin nous assure,

Et que tout va, ci bas, au change d'heure en heure.

Composez hardiment, ô sages
Grecs, les cieux

D'un cinquième élément: disputez, curieux,

Qu'en leurs corps par tout rond l'oeil humain ne remarque

Commencement, ni fin: débattez que la
Parque

Asservit seulement sous ses cruelles lois

Ce que l'Astre argenté revoit de mois en mois.

Le faible étaiement de si vaine doctrine

Pourtant ne sauvera ce grand
Tout de ruine.

Un jour de comble-en-fond les rochers crouleront;

Les monts plus sourcilleux de peur se dissoudront;

Le
Ciel se crèvera: les plus basses campagnes

Boursouflées croîtront en superbes montagnes;

Les fleuves tariront, et si dans quelque étang

Reste encor quelque flot, ce ne sera que sang;

La mer deviendra flamme: et les sèches baleines,

Horribles, meugleront sur les cuites arènes;

En son midi plus clair le jour s'épaissira,

Le ciel d'un fer rouillé sa face voilera;

Sur les astres plus clairs courra le bleu
Neptune;

Phoebus s'emparera du noir char de la
Lune;

Les étoiles cherront.
Le désordre, la nuit,

La frayeur, le trépas, la tempête, le bruit,

Entreront en quartier; et l'ire vengeresse

Du juge criminel, qui jà déjà nous presse,

Ne fera de ce
Tout qu'un bûcher flamboyant,

Comme il n'en fit jadis qu'un marais ondoyant.

POESÍA MÍSTICO RELIGIOSA FRANCESA

SIGLO XVI

GUILLAUME DE SALLUSTRE DU BARTAS:

LE SECOND JOUR

Quiconque a remarqué comme une seule masse
De cire peut changer cent et cent fois de face,
Sans croître ni décroître, il comprend aisément
De ce bas univers l'assidu changement.
La matière du monde est cette cire informe,
Qui prend sans se changer toute sorte de forme.
La forme est le cachet, et le grand
Dieu vivant
Le juste chancelier, qui, nuit et jour, gravant
Ses grands et petits sceaux dans ce corps si muable,
Rend une même masse or' vile, or' * honorable.
Rien n'est ici constant : la naissance et la mort
Président par quartier en un même ressort.
Un corps naître ne peut qu'un autre corps ne meure,
Mais la seule matière immortelle demeure,
Tableau du
Tout-Puissant, vrai corps de l'univers,
Réceptacle commun des accidents divers,
Toute pareille à soi, tout en soi contenue,
Sans que le vol du temps l'accroisse ou diminue,
Immuable d'essence et muable de front,
Plus que n'est un
Protée, et plus qu'encor ne sont
Les poulpes cauteleux, qui sur l'ondeux rivage
Changent pour butiner chaque heure de visage.
Telle que le
Français qui, guenon affété
Des étrangères mœurs, se paît de nouveauté
Et se mue, inconstant, si souvent de chemise
Que de ses vains habits la façon il déguise.



Telle qu'une
Laïs % dont le volage amour
Voudrait changer d'ami cent mille fois le jour,
Et qui n'étant à peine encore délacée
Des bras d'un jouvenceau, embrasse en sa pensée
L'embrassement d'un autre, et son nouveau plaisir
D'un plaisir plus nouveau lui cause le désir.
Car la matière ayant d'un amour variable Époinçonné le cœur, mais n'étant point capable
De prendre tous portraits en une même part
Et dans un même temps, elle reçoit à part
Figure après figure, en sorte qu'une face
S'efface par le trait qu'une autre face efface.

POESÍA MÍSTICO RELIGIOSA FRANCESA

SIGLO XVI

GUILLAUME DE SALLUSTRE DU BARTAS:

LE CINQUIÈME JOUR


Le céleste
Phénix commença son ouvrage
Par le phénix terrestre, ornant d'un tel plumage
Ses membres revivants que l'annuel flambeau
De
Cairen jusqu'en
Fez ne voit rien de plus beau.
Il fit briller ses yeux, il lui planta pour crête
Un astre flamboyant au sommet de sa tête.



II couvrit son col d'or, d'écarlate son dos,
Et sa queue d'azur; puis voulut qu'Atropos
Lui servît de
Vénus, et qu'une mort féconde
Rendît son âge égal au long âge du monde;
Car, ayant vu glisser dessous un ciel divers,
Et cent fois dix étés et cent fois dix hivers,
Des siècles abattu, il lui prend une envie
De laisser en dépôt à la flamme sa vie,
De mourir pour renaître, et d'entrer au tombeau
Pour après en sortir cent mille fois plus beau.
Lors, perché sur les bras d'une palme *, il entasse
Le baume sur le nard, le nard dessus la casse,
Et sur le point du jour de leurs branches bâtit
Son urne, son berceau, son sépulcre, son nid.
Cependant qu'il attend qu'une flammèche, éprise À l'odorant bûcher, ses os sacrés réduise
En génitale poudre, et que ces bois ardents '
Finissent non sa vie, ains ' ses caduques ans,
L'échanson phrygien d'une prodigue aiguière
Ne verse sur les champs rivière après rivière :
Les froidureux
Trions ne couvrent de verglas
Les bois phéniciens, l'autan ne daigne pas
Passer le bord libyque, et l'antre hyperborée
Retient dans ses prisons captif le froid
Borée ".
Car adonc la
Nature, encontre tout effort,
Soigneuse, tient la main à sa vivante mort,
Et, douce, favorise, en fermant tant de bouches,
Ses funèbres apprêts, sa naissance, ses couches.
Même le clair
Soleil sur son lit doux-flairant
Jette un de ses chevaux qui tout soudain s'éprend
Aux rameaux de
Sabée ", et peu à peu consume
De l'immortel phénix et la chair et la plume.



Presque en même moment de ce cendreux monceau
Naît un ver, puis un œuf, et puis un autre oiseau,
Ainçoisl le même oiseau qui né de sa semence,
Deux cents lustres nouveaux, trépassant, recommence;
Au milieu du brasier sa belle âme reprend,
Infini par sa fin dans la tombe se rend;
De soi-même se fait, par une mort prospère,
Nourrice, nourrisson, hoir, fils, et père et mère :
Nous montrant qu'il nous faut, et de corps et d'esprit,
Mourir tous en
Adam, pour puis renaître en
Christ.